Skyline Airways. Quand Cyril Hanouna promeut une fausse compagnie aérienne
L’animateur star de C8, Cyril Hanouna, a mis en avant dans l’émission « Touche pas à mon poste » Skyline Airways, une compagnie aérienne fantôme. L’émission se défend de toute escroquerie et regrette l’absence de signalement de la part des autorités, qui avaient lancé une enquête dès la fin août.
« On a offert un magnifique séjour en Grèce à tout le public de La Grande Darka ! Un grand merci à nos copains de Skyline Airways. » Le 21 septembre, l’animateur Cyril Hanouna renvoie ses 6,1 millions d’abonnés sur Twitter vers le site de la compagnie aérienne Skyline Airways. Deux jours plus tard, le compte officiel de l’émission « Touche pas à mon poste » (TPMP) récidive et décrit à ses 3,4 millions d’abonnés « une compagnie aérienne de ouf avec plusieurs destinations, des services de qualité et des prix fous ». À en croire son site Internet, fermé depuis, Skyline Airways a tout pour plaire : des « prix imbattables », des « repas faits maison », un « bar à bord », une « assistance téléphonique »… et un partenariat officiel avec « Touche pas à mon poste », l’une des émissions les plus populaires du paysage audiovisuel. Suffisant pour inciter certains internautes à tenter de réserver des billets.
Rapidement, des spécialistes du transport aérien, à l’image du site Flight-Report.com et du blogueur spécialisé Lustublog.com alertent sur une possible arnaque. Sur le site de la compagnie, truffé de fautes d’orthographe, les incohérences et fausses informations sont omniprésentes : les illustrations sont des photomontages (les avions présentés sont ceux de la défunte compagnie Air Berlin, dont le logo a été modifié), elle propose des vols sur des lignes qui n’existent pas, les horaires de vols sont farfelus… La société a été enregistrée le 8 février 2019 à Lyon, avec un capital de 1 € : un peu juste pour une compagnie aérienne !
Vendredi 27 septembre, la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) a confirmé que Skyline Airways « n’est pas une compagnie aérienne française. Elle se présente comme un courtier basé à Lyon qui propose des vols inexistants d’autres compagnies. » Et d’ajouter : « Dans notre mission de protection des passagers, nous allons saisir la DGCCRF. » Elle précise avoir effectué un signalement dès le 28 août auprès de la gendarmerie de l’air, soit près d’un mois avant la diffusion du partenariat entre « Touche pas à mon poste » et Skyline Airways.
Interrogé par Que choisir, le producteur de l’émission et PDG de H2O Productions, Lionel Stan, s’agace que cette enquête n’ait donné lieu à aucun signalement. « Ils auraient dû voir qu’un site marchand vendait des billets avec des numéros de vols bidons : depuis le 28 août, ça me semble un peu long », tempête-t-il.
Lionel Stan assure que les vols offerts au public de l’émission à deux reprises seront pris en charge par la boîte de production et effectués. « Ce dont nous avions peur, c’est que grâce à cette pub dans TPMP et dans le clip de Slimane et Vitaa [dans lequel apparaît aussi Skyline Airlines], nous ayons engendré une escroquerie à grande échelle », souligne-t-il. Mais selon ses informations, seuls deux personnes – dont une personne ayant témoigné sur Twitter – ont réservé des billets sur le site de la société. Impossible de dire pour l’instant si d’autres personnes sont concernées.
Comment le partenariat entre Skyline Airways, la chaîne C8 et l’émission a-t-il pu être accepté, malgré le caractère très douteux de la compagnie ? Cela reste un mystère. « Nous avons découvert le problème en même temps que vous, indique Lionel Stan. Nous les avons appelés et ils nous ont répondu qu’ils n’étaient pas une compagnie aérienne, mais un courtier affréteur de vol. » Pour lui, il n’y a pas encore « escroquerie ou arnaque » puisque les vols offerts au public de l’émission sont prévus en 2020 (d’autres vols étaient proposés en 2019 par Skyline Airlines) : « Je ne peux pas dire que les gens ne sont pas partis : même si j’ai un réel doute, pour quel motif pourrai-je porter plainte ? » Puisque Skyline Airlines s’est clairement présentée comme une compagnie aérienne (avions floqués de son logo, fausses offres d’emploi pour des pilotes, faux horaires de vols…), pourquoi pas pour tromperie et publicité mensongère ?
Nos conseils
Lorsque vous naviguez sur Internet à la recherche d’un produit, d’un service ou d’un voyage, ne vous précipitez pas sur la première bonne affaire venue. Prenez le temps de comparer les offres et de vérifier la crédibilité de l’entreprise, en particulier si vous êtes sur un site que vous ne connaissez pas.
- Vérifiez que le site sur lequel vous vous apprêtez à effectuer un achat avec votre carte bancaire est sécurisé (l’adresse URL commence par « https »).
- Cherchez également le lien vers les mentions légales, qui sont obligatoires : si elles sont introuvables, vous avez affaire à un site illicite.
- Privilégiez un vendeur basé en France : un recours sera plus compliqué si la société est à l’étranger.
- N’hésitez pas à vous renseigner sur la société, notamment via les forums de consommateurs tels que celui de Que Choisir sur les transports.
- En cas de doute, fuyez ! Ce conseil est particulièrement vrai dans le secteur de l’aérien, où les faillites s’enchaînent depuis plusieurs mois (Aigle Azur, Wow Air, Germania…).
