UFC-Que Choisir de la Nièvre

Procès du Mediator. Les laboratoires Servier à la barre

Jean-Philippe Seta, numéro 2 des laboratoires Servier, s’est défendu de l’accusation de tromperie qui pèse sur lui dans le procès Mediator (benfluorex). Tout juste reconnaît-il une réaction tardive de la firme face aux cas de valvulopathie.

 

Après avoir scruté la part de l’Agence du médicament (Afssaps à l’époque, ANSM aujourd’hui) dans le désastre Mediator, le tribunal correctionnel de Paris commence à se pencher sur celle des laboratoires Servier. Jeudi, les juges et les parties civiles ont longuement interrogé le numéro 2 du groupe, Jean-Philippe Seta, médecin, poursuivi pour tromperie, ainsi que pour blessures et homicides involontaires. Tout en soulignant qu’il y avait chez Servier six « numéros 2 », l’homme reconnaît avoir « exercé des responsabilités très importantes », qu’il lui « revient d’assumer devant les victimes ». À partir de 1996, jusqu’à son licenciement brutal en 2013, il a été le directeur opérationnel du groupe.

Ses déclarations sont difficiles à suivre. Alerte, Jean-Philippe Seta parle vite, use et abuse de formules latines et de dictons en anglais, digresse sur les différences pharmacologiques entre amphétaminiques et fenfluraminiques. Ses phrases à rallonge restent en l’air. Il raconte que sa spécialité, la pneumologie, l’amène à prendre connaissance dès la parution des études en 1995 et 1997 des effets délétères du Pondéral (fenfluramine) et de l’Isoméride (dexfenfluramine), deux coupe-faim de Servier. Ils seront rapidement suspendus. Il assure en revanche n’avoir pas eu vent des travaux réalisés en 1993 par un chercheur qui travaille pour la firme, et qu’il connaît bien pour avoir collaboré avec lui sur des antiasthmatiques. Les résultats de l’étude Gordon sont pourtant essentiels : ils montrent la dégradation dans l’organisme du benfluorex en norfenfluramine, le métabolite dangereux que le Mediator a en commun avec Isoméride et Pondéral. Ignorer ces données revient, dès le milieu des années 90, à laisser sciemment sur le marché un médicament dont la toxicité est établie.

Interrogé sur l’émergence des cas de valvulopathies au début des années 2000, le prévenu concède que les laboratoires n’y ont pas accordé assez d’importance. « Nous n’avons pas pris le taureau par les cornes. Nous aurions dû sortir du cadre, être un peu anarchistes, faire une étude épidémiologique. » À la place, Servier lance, très tardivement, en 2007, une étude contrôlée baptisée Regulate. Comble du non-sens, ses investigateurs, en exigeant d’une partie des patients volontaires de se traiter avec du Mediator, les exposent à ses effets indésirables graves !

VOLONTÉ DE DISSIMULER LA NATURE DU MÉDICAMENT

La présidente du tribunal en vient à l’élément le plus gênant pour la défense de Jean-Philippe Seta : une note signée de sa main, en 1999, titrée « Métabolisme du Mediator ». Diffusée en interne auprès des personnels chargés de démarcher les médecins, elle souligne « l’activité pharmacologique radicalement différente » du Mediator par rapport aux fenfluramines, car les molécules « empruntent des voies métaboliques bien distinctes ». Le document sonne comme une preuve de la volonté tenace des laboratoires Servier de dissimuler la nature réelle de leur produit aux prescripteurs. Jean-Philippe Seta nie : « Notre objectif à ce moment-là est d’éviter la déviation d’usage. Il s’agit d’empêcher d’utiliser Mediator dans la perte de poids. » L’argument paraît faible, quand on sait que la même année, en juin 1999, suite au déclenchement d’une enquête officielle, le laboratoire transmet à l’Agence du médicament (Afssaps) des données de pharmacocinétique mettant en évidence une concentration de norfenfluramine circulante identique avec Pondéral, Isoméride ou Mediator. Cela n’empêchera pas Servier de faire comme si de rien n’était, et de proposer aux autorités, même en 2009, à la veille de l’interdiction du produit, son maintien sur le marché.

JACQUES SERVIER : « LE MEDIATOR, C’EST TROIS MORTS »

Son décès en 2014 a éteint l’action judiciaire contre Jacques Servier, patron des laboratoires du même nom, dans l’affaire du Mediator. Ses déclarations à la police avant son décès ont été lues par le tribunal. Plus marquante, une vidéo tournée en janvier 2011 à l’occasion de vœux en interne a aussi été projetée à l’audience. En voici des extraits.

