Automobile. Un stage pour perfectionner sa conduite
Le stage de conduite permet de comprendre les réactions d’une voiture et d’appréhender les systèmes d’aide à la conduite que beaucoup ignorent. Retour d’expérience et leçon d’humilité.
Comme nous le révélions dans notre enquête, les systèmes d’assistance à la conduite restent méconnus des automobilistes. Pire, ils sont parfois mal maîtrisés et peuvent engendrer des réactions inappropriées alors que certains d’entre eux seront rendus obligatoires d’ici 2022. Même les systèmes « basiques » tels que l’ABS ou l’ESP, montés de série depuis des années sur toutes les voitures, sont mal connus et même mal utilisés. Et pour cause, ces aides à la conduite ne sont généralement pas abordées lors des heures d’apprentissage de la conduite par les auto-écoles. La seule solution est donc de passer par une formation post-permis.
FREINAGE D’URGENCE À 100 KM/H
Il existe trois grands groupes en France qui proposent ce type de formation : Centaure, ACP (Automobile Club Prévention) et Beltoise Évolution. C’est sur l’un des circuits de ce dernier, dans les Yvelines à Trappes, que nous nous sommes rendus pour suivre le stage de prévention des risques routiers intitulé « Conduire juste ». La première partie de la formation, en salle, nous fait prendre conscience de la bonne attitude à avoir au volant : vigilance, observation et anticipation sont les clefs d’une conduite responsable, nous explique-t-on. On y apprend aussi la théorie de la distance de freinage, du temps de réaction… Place ensuite à la pratique.
BALLON TOUCHÉ = ENFANT BLESSÉ
Un rappel des règles de sécurité et de la méthodologie et c’est parti pour les tours de circuit. Je prends le volant en premier. Je dois éviter les pièges disséminés sur la route. Après le premier virage, mes trente années de journalisme auto et mes quelque 700 000 km parcourus ne veulent presque plus rien dire. Un énorme ballon surgit de ma droite et valdingue 10 mètres plus loin quand je le percute de plein fouet. Cela m’amuse un instant jusqu’à ce que Franck, le formateur, me rappelle que si ça avait été un gosse, il serait mort ! 200 mètres de roulage et déjà un accident mortel : fini la rigolade ! Le reste du premier tour ne sera pas plus concluant et je n’aurais réussi à éviter aucun ballon. Manque de vigilance et de préparation à réagir, regard placé au mauvais endroit, distraction par le moniteur : mon premier test n’est pas très probant, mon ego en prend un coup. Ce qui fait sourire le formateur : « Au volant, il n’y a pas de fierté à avoir ni même d’ego qui tienne. Il faut adapter sa conduite à l’environnement, observer et regarder tout autour de soi. C’est la clef d’une conduire sûre. » Quelques conseils avisés plus tard, je reprends le volant pour tenter d’améliorer ma piètre prestation. Cette fois, c’est nettement mieux et les ballons ne font que traverser la route devant la voiture, sans encombre. Je les évite enfin.
LES AIDES ÉLECTRONIQUES
Suivra un parcours routier où l’on doit mettre en application les conseils du formateur, en conditions réelles cette fois-ci. Il note tout, étudie la façon de gérer cet environnement urbain et dresse un bilan. Je n’atteins ici que le niveau en dessous du meilleur (sur quatre possibles), mais selon le formateur, ce n’est pas mal du tout, beaucoup d’autres conducteurs sont généralement en dessous. Le retour en salle permet de découvrir les aides à la conduite déjà montées sur les véhicules : l’ABS, l’antipatinage et l’ESP. Le moment de découvrir, si besoin, que le véritable rôle de l’ABS est de ne pas bloquer les roues pour pouvoir conserver la maîtrise de la direction. Et qu’il ne permet pas de raccourcir la distance de freinage. Puis, les vidéos de démonstration font mouche juste avant de retourner sur le circuit. Les freinages spectaculaires s’enchaînent : en virage, à plus de 100 km/h, sans tenir le volant… c’est bluffant ce qu’une voiture peut faire. Lors de cette journée, nous ne testerons pas les nouvelles aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif ou le système de maintien dans la file qui intègrent une autre formation. Mais Franck nous en explique le fonctionnement et nous précise que, là encore, il faut toujours être vigilant et prêt à réagir.
STAGE MODULABLE
Notre stage est une formule basique proposée par Beltoise Évolution mais il existe d’autres modules complémentaires, qui abordent les nouvelles aides à la conduite, permettent de se former à l’écoconduite ou encore d’acquérir les bases du pilotage automobile. Côté tarif, la journée « Conduire juste » coûte un peu plus de 400 €. C’est un peu cher mais le coût peut être pris en charge dans le cadre de la formation individuelle. Et, vu le bénéfice apporté, même à un conducteur expérimenté, et si cela peut éviter un accrochage ou pire, un accident, ce sera un bon investissement.