- Consultez notre dossier Arnaques afin de connaître et surtout d’éviter les pièges les plus répandus sur la Toile.
Phishing. Les faux sites bancaires envahissent la Toile
L’autorité de contrôle des banques (ACPR) alerte sur la multiplication de sites frauduleux de banques, très bien imités. Méfiance, il s’agit de tentatives de phishing, bien cachées mais réelles.
Une recrudescence de faux sites bancaires sévit actuellement : un phénomène sur lequel alerte l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). L’institution qui contrôle les banques et assurances constate en effet que des escrocs falsifient en masse les pages Internet de nombreuses compagnies existantes. Ces contenus frauduleux sont « quasi intégralement identiques mais se présentent sous des noms différents ou avec quelques variations », prévient l’ACPR, qui a ainsi épinglé 60 sites illicites depuis la fin août, ajoutés à sa liste noire et transmis au Parquet de Paris, qui a entamé un travail d’enquête et de procédure judiciaire.
L’objectif de cette mascarade consiste principalement à soutirer aux victimes des données personnelles. Soit une technique de phishing (hameçonnage) classique. Monsieur C. a récemment fait les frais de cette arnaque. Client au LCL, il n’y a vu que du feu tant le site frauduleux ressemblait à l’officiel. Il reçoit un courriel (voir encadré) prétextant un besoin de mise à jour de son profil, avec un lien renvoyant vers le soi-disant site de la banque. Il entre alors ses codes d’accès. Les arnaqueurs s’en emparent, les modifient et prennent possession de son compte en ligne. Ils accèdent alors à toutes ses données bancaires (numéro de compte, adresse, etc.). Il y a urgence. « Le soir même, j’ai voulu me connecter sur mon compte via le site de ma banque, confie-t-il. Je n’y avais plus accès : les escrocs avaient changé les codes. J’ai tout de suite cherché à contacter mon agence. Comme elle était fermée, j’ai composé le numéro d’urgence. Mais il était impossible de les joindre sans renseigner au préalable mes codes d’accès ! J’ai donc dû attendre le lendemain matin pour les avertir afin qu’ils bloquent mon compte, pour éviter toute transaction frauduleuse. »
Outre ces techniques de phishing, l’ACPR met en garde contre des tentatives d’extorsion d’argent, également rencontrées avec ce genre de faux sites : les victimes, à qui l’on fait miroiter de juteux rendements, « versent des sommes croissantes, à titre de placement initial ou pour couvrir des frais divers, qu’elles ne parviennent pas à récupérer par la suite », précise l’autorité.
COMMENT REPÉRER UN FAUX SITE
Si les sites ressemblent à s’y méprendre à ceux des banques officielles, certains indices pourront vous mettre la puce à l’oreille. Les url listées par l’ACPR mènent vers des contenus qui ont des points communs. Nombreux sont les sites qui affichent une colonne à droite « Accès client », visant à vous faire remplir vos nom d’utilisateur et mot de passe. Le piège est là, mais aussi derrière le gros bouton rouge « Créer un compte » pour de potentiels nouveaux souscripteurs, qui doivent alors transmettre moult données.
Avant de remplir de tels champs, renseignez-vous au maximum. Si vous êtes client, contactez votre banque via le canal habituel pour savoir si elle est bien l’expéditrice du message. Sinon, documentez-vous sur l’organisme en sortant du site Web vers lequel vous avez été renvoyé (recherche Internet, numéro de téléphone…).
Même si les escrocs ont fait de gros progrès en orthographe, surveillez les incohérences et les coquilles. De plus, tout site arborant partout de gros boutons visant à vous faire cliquer sur « souscrire » ou « s’identifier » est suspect. L’adresse url ou encore le nom de la banque vous aideront à savoir si vous avez affaire à un organisme officiel : bien souvent, les personnes malveillantes opèrent des changements mineurs (une lettre, par exemple), mais qui ont ici toute leur importance, car ces informations sont fondues dans une masse de données usurpées. Idem si vous recevez un courriel visant à vous faire cliquer : vérifiez scrupuleusement l’adresse de l’expéditeur. Mais attention, elle a pu être usurpée, cette information ne sera pas suffisante.
Le courriel reçu par Monsieur C. semblait provenir de sa banque, le LCL.
JE SUIS VICTIME DE PHISHING, QUE FAIRE ?
Si vous êtes victime d’une telle tentative de phishing, prévenez immédiatement votre banque afin qu’elle bloque votre compte en ligne et surveille les mouvements suspects sur votre compte bancaire.
Vous pouvez appeler Info Escroquerie (0 805 805 817), une plateforme téléphonique publique, pour témoigner. Un afflux de plaintes facilite la sensibilisation auprès de la population. Vous pouvez également signaler cette technique de phishing en ligne via la plateforme Cybermalveillance ou remplir une pré-plainte sur le site du ministère de l’Intérieur pre-plainte-en-ligne.gouv.fr avant d’aller au commissariat.
Cadmium dans les aliments. La faute aux engrais
Le cadmium a beau faire partie des métaux lourds les plus toxiques, nous y sommes trop exposés et c’est via l’alimentation. En cause, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les épandages d’engrais minéraux phosphatés par les agriculteurs. Le cadmium migre dans les cultures et se retrouve dans notre assiette.