Pour Jacques Servier, l’affaire Mediator est un « incident bruyant » à propos d’un « médicament mineur », qui « n’a jamais donné que des satisfactions » et « rendait bien service ». Jacques Servier affirme aussi que le Mediator a été retiré du marché par le laboratoire lui-même, suite à l’étude Regulate qui a montré « quelques cas de valvulopathies ». Outre que c’est l’Agence du médicament qui a pris la décision, l’étude Regulate demandait le maintien du Mediator sur le marché.

« Il y a une charmante dame à Brest (Irène Frachon, ndlr) qui avance le chiffre de 500 morts. C’est un très beau chiffre marketing… » Et de le rectifier : « Il y a peut-être trois morts avec le produit, encore s’agit-il de personnes en très mauvais état de santé, elles seraient mortes, quel que soit le médicament. »

En bref, face à une « campagne de presse menée par Le Figaro, un journal bourgeois habituellement bien tranquille », les laboratoires Servier « n’ont rien à se reprocher ». C’est « une affaire entièrement artificielle, il faut bien le dire à l’extérieur ». « Heureusement, les cardiologues, ainsi que les pharmaciens, sont avec nous. » Seule crainte de Servier : « une brouille avec l’Agence, nous ferons tout pour l’éviter ».

30 novembre 2019

Étiquetage des aliments. Intermarché mesure l’origine France

Une petite jauge va faire son apparition au premier semestre 2020 sur les emballages de deux marques d’Intermarché, les produits laitiers Pâturages et les charcuteries Monique Ranou. Baptisé Franco-Score, ce logo indiquera le pourcentage des matières premières produites en France que contient le produit.

 

Le Franco-Score, dont le nom évoque celui du Nutri-Score, répond à la même demande de transparence des consommateurs, sur la qualité nutritionnelle pour l’un et sur l’origine des produits agricoles pour l’autre. Il prendra l’aspect d’une jauge graduée en pourcentage apposée sur l’emballage, associé à une carte de France localisant le lieu de fabrication et, le cas échéant, des labels et autres indications dont bénéficie le produit. « Il apporte un éclairage concret sur la provenance géographique des produits bruts utilisés, ainsi que sur le lieu de leur transformation », explique l’enseigne. Par cette démarche de « transparence », elle affirme vouloir répondre aux souhaits des consommateurs d’une origine locale des produits et d’un prix de vente soutenable pour les producteurs.

dis

COMPARER LES PRODUITS

Intermarché le reconnaît, cette initiative ne plaît pas à tout le monde. « Nos premiers échanges avec les fournisseurs montrent que les réactions sont variables. Certains partagent notre volonté, d’autres sont plus réfractaires. […] Il est vrai qu’un référentiel unique permet la comparaison de tous les produits, quels qu’ils soient. Et cette transparence peut embarrasser, ou faire peur à certains. »

C’est aussi un pari risqué pour certains produits de l’enseigne : les produits présentant un Franco-Score bas pourraient, par comparaison avec les mieux notés, susciter la méfiance des consommateurs. Il faudra alors faire œuvre de pédagogie, en expliquant que pour certaines productions, la France n’est pas autosuffisante, les transformateurs ou les distributeurs sont donc contraints d’importer. Ils achètent aussi selon les cours des différentes origines. Pour ne pas modifier le calcul du Franco-Score en fonction de chaque livraison de matière première, « l’évaluation se basera sur l’origine la plus défavorable ». Ainsi, pour le yaourt chèvre abricot de marque Pâturages, l’enseigne indique que suite à des « difficultés à trouver des approvisionnements suffisants, le lait de chèvre qui pèse 71 % de la recette provient de France, de Belgique et d’Espagne en fonction des périodes. Pour ne pas tromper le consommateur, nous considérons l’ingrédient comme non français ». Quant à la gamme de charcuterie bio Monique Ranou, elle est « aujourd’hui proche de 0 % d’ingrédients français pour des questions de difficultés d’approvisionnement en porcs bio sur le marché français ».

UN DISPOSITIF EN OPEN SOURCE

Pour preuve de sa bonne volonté, l’enseigne a annoncé mettre son indicateur en open source, offrant la possibilité à ses fournisseurs et à ses concurrents de s’en emparer également. Elle l’explique par « l’urgence de la situation des agriculteurs ». C’est un moyen, aussi, d’éviter la prolifération d’indicateurs concurrents qui brouilleraient la lisibilité de la démarche.

