Cancer du col de l’utérus. Un test plus fiable recommandé
La Haute autorité de santé vient de modifier ses recommandations sur le dépistage du cancer du col de l’utérus. Elle conseille, pour les femmes de plus de 30 ans, le test HPV, plus fiable que l’actuel, qui permet d’espacer les frottis.
Alors que le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus se déploie depuis un an, la Haute autorité de santé (HAS) vient de modifier ses recommandations sur la meilleure méthode pour repérer les lésions précancéreuses. Elle conseille aux médecins, pour les femmes de plus de 30 ans, d’abandonner l’actuelle analyse biologique, basée sur une observation cytologique (forme des cellules) au microscope, pour un test HPV plus performant, qui recherche l’ADN du virus à l’origine du développement du cancer du col de l’utérus. Ce test HPV est plus fiable, et permet de limiter le nombre de faux négatifs. Concrètement, pour les femmes concernées, peu de différence avec la procédure telle qu’elle s’applique aujourd’hui : le nouveau test nécessite toujours un prélèvement et un examen gynécologique. Mais, gros avantage, son efficacité autorise à les espacer de 5 ans, contre 3 aujourd’hui pour les frottis classiques. Le test HPV pourra également être proposé en autoprélèvement.
UN TIMING CONSEILLÉ POUR LE DÉPISTAGE
Pour les femmes plus jeunes, entre 25 et 30 ans, c’est toujours l’analyse cytologique qui sera privilégiée, car pour cette catégorie de population, le nouveau test pourrait détecter trop d’infections « spontanément régressives », et conduire à des examens et à des traitements inutiles en masse. Les lésions précancéreuses sont en effet nombreuses chez les femmes jeunes, mais disparaissent très souvent sans aucune intervention médicale. Pour celles chez qui les lésions persisteraient, leur évolution est si lente (10 à 20 ans) que la prise en charge et le traitement ne nécessitent aucune précipitation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le dépistage n’est conseillé qu’à partir de 25 ans, selon le timing suivant :
- un premier frottis à 25 ans ;
- un autre 1 an après ;
- le 3e frottis n’a lieu que 3 ans plus tard.
À partir de 30 ans, et jusqu’à 65 ans, si c’est le nouveau test qui est utilisé, la fréquence passe donc à 5 ans. Ce schéma de dépistage du cancer du col de l’utérus est aussi valable pour les femmes vaccinées contre le HPV : le vaccin ne protège que contre certains virus HPV, le dépistage est donc toujours indispensable.