Classé « cancérogène certain » chez l’homme, toxique pour la reproduction, impliqué dans les dysfonctionnements rénaux et la fragilité osseuse avec des risques d’ostéoporose et de fractures, le cadmium est assurément une substance à éviter. Et pourtant, sans le vouloir, nous en ingérons en nous alimentant.
Présent dans les engrais minéraux phosphatés que les agriculteurs épandent sur les cultures, il imprègne les sols et pénètre très facilement dans les céréales et les légumes via leurs racines.
Dans un avis tout juste publié, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle qu’« hors tabagisme, la source principale d’exposition de la population au cadmium est l’alimentation ». 15 % des enfants dépassent la dose hebdomadaire admissible, et le risque sanitaire « ne peut être écarté pour les enfants de moins de 3 ans ». Loin de diminuer, l’exposition au cadmium a même augmenté, principalement via la consommation de produits à base de céréales, comme les pains, et la consommation de pommes de terre.
ABAISSER LES TENEURS EN CADMIUM DANS LES ENGRAIS
Pour renforcer la protection des consommateurs et réduire leurs apports en cadmium, l’Agence estime qu’il faut considérablement abaisser les teneurs en cadmium des engrais minéraux. Alors que la limite est fixée à 90 mg de cadmium par kilo d’engrais dans la norme française et que le marquage CE est pire, puisqu’il n’impose aucune concentration maximale, les experts de l’Anses recommandent une teneur maximale de 20 mg/kg ! C’est dire le chemin qu’il y a à parcourir. Au niveau européen c’est mal parti, la limite à venir est de 60 mg/kg, un seuil qui ne saurait limiter la migration du cadmium vers les cultures.
Compte tenu de l’accumulation de cadmium dans les sols, l’Anses prévient : « si aucune action n’est entreprise pour réduire la teneur en cadmium des engrais minéraux phosphatés, l’impact négatif sera conséquent pour le consommateur », avec une augmentation significative du pourcentage d’adultes et d’enfants surexposés.
Voilà le gouvernement informé, réduire l’exposition des consommateurs à la toxicité du cadmium dépend maintenant de lui.
Consigne des bouteilles en plastique. Le drôle de jeu du gouvernement
D’un côté le gouvernement qui épouse les propositions des multinationales de la boisson, Coca-Cola et consorts, ultra-favorables à la consigne des bouteilles en plastique. De l’autre les collectivités locales, les recycleurs, le Sénat et même l’UFC-Que Choisir. On peut dire que la consigne sur les bouteilles en plastique divise !
Entendre la secrétaire d’État Brune Poirson sur France Inter le 24 septembre dernier avait de quoi laisser pantois. Interrogée sur son projet de consigne des bouteilles en plastique et les oppositions qu’il suscite, elle a attaqué « le lobby des gros recycleurs » qui envoie « le plastique en Afrique et en Asie » ! Un propos éminemment populiste qui marche à tous les coups, mais en l’occurrence c’est surtout une énorme contre-vérité.
LES BOUTEILLES EN PLASTIQUE SE RECYCLENT BIEN
Car si l’exportation de déchets existe, notamment celle de plastiques, elle ne concerne en aucun cas les bouteilles. Cette filière de collecte, de tri et de recyclage est même en France celle qui fonctionne le mieux, à l’exception du verre qui bat tous les records. Contrairement à tous les autres plastiques, les bouteilles sont faciles à trier et elles intéressent les recycleurs. Leur PET clair est d’ailleurs le matériau qui rapporte le plus aux centres de tri des collectivités locales. Alors pourquoi s’en prendre à cette filière qui fonctionne ?
De la part de Danone, Coca-Cola, Nestlé et autres producteurs d’eau et de sodas, c’est compréhensible. L’image du plastique se dégradant à grande vitesse, instaurer la consigne, un geste a priori plébiscité par le grand public, c’est le moyen idéal pour l’assimiler à la bonne image de marque du verre, qui fut longtemps consigné. De plus, c’est moins cher que la publicité puisque les consommateurs financeront le dispositif et surtout, ça détourne l’attention du débat de plus en plus insistant sur le « trop-plein de plastiques jetables » qui les concerne au premier chef.
De son côté, le gouvernement met en avant le tri insuffisant des bouteilles en plastique, face aux impératifs européens fixés à 90 %… à l’horizon 2029. De fait, on n’est qu’à 57 % actuellement, mais ce taux cache de grandes disparités. En collecte sélective auprès des ménages, on atteint en réalité 74 %, et des collectivités locales passées à la redevance incitative sont même au-dessus de 80 %, autrement dit pas loin du but.
LES VRAIES COUPABLES : LES BOUTEILLES EN PLASTIQUE À EMPORTER NON TRIÉES !
En réalité, l’essentiel du gisement de bouteilles en plastique non trié et non recyclé vient d’ailleurs. Il s’agit de tout ce qu’on consomme hors de chez soi, dans les fast-foods, les stands de vente à emporter, les stades, les festivals, les gares, sur les lieux de travail, dans les distributeurs automatiques… Tous ces déchets se retrouvent jetés dans la nature, envoyés en décharge ou à l’incinération, et pour une raison simple. Aucune collecte sélective n’a jamais été imposée à tous ces professionnels. Or s’il reste un gisement de bouteilles plastiques qu’il faut trier pour atteindre les 90 %, c’est bien celui-là. Contraindre tous ces acteurs économiques au tri serait autrement moins coûteux pour les consommateurs et pour les contribuables que de leur faire financer de multiples bornes de consigne, qui de surcroît priveront les centres de tri de leur principale recette.