30 novembre 2019

Jouets de Noël 2019. Un Black Friday bien terne

Nous avons relevé le prix de 30 jouets vedettes de ce Noël 2019 dans les catalogues des différentes enseignes, puis renouvelé l’opération à la première heure ce vendredi 29 novembre, jour du Black Friday. Entre des prix qui flambent et de fausses promotions, pas évident de tomber sur de bonnes affaires.

 

Notre relevé de prix s’est déroulé sur 15 sites marchands, ceux des enseignes de jouets, de la grande distribution, de la Fnac, et ceux de e-commerçants, que ce soit Amazon, Cdiscount ou Rue du commerce.

Résultat, même pas la moitié des jouets sont à la baisse, pas toujours sur le même site, et sur ces 44 % de prix qui diminuent par rapport aux tarifs des catalogues, la réduction n’est en moyenne que de 10 %. Et elle cache de grosses disparités. Par exemple, affiché à 69,99 € dans les catalogues Joué Club et Carrefour, le prix de Cubby l’ours curieux, très demandé, flambe sur Cdiscount à 128,45 €, sur Rue du commerce à 138,34 € et sur le site de la Fnac à 129 €. Barbie et sa licorne lumières magiques, à 54,90 € sur les catalogues, passe à 75 € sur Cdiscount, à 73 € sur Rue du commerce.

DES PRIX DE RÉFÉRENCE TROMPEURS

Quant aux prix barrés, ils induisent très souvent en erreur. Ils surestiment presque toujours les tarifs de départ par rapport aux prix catalogues afin de faire gonfler artificiellement la ristourne. Sur Amazon c’est jusqu’à +50 % pour la Caserne de pompiers avec hélicoptère Playmobil, sur Cdiscount jusqu’à 72 % pour le Château d’Arendelle Lego Disney, si bien que la baisse qui a l’air spectaculaire ne l’est pas tant que ça. Sur les sites de King Jouet, Maxi Toys, la Grande Récré, les prix barrés ont pour seul but de faire croire à une promotion, alors qu’en réalité ils ne font que ramener le jouet à son prix catalogue.

Si les enseignes de jouets ne donnent pas dans le Black Friday sur les jouets vedettes de ce Noël 2019, La Grande Récré fait exception pour tous ceux qui valent au moins 75 €, en proposant -20 % sur les commandes passées aujourd’hui.

Enfin, c’est sur des jouets de la marque Lego qu’on a le plus de chances de faire de bonnes affaires.

 

 

29 novembre 2019

Bouteilles en plastique. Marche arrière sur la consigne ou enfumage ?

La bonne nouvelle est tombée lors du tout récent congrès des maires. Le président de la République tout comme le premier ministre ont assuré que la consigne sur les bouteilles plastiques ne se ferait pas sans l’accord des associations d’élus, ce qui revient a priori à l’enterrer.

 

Le bon sens a fini par l’emporter sur le lobbying acharné des industriels de la boisson, abondamment relayé par Brune Poirson, secrétaire d’État au ministère de la Transition écologique et solidaire. Bon sens, en effet, car à l’inverse des bouteilles en verre qui sont lavées puis réutilisées quand on les consigne, les bouteilles en plastique ne peuvent pas être réemployées. Or leur collecte pour recyclage se fait déjà via les bacs de tri sélectif. Leur PET transparent est même le matériau qui rapporte le plus aux centres de tri des collectivités locales, tant il est prisé des recycleurs.

Les associations d’élus, tout comme le Sénat et l’UFC-Que Choisir, s’opposaient vivement à ce projet qui ne profitait qu’à Danone, Coca-Cola, Nestlé et consorts, inquiets de voir l’image de leur plastique à usage unique se dégrader à grande vitesse. Avec la consigne, ils espéraient redorer son blason. Du greenwashing à l’état pur.

Le 25 novembre dernier, le gouvernent a confirmé son renoncement bienvenu en donnant la priorité au tri pour tous les emballages plastiques, y compris pour toutes les bouteilles consommées dans les gares, les fast-foods, les distributeurs automatiques, les stades, les festivals, les stands de vente à emporter, qui n’ont aucune obligation de tri à l’heure actuelle. Comme le gisement de bouteilles plastiques non triées se situe principalement là, imposer la collecte sélective à tous ces professionnels devrait permettre de recycler la quasi-totalité des bouteilles.

