Pesticides. Une utilisation massive et dangereuse à domicile
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a mené l’enquête auprès de 1 500 ménages répartis sur le territoire et son constat est édifiant. Trois ménages sur quatre utilisent des pesticides chez eux comme s’il s’agissait de produits anodins.
84 % des consommateurs utilisateurs de pesticides recourent à des insecticides, que ce soit contre les insectes volants ou les rampants, ou encore des produits vétérinaires destinés à lutter contre les puces et les tiques du chien ou du chat, selon l’étude Pesti’home effectuée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en 2014 et tout juste publiée.
Autre enseignement de l’étude, l’attention portée aux précautions d’emploi est très insuffisante. Ainsi un tiers des ménages utilise des anti-acariens ou des antirongeurs sans les lire, et c’est encore un quart qui ne les lisent jamais alors qu’ils recourent à un insecticide.
Dans une enquête consacrée aux pesticides à bannir de nos logements, Que Choisir le soulignait, « on s’inquiète beaucoup plus des pesticides agricoles que des pesticides domestiques, alors que ce sont surtout ces derniers qui contaminent nos logements au quotidien, et qu’il s’agit des mêmes molécules, dont certaines sont même interdites en usage agricole ». Mais si de nombreux consommateurs sont si peu méfiants, c’est que les produits perdent leur appellation de phytosanitaire dès qu’ils sont destinés au grand public. On parle de biocide pour l’entretien de la maison, d’antiparasitaire ou de médicament vétérinaire pour le chien ou le chat. Les intitulés ont de quoi faire perdre la notion de dangerosité de ce qu’on utilise à la maison.
On peut regretter que l’étude de l’Anses sorte 5 ans après sa réalisation puisque entretemps, la vente de pesticides pour le jardin a été interdite. Les ménages de l’enquête les plus accros aux pesticides domestiques étaient en effet ceux qui possédaient un jardin. Mais ses enseignements valent encore pour les propriétaires d’animaux de compagnie et tous les ménages qui utilisent des biocides dans leur logement.
QUE FAIRE DE CES PRODUITS ?
60 % des ménages les jettent à la poubelle, parfois après les avoir vidés dans l’évier, selon l’étude de l’Anses. Or ce sont des produits toxiques qui doivent être éliminés correctement. Il faut les déposer en déchetterie ou à l’endroit prévu par la commune pour ce type de déchets. Il est d’ailleurs regrettable qu’il n’existe pas d’obligation de reprise sur les lieux de vente pour des produits aussi nocifs et polluants.