Quant au « geste pour la planète » invoqué par le gouvernement pour défendre la consigne, il existe au moins autant quand on met ses bouteilles dans le sac ou le conteneur de tri sélectif !
2 MILLIONS DE TONNES D’EMBALLAGES PLASTIQUES NON RECYCLABLES CONTRE 350 000 TONNES DE BOUTEILLES
Si le gouvernement veut vraiment s’attaquer aux plastiques, il a de quoi faire. Il serait bien inspiré d’instaurer une consigne sur les 2 millions de tonnes d’emballages plastiques non recyclables (contre 350 000 tonnes de bouteilles), qu’il s’agisse des pots de yaourts, des barquettes, alimentaires ou pas, des bouteilles de lait en PET opaque, des blisters, des sacs et films plastiques… Ces plastiques-là n’étant pas valorisables par les centres de tri, il serait pertinent de les renvoyer à leurs producteurs qui ne se donnent même pas la peine de les concevoir en matériau recyclable.
Enfin, si le gouvernement veut réellement privilégier le réemploi comme il le prétend, instaurer une consigne sur les bouteilles en verre, qui sont réutilisables 20 fois après lavage, serait pertinent si on ne leur fait pas traverser la France. De même que limiter drastiquement la vente de bouteilles en plastique, via une écotaxe dissuasive par exemple, en faisant la promotion de l’eau du robinet.
Lire aussi
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French Days (septembre 2019). La laborieuse chasse aux vraies promotions
Vous vouliez profiter des French Days qui débutent aujourd’hui pour faire de bonnes affaires ? N’y comptez pas trop. Notre analyse des prix pratiqués lors de la dernière édition de cette opération commerciale montre que, si les vraies promotions existent, elles ne sont pas forcément plus nombreuses qu’un jour ordinaire.
En dépit de résultats mitigés, les e-commerçants ont décidé de remettre le couvert. À partir d’aujourd’hui et jusqu’à mardi, la plupart d’entre eux vont se mettre aux couleurs des French Days, 5 jours pendant lesquels ils sont censés faire la part belle aux promotions. Pourtant, l’étude menée par l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir sur les prix pratiqués lors de la précédente édition risque fort de refroidir l’enthousiasme des nombreux acheteurs potentiels. Faire ses emplettes pendant les French Days est très loin de garantir de faire à coup sûr une bonne affaire. Décryptage, chiffres à l’appui, sur 3 catégories de produits.
LES PRODUITS HIGH-TECH
Si vous attendiez les French Days pour changer votre téléviseur, vous devriez peut-être changer… vos plans. Lors de la dernière édition de l’opération commerciale qui a eu lieu en avril, seuls 10 % des références de téléviseurs vendues en ligne ont vu leur prix baisser (1). Qui plus est, ces baisses étaient limitées puisque la remise moyenne ne dépassait pas 9 % et la ristourne la plus élevée atteignait péniblement 30 % ! La situation des smartphones était un peu meilleure : 15 % des références ont vu leur prix baisser avec une réduction maximale de 61 %. Mais encore fallait-il réussir à dénicher cette bonne affaire parmi les 3 315 références suivies. Au final, la moyenne des réductions se limitait à 10 %. Du côté des ordinateurs portables et des tablettes, les promotions étaient plus nombreuses (respectivement 16 % et 38 % des références suivies), mais moins importantes (seulement 6 % de réduction en moyenne).
LE GROS ELECTROMENAGER
Si les ristournes sur les produits high-tech n’ont rien d’extraordinaire, c’est encore pire sur le gros électroménager. Seuls 10 % des lave-linge, 7 % des lave-vaisselle et 6 % des réfrigérateurs ont vu leur prix baisser pendant les French Days, de 7 % en moyenne. Parmi eux, quelques-uns ont fait l’objet d’une ristourne pouvant atteindre 30 %, pas plus. Sur les sèche-linge, les données sont encore plus cruelles : seulement 5 % de réduction en moyenne sur les produits en promotion et une ristourne maximum de 14 %. On est loin de la super-affaire.PETIT ÉLECTROMÉNAGER
C’est peut-être dans cette catégorie que se trouvent les meilleures affaires. D’après nos relevés, il était possible, lors des derniers French Days, d’acheter des fers à repasser ou des robots de cuisine avec plus de 30 % de réduction, des machines à café avec plus de 40 % de réduction et même des sèche-cheveux et des rasoirs-tondeuses à moitié prix. Mais c’est aussi la catégorie de produits que les cybermarchands rechignent le plus à vendre en promotion. Seuls 8 % des robots cuisine, 7 % des fers et centrales vapeur et 6 % des machines à café ont fait l’objet d’une promotion, pour une réduction moyenne de 9 % max.