Tout semble donc sur les bons rails, si ce n’est que le ministère de la Transition écologique et solidaire s’obstine à vouloir imposer la consigne, faisant fi des engagements pris, et prévoit même une généralisation en 2023. Qui dit vrai au gouvernement ? La question reste ouverte.
Quant à la promotion de l’eau du robinet, solution dont l’intérêt économique et environnemental n’est plus à prouver, le gouvernement est resté muet sur ce point.

29 novembre 2019

Observatoire des Pannes. Un outil contre l’obsolescence programmée des appareils

Promotrice d’une consommation responsable, attachée à la durabilité des produits, l’UFC-Que Choisir lance à la veille du Black Friday, symbole de l’hyperconsommation, notamment de produits high tech, son observatoire des pannes. Cet observatoire, qui s’inscrit dans le cadre d’un projet européen – le projet PROMPT -, permet grâce au signalement des consommateurs de leurs appareils trop vite usés, de détecter et d’agir contre les cas d’obsolescence programmée.

 

Plusieurs procédés contestables existent de la part des fabricants pour réduire artificiellement la durée de vie appareils obligeant à les remplacer plutôt qu’à les réparer (composants fragiles, pièces détachées indisponibles, pièces essentielles inaccessibles, obsolescence logicielle, etc.)… Du lave-linge au fer à repasser, en passant par le nettoyeur vapeur, le smartphone ou le téléviseur, l’ensemble des produits du quotidien peut être concerné. Ces pratiques sont aussi préjudiciables à l’environnement qu’au pouvoir d’achat. Dès lors, l’UFC-Que Choisir entend faire, avec l’aide des consommateurs, toute la lumière sur la réalité des abus afin de lancer les actions nécessaires : pression sur les fabricants, lobby auprès des pouvoirs publics, combats judiciaires.

L’observatoire des pannes combine tout à la fois service individuel et action collective. En effet, tous les consommateurs peuvent signaler très simplement (quelques minutes suffisent) via un formulaire les pannes rencontrées trop rapidement avec leurs appareils et obtenir, le cas échéant, des lettres-types et/ou conseils pour faire valoir leurs droits. Parallèlement, le recensement et l’analyse de tous les signalements par l’association doit lui permettre de déceler les cas problématiques, mener l’enquête via les tests comparatifs notamment, et d’actionner tous les leviers (lobby, actions judiciaires) pour lutter contre les cas d’obsolescence programmée. Alors que, dans le cadre du projet PROMPT, cet outil a été mis en place par plusieurs associations de consommateurs européennes, la mise en commun des signalements devrait permettre de démultiplier l’impact de cet outil.

L’UFC-Que Choisir appelle donc tous les consommateurs à se mobiliser et à signaler tous leurs appareils devenus trop vite inutilisables pour, ensemble, imposer une conception écoresponsable des produits.

28 novembre 2019

Black Friday 2019. Ce ne sera pas mieux qu’en 2018

En seulement 5 ans, les commerçants français ont réussi à imposer le Black Friday comme l’un des principaux événements promotionnels de l’année. Mais cette opération commerciale poussée à grands renforts de publicité est-elle vraiment synonyme de bonnes affaires ? Notre étude exclusive des prix pratiqués lors de l’édition 2018 révèle que si des rabais sont au rendez-vous, ils sont loin d’être aussi importants et aussi nombreux que les marchands veulent bien le faire croire.

 

Ce vendredi 29 novembre 2019 a lieu la 6e édition du Black Friday à la française. Et comme l’année dernière, les commerçants espèrent bien profiter de ce jour spécial pour faire chauffer les cartes bleues des Français. Que ce soit grâce à de la publicité, par le biais de mailings ou à coup de SMS, les principales enseignes n’ont pas lésiné sur les moyens pour transformer ce jour banal en un événement synonyme de bonne affaire assurée. Doit-on les croire ? Faut-il vraiment acheter le jour du Black Friday pour être certain de bénéficier du meilleur prix possible ? Pour le savoir, l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir s’est penché sur les prix de 20 types de produits avant et pendant le Black Friday 2018. Pour chacune de ces catégories, nous avons calculé la part d’articles ayant fait l’objet d’un rabais ainsi que l’ampleur réelle des remises. Nous nous sommes pour cela appuyés sur le prix le plus bas appliqué par le marchand dans les 28 jours précédant l’événement et sur celui affiché le jour du Black Friday, le 23 novembre 2018.

