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Service Vie sociale

Réforme des retraites Agirc-Arrco. Il va y avoir du mieux !

La cure minceur des retraites complémentaires des salariés du secteur privé va enfin prendre fin. C’est le choix des partenaires sociaux qui gèrent les pensions de l’Agirc-Arrco.

 

Les 12 millions de retraités qui perçoivent actuellement une pension de l’Agirc-Arrco peuvent se réjouir : à compter du 1er novembre prochain, elle va être revalorisée à hauteur de l’inflation hors tabac, soit + 1,1 % selon les prévisions actuelles. Après plusieurs années de stagnation et une année de maigre revalorisation (+ 0,6 % fin 2018), sans oublier la récente hausse de l’inflation (+ 1,8 % en 2018), c’est donc un gain réel de pouvoir d’achat qui aura lieu au cours des 4 prochaines années.

 

UN MAINTIEN DU POUVOIR D’ACHAT

Pour bien comprendre ce coup de pouce, il faut se souvenir que l’Agirc-Arrco, contrairement au régime général, est géré par les partenaires sociaux, c’est-à-dire par les représentants des organisations syndicales et patronales. Fin 2015, alors que les finances de ce régime de retraite qui compte parmi les plus importants sont dans le rouge, les organisations patronales et trois confédérations de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC) signent un accord important. Il prévoit entre autres une absence de revalorisation des pensions de retraite tant que la situation du régime ne s’est pas redressée. C’est aujourd’hui chose faite.

 

UN PEU PLUS DE PERSONNES EXONÉRÉES DE MALUS

Second point important : l’élargissement des conditions d’exonération du « malus » ou coefficient de solidarité, qui pénalise depuis le début de l’année les salariés nés en 1957 ou après (ou nés en 1959 s’ils peuvent se prévaloir d’un départ anticipé au titre d’une carrière longue) décidant de faire valoir leurs droits à la retraite sitôt atteint leur taux plein. Ceux-ci subissent en effet une retenue de 10 % sur leur pension complémentaire (qui représente en moyenne 60 % de leur pension globale) durant 3 ans, sauf s’ils décalent leur date de départ en retraite de 1 an (soit un départ à 63 ans minimum, ou 61 ans pour les carrières longues). Un dispositif inséré, là encore, dans l’accord de 2015 pour redresser les comptes du régime et s’assurer de disposer en permanence d’un montant équivalent à 6 mois de pensions de retraite. À compter du 1er novembre prochain, l’éventail des personnes actuellement exonérées de malus (futurs retraités aux très faibles ressources, futurs retraités handicapés ou déclarés inaptes au travail…) va s’élargir aux chômeurs en fin de droits et aux personnes dont le taux d’incapacité permanente à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle est d’au moins 20 %. Dans tous les cas, une évaluation des effets de ce malus est prévue l’an prochain et certaines organisations syndicales (FO, CGT ainsi que la CFDT qui a pourtant signé l’accord en 2015) ne cachent pas leur position : demander l’annulation pure et simple de ce malus qui n’a plus lieu d’être, puisque les comptes du régime sont durablement redressés !