LE PETIT ELECTROMENAGER
EN CONCLUSION
Les cybermarchands ont beau promettre une avalanche de promotions à l’occasion des French Days, notre analyse montre que les vraies bonnes affaires sont finalement très rares. Les ristournes dépassant les 30 % ne concernent qu’une minorité de produits, et pas forcément les plus recherchés par les consommateurs. Dans leur très grande majorité, soit les prix ne bougent pas (certains, même, augmentent pendant cette période), soit ils baissent dans des proportions très limitées. Si l’on ajoute à cela le fait que certains commerçants font grimper les prix avant la période de promotion pour pouvoir afficher des pourcentages de réduction plus élevés le jour J, tout doit inciter le consommateur à se méfier de cette période commerciale. Pour avoir une chance de faire une vraie bonne affaire, il n’y a pas secret : il faut suivre longtemps à l’avance les produits et comparer le prix avant d’acheter sans se fier aveuglément au montant de la ristourne. Et surtout, ne pas forcément attendre les French Days.
Nos guides d’achat
Avant de choisir un produit, consultez nos guides d’achat :
- High-tech : téléviseur, smartphone, tablette, casque audio, imprimante
- Gros électroménager : lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur
- Petit électroménager : robot cuiseur, centrale vapeur, machine à café, aspirateur
(1) Comparaison entre le prix le plus bas constaté dans le mois précédent et le prix le plus bas constaté pendant les French Days.
Sachets de thé. Infusions aux microplastiques et nanoparticules
Le thé chaud pourrait contenir des micro et des nanoparticules de plastique selon les travaux de chercheurs de l’université McGill à Montréal. Le sachet en plastique serait le coupable, selon leurs résultats.
La réduction des plastiques à usage unique est devenue un véritable enjeu de société. Tandis que citoyens et gouvernements s’éveillent à l’idée de combattre le gaspillage et la pollution que peuvent représenter des objets comme les gobelets et les touillettes en plastique (en voie d’interdiction en France), les industriels sont parfois bien loin de ces considérations. À l’image de certains fabricants de thé, seconde boisson la plus consommée au monde, qui ont délaissé le papier filtre au profit du nylon pour leurs sachets de thé individuels au motif notamment d’une meilleure diffusion des arômes et pour limiter le léger goût de papier que pourraient dégager les sachets en papier. Il s’agit généralement de sachets de forme pyramidale, d’un blanc légèrement brillant.
Mais il semblerait qu’il n’y ait pas que les arômes qui se diffusent dans nos tasses d’eau chaude, selon l’étude publiée dans la revue scientifique Environmental Science & Technology. L’équipe de chimistes canadiens a testé 4 thés commerciaux emballés dans de tels sachets (sans dévoiler les marques) dont 2 en nylon et 2 en polymère (plastique PET).
Après en avoir retiré les feuilles de thé, ils ont trempé les sachets vides dans l’eau chaude à 95 °C durant 5 minutes pour simuler l’infusion. L’eau était purifiée pour éviter de quantifier d’éventuels nano et microplastiques déjà présents dans l’eau. Rappelons en effet que de précédentes études avaient déjà pointé de possibles migrations via l’eau embouteillée.
Résultat, le nombre de particules relarguées est de l’ordre de 11,6 milliards de microplastiques et 3,1 milliards de nanoplastiques dans l’eau dont près de 20 % de nanoparticules de diamètre inférieur à 100 nanomètres. Un niveau surprenant selon la principale auteure de l’étude, Nathalie Tufenkji, qui déclarait dans le journal canadien l’Actualité : « On a été surpris. On s’attendait à des centaines ou des milliers de particules, mais pas à des milliards. »
Pour rappel, les connaissances sur l’impact des nanoparticules sur la santé humaine et l’environnement sont encore très partielles et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelait fin août à mener une évaluation approfondie des microplastiques et de leurs conséquences potentielles sur la santé humaine.
Notons enfin que les chercheurs ont identifié un clair effet de la température : manipulé dans les mêmes conditions mais à température ambiante (22 °C), un sachet libère environ 300 fois moins de particules.
Dans l’attente d’études plus approfondies, on regardera son sachet de thé de plus près, quitte à ressortir la bonne vieille boule à thé.
Réchauffement climatique. Des conséquences de plus en plus visibles sur les océans
Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, vient de publier un rapport spécial sur l’océan qui rappelle et martèle que les conséquences du dérèglement climatique, planétaires, sont l’affaire de tous. Un changement global dont les conséquences locales se font déjà sentir et qui pourrait notamment bouleverser l’économie de la pêche.
Le bilan est inquiétant, voire effarant. Alors que le réchauffement planétaire a déjà atteint 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, les scientifiques rappellent l’urgence à agir pour tenter de contenir et si possible enrayer le dérèglement climatique. Mercredi 25 septembre, le GIEC présentait son nouveau rapport sur l’océan et la cryosphère (l’ensemble des régions gelées de notre planète). Préparé par une centaine de scientifiques de plus de 30 pays, il fait la synthèse de 6 981 publications scientifiques et dresse un bilan saisissant de ce qu’on sait des impacts présents ou à venir du changement climatique sur les écosystèmes océaniques et côtiers ainsi que leurs conséquences pour les communautés humaines qui en dépendent. Il analyse notamment, à horizon 2040 et 2100, quatre scénarios d’évolution des concentrations des gaz à effet de serre, allant du plus optimiste – nous agissons efficacement – au plus pessimiste, surnommé par les experts « business as usual », que l’on pourrait traduire par « rien ne change ».