Au final, deux constats s’imposent. Tout d’abord, la part de produits faisant l’objet d’une vraie promotion à l’occasion du Black Friday est faible : seulement 8,3 % des 31 603 produits suivis ont vu leur prix réellement baisser. Ensuite, l’ampleur des ristournes est plus que limitée : tous rabais confondus, les prix n’ont baissé que de 7,5 % en moyenne, soit très loin des 50, 60 voire 70 % de réduction mis en avant par les marchands. Certains types de produits sont néanmoins un peu mieux lotis que d’autres.

 

HIGH-TECH : LA PART BELLE AUX PRODUITS LES MOINS EN VUE

 

De tous les produits numériques, c’est du côté des tablettes tactiles que l’on avait le plus de chances de faire des affaires lors du Black Friday 2018. 35 % des 1 067 modèles vendus faisaient l’objet d’une promotion. Avec 12 % des références en promotion, les appareils photo arrivaient en deuxième position. À croire que les commerçants cherchaient à booster les ventes de ces produits dont l’attrait tend à se réduire depuis quelques années. Mais les remises réelles pratiquées sur ces deux catégories étaient limitées : 10 % en moyenne pour les tablettes et 5 % pour les appareils photo. Sur les produits plus en vue, tels que les téléviseurs, les smartphones ou les ordinateurs, les rabais étaient plus rares et souvent moins importants. Nous avons néanmoins déniché quelques belles promotions, comme une enceinte nomade à -53 %, un casque audio à moitié prix et une tablette avec 47 % de réduction. Encore fallait-il avoir la chance de tomber dessus.

 

GROS ÉLECTROMÉNAGER : UNE PÊCHE AUX BONNES AFFAIRES COMPLIQUÉE

 

Les résultats de nos relevés sur les réfrigérateurs ont jeté un froid ! Et pour cause, sur les 7 % de références qui ont vu leur prix baisser à l’occasion du Black Friday 2018, la remise moyenne n’était que de 4 %. Quant à la promotion la plus importante que nous avons repérée, elle plafonnait glorieusement à 30 % ! Sur ce dernier aspect, seuls les sèche-linge faisaient pire : 15 % pour le plus gros rabais. Inutile non plus de s’attendre à des miracles sur les fours. Seuls 5 % faisaient l’objet d’une promotion.

 

PETIT ÉLECTROMÉNAGER : PETITE TAILLE, PETITE PROMO

 

Sur le petit électroménager non plus les marchands ne sont pas très généreux. Entre 5 et 7 % seulement de ces produits ont vu leurs prix vraiment baisser lors du Black Friday 2018. Mis à part une centrale vapeur à quasiment moitié prix (-46 %), les remises n’ont jamais dépassé les 30 % (entre 26 % et 28 % selon les catégories). Et encore, il ne s’agissait là que de rabais maximums. La majorité des ristournes étaient bien plus faibles, à tel point qu’aucune des catégories regardées n’a dépassé les 9 % de rabais en moyenne.

 

CONCLUSION

L’étude de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir montre que le Black Friday 2018 est loin d’avoir apporté la vague de promotions et d’affaires « exceptionnelles » que nous promettaient les marchands et que, pour attirer les clients, les enseignes comptent plus sur la communication et le marketing que sur les vrais rabais. Elles auraient tort de se priver : la législation sur les prix de référence est tellement souple qu’elles ont la possibilité de jouer quasiment comme bon leur semble sur les prix de référence pour afficher des rabais les plus élevés possibles. Et il n’y a aucune raison pour que l’édition 2019 échappe à cette règle. La situation pourrait néanmoins évoluer à plus long terme. Une directive européenne visant à mieux encadrer les prix de référence vient en effet d’être adoptée. Poussée par les associations de consommateurs dont l’UFC-Que Choisir, elle devrait entrer en vigueur d’ici deux ans.

28 novembre 2019

Black Friday. Le mouvement de boycott prend de l’ampleur

Plusieurs centaines d’entreprises ont annoncé leur refus de participer au Black Friday, déplorant le coût social et environnemental de cette opération. Des annonces qui relèvent selon les cas d’un engagement sincère ou d’une habile stratégie marketing.

 

Affiches à tous les coins de rue, spots publicitaires incessants, sollicitations directes des clients… Impossible de l’ignorer : vendredi c’est Black Friday. La grande majorité des fabricants et distributeurs promettent pour ce jour-là des réductions exceptionnelles. Face à cette déferlante de promotions à la réalité parfois douteuse, certaines entreprises ont décidé de faire entendre une autre voix, annonçant qu’elles ne se joindraient pas à ce mouvement venu des États-Unis et qui, à leurs yeux, symbolise toutes les dérives du commerce actuel.