L’OCÉAN SE RÉCHAUFFE, DEVIENT PLUS ACIDE ET MOINS FÉCOND
L’un des grands enseignements de ce nouveau rapport est que les conséquences sur l’océan à l’horizon 2040 sont désormais inéluctables. Quoi que nous fassions dans les années à venir, la machine climatique est lancée et l’océan en subira les conséquences. Les quatre scénarios montrent en effet que le CO2 déjà émis entraînera en 2040 un réchauffement climatique d’au moins 1,5 °C (objectif phare du dernier rapport du GIEC) par rapport à l’ère préindustrielle (nous en sommes déjà à 1 °C). C’est au-delà de 2040 que les scénarios divergent, en fonction des émissions qui interviendront dans les 10 ou 15 ans qui viennent.
Pour rappel, les activités humaines produisent chaque année environ 40 gigatonnes de CO2 (causées pour 91 % par nos émissions et 9 % par la déforestation). L’océan, véritable « pompe à CO2 », en absorbe chaque jour 26 millions de tonnes, soit environ 22 % des émissions. « Jusqu’à présent, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire du système climatique. D’ici à 2100, il absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2 °C, et jusqu’à 5 à 7 fois plus si les émissions sont plus élevées », précise le rapport. Mais ce stockage qui permet de limiter l’effet de serre sur la terre n’est pas sans conséquence sur le milieu aquatique. Non seulement les eaux s’échauffent, par échange thermique avec l’atmosphère, mais l’afflux de CO2 provoque par ailleurs une acidification des masses d’eaux avec des conséquences fortes sur la biodiversité. La fonte des glaciers et des calottes glaciaires entraîne une élévation du niveau de la mer et les phénomènes côtiers extrêmes sont de plus en plus intenses. L’acidification des océans, qui a augmenté de 30 % ces dernières décennies, continuera de s’accroître pour atteindre 50 % à l’horizon 2040, selon toute probabilité. Le scénario le plus optimiste, qui requiert une action immédiate et concrète, permettrait toutefois de stabiliser la situation à ce niveau, et d’éviter une nouvelle dégradation au-delà de 2040. À l’inverse, le scénario du Business as usual nous entraînerait vers un véritable cataclysme à l’horizon 2100.
VAGUES DE CHALEUR ET MOULES DÉCIMÉES
Parmi les conséquences à venir de ces bouleversements chimiques et physiques : l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur marines. Ces épisodes locaux et transitoires, qui se traduisent par une brusque élévation de la température des eaux, ont d’ores et déjà doublé depuis 1982. Et ils ne sont pas sans conséquence notamment dans les zones de lagune, où les populations de coquillages sont particulièrement touchées. Ces dernières décennies, la Floride a connu des épisodes de vagues de chaleur où l’eau est montée localement à 38 °C. « Ce coup de chaud a entraîné une mortalité massive des moules qui ont littéralement cuit sur le fond ! » affirme Didier Gascuel, professeur en écologie marine à Rennes et auteur du livre Pour une révolution dans la mer. « En un à deux ans, les zones touchées se rétablissent, mais si les phénomènes deviennent trop fréquents, les conséquences pour les écosystèmes et l’économie locale seront très sérieuses », prévient-il. Plus près de nous, ce phénomène inquiète également les conchyliculteurs de l’étang de Thau, dans l’Hérault. En 2018, une vague de chaleur marine a décimé jusqu’à 60 % des stocks d’huîtres de la zone selon l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Selon les projections des scientifiques, leur fréquence, leur durée, leur étendue et leur intensité devraient encore augmenter. « Elles seront 20 fois plus fréquentes si le réchauffement est de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et 50 fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement », précisent les experts du GIEC.
DES POISSONS-SANGLIERS ET DES BARRACUDAS DANS LE GOLFE DE GASCOGNE
Autre enseignement de ce rapport, le changement climatique entraîne un déplacement massif des aires de répartition des espèces (poissons, mollusques ou crustacés) vers les zones plus froides. Ce qui a des conséquences sur la pêche. Chez les poissons, on observe un déplacement de population pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres par décennie. « Attention, cela ne signifie pas que les poissons migrent, mais que les spécimens les plus au sud d’une zone de distribution peinent davantage à se reproduire que ceux au nord de la zone. L’aire se déplace donc peu à peu », explique Didier Gascuel. En Europe, le phénomène est bien connu des pêcheurs de morue dont les populations se sont effondrées en mer Celtique et mer du Nord. Au point que scientifiques recommandent cette année une baisse de 70 % du quota de pêche en mer du Nord. À l’inverse, les stocks se sont renforcés en mer de Barents, au nord de la Norvège. « C’est la double peine pour les pêcheurs français qui n’ont pas de droit de pêche dans ces zones et voient leur pêcherie, déjà très affaiblie, se vendre à bas prix sur un marché saturé par les importations en provenance des pêcheries russes et norvégiennes », ajoute-t-il.
Autre exemple, on observe désormais dans le golfe de Gascogne des populations de plus en plus importantes de barracudas ou encore de balistes, habituellement présents sur les côtes africaines. Mais aussi des poissons-sangliers. Sous cet étrange nom se cache un poisson plein d’épines non consommable par l’homme ou par d’autres espèces maritimes. Sans prédateur, ce « cul-de-sac trophique », comme le qualifie Didier Gascuel, perturbe la chaîne alimentaire.
LA SUREXPLOITATION DES RESSOURCES EMPÊCHE LE MILIEU MARIN DE S’ADAPTER
Les scientifiques qui recommandent que les quotas de pêche soient fortement revus en fonction de ces changements climatiques prévoient des bouleversements majeurs dans l’économie liée à la mer. Dans cette redistribution des cartes, le vrai problème est de savoir si les gains équivaudront aux pertes. Or, à l‘échelle planétaire, la tendance est à la baisse. D’ores et déjà, on assisterait à une diminution du nombre total de poissons dans l’océan de l’ordre de 2 à 3 % sur les dernières décennies. Et les experts estiment que la baisse pourrait atteindre 5 % en 2040, et sans doute 15 à 20 % en 2100 si rien ne change.
De plus, les conséquences du dérèglement climatique sur les ressources halieutiques seraient davantage accentuées dans les zones tropicales. Or l’Asie est de loin le premier acteur de la pêche mondiale, et concentre 90 % de l’aquaculture. Des pays comme la Thaïlande ou l’Indonésie pourraient voir leur économie fortement touchée. Pour sa part, l’Afrique, où la pêche nourrit en premier lieu l’économie locale, verrait son autosuffisance mise en péril.
Enfin, les experts soulignent le fait que continuer de surexploiter les ressources marines ne fera qu’aggraver les conséquences du changement climatique sur la faune aquatique. Pour Jean-Pierre Gattuso, chercheur au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer et membre du GIEC ayant participé au rapport, il est essentiel de rompre ce cercle vicieux : « Des études récentes montrent que limiter la surexploitation du milieu marin contribue à rendre les écosystèmes plus résilients face au changement climatique. Autrement dit, quand on supprime l’agression directe que représente la surpêche sur les milieux, ils résistent mieux au changement climatique. » Les scientifiques continuent de le répéter : il est urgent d’agir pour que le poisson cesse de se mordre la queue !
Tarifs de l’électricité. Le gouvernement ne doit pas jouer la montre
Ce matin, le Sénat a définitivement adopté le projet de loi relatif à l’énergie et au climat, dont l’une des dispositions vise à augmenter la quantité d’électricité produite par le parc nucléaire historique d’EDF pouvant être achetée par ses concurrents, à un prix réglementé (la fameuse Arenh). Il s’agit d’un apport majeur du texte, puisque la question de l’Arenh a directement trait au pouvoir d’achat des consommateurs.
C’est en effet le plafonnement de la quantité d’Arenh à 100 térawattheures, conjugué à la lecture faite par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) de la législation qui a abouti à la hausse de près de 6 % du tarif réglementé de vente de l’électricité le 1er juin dernier.
Dès lors, une hausse du plafond est indispensable, et reste en cohérence avec l’idée selon laquelle tous les consommateurs doivent tirer profit du parc nucléaire historique.
Je m’inquiète toutefois de la suite des évènements, et de la possibilité que le gouvernement ne tienne pas compte de la volonté des parlementaires qui ont voté la loi. En effet, si la loi fixe un plafond théorique, ce sont aux ministres de l’Économie et de l’Énergie de fixer par arrêté le plafond réel (ne pouvant dépasser le plafond prévu par la loi) qui s’imposera aux fournisseurs alternatifs à EDF. Les ministres pourraient maintenir en conséquence le plafond actuel (et non 150 térawattheures comme le prévoit la loi votée aujourd’hui). Ce ne serait pas acceptable.
Il ne serait également pas acceptable qu’une hausse du plafond de l’Arenh s’accompagne d’une hausse de son prix. Alors que certaines voix plaidaient pour que cela soit le cas (avec un effet immédiat sur les factures de l’électricité de tous les consommateurs !), la loi, en définitive, ne lie aucunement de façon mécanique la hausse du plafond à celle du prix. En conséquence – particulièrement compte tenu du manque de transparence sur les réelles justifications économiques du prix de l’Arenh, actuellement fixé à 42 € le mégawattheure – rien ne justifierait une telle hausse.
C’est la raison pour laquelle je fais parvenir aujourd’hui aux ministres concernés un courrier où je leur demande de bien vouloir se mettre en phase avec la volonté de la représentation nationale rehaussant le plafond de l’Arenh, et de ne pas toucher à son prix tant que la transparence n’aura pas été faite sur les coûts réels de production du nucléaire historique.
Je les alerte également sur l’urgence de la situation. En effet, c’est dès le mois de novembre que la vente de l’Arenh aux fournisseurs alternatifs pour l’ensemble de l’année 2020 se fera. Autrement dit, pour que la répartition de l’Arenh entre ces fournisseurs se fasse sur la base d’une quantité conforme à celle prévue par la nouvelle loi, il est nécessaire non seulement que la loi soit promulguée (en principe d’ici à 15 jours), qu’un projet d’arrêté soit soumis pour avis à la CRE, mais aussi que l’arrêté définitif soit pris avant l’ouverture du guichet Arenh.
Si cela n’est pas le cas, et compte tenu de la situation sur le marché de gros, la facture d’électricité des consommateurs (qu’ils soient sur une offre libre ou au TRV), pourrait à nouveau exploser.
Le gouvernement a donc plusieurs cartes en main. Qu’il les joue, et bien !
Tarifs de dépannage sur autoroute (2019). Encore des augmentations
En cas de panne sur autoroute ou voies réservées aux automobiles, seule une entreprise agréée est habilitée à intervenir. Les tarifs, réglementés, viennent de subir une augmentation substantielle pour 2019-2020.
Depuis au moins 10 ans, c’est une des mauvaises surprises de la rentrée : les tarifs de dépannage et de remorquage sur autoroutes ou voies express (routes réservées aux automobiles) augmentent.
Le montant TTC d’un dépannage d’un véhicule d’un PTAC inférieur à 3,5 tonnes est ainsi passé de 113 € en 2009 à 130,06 € en 2019 (1) soit une hausse de 15 % en 10 ans ! Ce tarif s’entend pour une intervention réalisée du lundi au vendredi de 8 h à 18 h. En dehors de ces plages horaires (appel passé le soir ou la nuit entre 18 h et 8 h ou les samedis, dimanches ou jours fériés), le tarif est majoré de 50 % pour atteindre 195,09 €. À noter que si le dépanneur doit fournir des pièces, ces dernières seront facturées en supplément.
Si la réparation sur place n’est pas possible, le dépanneur assure le remorquage ou le transport du véhicule soit à son garage soit dans un garage que vous lui indiquerez à condition qu’il soit situé à moins de 5 km de la sortie de l’autoroute ou de la voie express. Pour un remorquage effectué entre 8 h et 18 h du lundi au vendredi, le tarif de base est de 130,06 € (véhicule d’un PTAC inférieur à 1,8 tonne) ou de 160,82 € pour un véhicule dont le PTAC est supérieur à 1,8 tonne et inférieur à 3,5 tonnes. Le tarif passe respectivement à 195,09 € et 241,23 € si le remorquage a lieu entre 18 h et 8 h ou les samedis, dimanches ou jours fériés.
LES OBLIGATIONS DU DÉPANNEUR
Le dépanneur doit arriver sur les lieux dans les 30 minutes suivant votre appel à la borne d’urgence (2). Il doit également afficher dans la cabine du véhicule de dépannage l’information sur les tarifs. Après exécution de la prestation de dépannage ou de remorquage, le dépanneur doit remettre une facture indiquant les prestations fournies et leur prix.
En cas de litige, il faut s’adresser à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Service national des enquêtes, Cellule nationale des contrôles sur autoroutes) par téléphone (01 44 97 31 10), par courrier à l’adresse postale Télédoc 062, 59 boulevard Vincent-Auriol, 75703 Paris cedex 13, ou par courriel : sne@dgccrf.finances.gouv.fr.
(1) Arrêté du 3 septembre 2019 publié au Journal officiel le 18 septembre 2019.
(2) Il est aussi possible d’utiliser l’application SOS Autoroute à télécharger sur votre smartphone, de joindre le 112 en décrivant l’emplacement exact (point kilométrique, numéro de l’autoroute, la direction…) ou d’envoyer un SMS au 114 pour les personnes sourdes ou muettes.
Individualisation des frais de chauffage. »Une situation ubuesque et des résultats partiaux »
Après Que Choisir qui a dénoncé un arrêté 100 % calibré pour faire la fortune des professionnels du comptage, l’Association des responsables de copropriété (Arc) passe à l’attaque et s’en prend à « un scandale politique » qui va léser les copropriétaires.
Dans un argumentaire qui démonte point par point les arguments mis en avant par le gouvernement et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour imposer l’individualisation des frais de chauffage, l’Association des responsables de copropriété (Arc) prouve combien l’arrêté publié le 10 septembre dernier repose sur des postulats biaisés qui ne sont pas crédibles. Démonstration :
1. Si la loi Élan du 23 novembre 2018 a prévu l’individualisation des frais de chauffage en copropriété, elle l’a exclu en cas d’absence de rentabilité du dispositif. Or le récent arrêté ministériel détourne cette loi en éliminant tous les coûts des opérations « pourtant inévitables et nécessaires à la mise en place de compteurs thermiques ou de répartiteurs de frais de chauffage », insiste l’Arc. À savoir les frais de désembouage, d’équilibrage et de pose de pompes à débit variable. Seul ce tour de passe-passe permet aux ministères de prétendre le dispositif rentable.
2. Les répartiteurs de frais de chauffage manquent de fiabilité technique, et ils ne mesurent pas la quantité de chaleur consommée par le radiateur. L’Arc juge qu’ils ne sont pas conformes à la législation sur l’individualisation des frais de chauffage. De plus, ils ne permettent pas de suivre sa consommation de chauffage individuel. L’installateur récupère seulement un indice qu’il intègre dans un algorithme. Pas facile à contrôler pour les copropriétaires !
3. Si le compteur thermique mesure la consommation avec précision, il ne peut s’installer que si le réseau de chauffage est horizontal, ce qui est peu commun. Par ailleurs, son coût élevé exclut toute rentabilité.
4. Le récent arrêté stipule que l’individualisation entraîne une baisse de 15 % des consommations d’énergie. Si ce taux découle de la récente étude de l’Ademe qui se voulait pluraliste et objective, l’Agence admet que « l’essentiel des sites qui ont fait partie de l’étude ont été fournis par le syndicat de la mesure » ! L’Arc note très justement qu’il s’agit d’une « situation ubuesque et de résultats partiaux », puisque ces professionnels du comptage ont un intérêt évident à rendre l’individualisation des frais de chauffage obligatoire. On parle de conflit d’intérêt pour moins que ça !
L’Association des responsables de copropriété annonce une action juridique pour faire annuler cet arrêté. Elle pourra notamment s’appuyer sur le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, chargé de conseiller le gouvernement, qui a lui-même émis un avis défavorable sur cet arrêté avant sa parution.