Ces centaines de structures, pour la plupart de taille modeste, agissent en ordre dispersé. Imaginé en 2017 par le réseau d’entreprises d’insertion Envie, le mouvement Green Friday regroupe aujourd’hui 400 structures. Pour en faire partie, trois conditions :

  • s’abstenir de toute promotion vendredi ;
  • reverser 10 % de son chiffre d’affaires du jour à une association parmi les quatre proposées (1) ;
  • promouvoir la consommation responsable.

Les candidats doivent faire preuve d’un engagement réel en faveur d’un commerce plus durable (faible empreinte environnementale, made in France, commerce équitable, etc.). Pour éviter le greenwashing, l’adhésion de chacun est soumise au vote des membres fondateurs : outre Envie, il s’agit d’Altermundi et Dream Act, qui se présentent comme promouvant un commerce responsable, Éthiquable, acteur majeur du commerce équitable alimentaire, Emmaüs France et enfin Réseau francilien réemploi, qui réunit des ressourceries et recycleries. « Le Black Friday oriente le consommateur vers de fausses pistes en mettant l’éclairage non pas sur le produit, sa qualité, les besoins auxquels il répond, la façon dont il est fabriqué, les valeurs dont il est porteur mais uniquement sur son prix, souligne Jean-Paul Raillard, président de l’association Green Friday et d’Envie. Le coût environnemental et social de cette opération est considérable. »

LA CRAINTE DU GREENWASHING

Moins engageante est l’adhésion au collectif Make Friday green again, qui revendique 600 marques. Il suffit de ne pas faire de promotions vendredi. « À la place, nous expliquerons pourquoi nous renonçons à en faire, nous en profiterons pour faire de la pédagogie sur le prix juste des produits et pour inciter à réparer, donner, revendre, recycler », explique Romain Teissedre, responsable de la communication de Faguo, marque de chaussures et vêtements affichant une production éthique et une compensation intégrale de ses émissions de CO2. À l’origine du mouvement, la petite entreprise semble un peu dépassée par le succès de son appel et Romain Teissedre admet qu’il ne peut « pas garantir que certaines marques ne feront pas du greenwashing ». La tentation peut en effet être grande pour certains de s’engager dans le collectif pour se refaire une vertu sociale et environnementale à peu de frais. Si certains membres sont sûrement sincères, à l’instar de Faguo, d’autres pourraient y adhérer pour des raisons moins avouables. D’abord, tout simplement, se faire connaître : depuis quelques jours, les communiqués de presse se succèdent qui annoncent le renoncement au Black Friday et émanent d’entreprises parfaitement inconnues. Pour celles dont la notoriété est moins confidentielle, afficher ce jour-là de bonnes intentions en faveur du développement durable, c’est aussi une manière de séduire les clients plus attirés par ce type de valeurs que par des prix sacrifiés. Et comme au passage on évite la baisse de marge due aux promotions et les contraintes logistiques qu’implique la livraison rapide d’une pléthore de commandes, on gagne sur tous les tableaux. On s’interroge aussi sur les ambiguïtés d’un des membres du collectif, Nature et Découvertes : annoncer pour vendredi toute une opération sur le thème des oiseaux dont… des promotions sur des produits « aidant à protéger les oiseaux » (des jumelles, entre autres…), c’est aussi inciter ses clients à visiter le site de la marque ou fréquenter ses magasins ce jour-là.

UN BLACK FRIDAY BON NI POUR LA PLANÈTE, NI POUR LE PORTE-MONNAIE

Une tentation de l’achat pas forcément utile à laquelle ne seront pas soumis les clients de la Camif. Pour la troisième année consécutive, le vépéciste désormais spécialisé dans l’équipement de la maison fermera purement et simplement son site vendredi. « Ce jour-là, tout le monde se ligue pour déconnecter le cerveau des gens et leur dire qu’il faut qu’ils achètent quoi qu’il arrive, déplore Emery Jacquillat, PDG de la société. Dans quelles conditions c’est fabriqué et transporté, d’où ça vient, on ne se pose plus ces questions parce que tout le monde vous dit qu’il y a urgence à acheter. » Un discours logique venant de cette entreprise qui, depuis sa reprise, affiche des engagements forts en termes de responsabilité sociale et environnementale : 73 % du chiffre d’affaires est réalisé avec des références made in France, de nombreux produits sont écoconçus, réparables 10 ans, etc. Peu de clients risquent de se détourner du fait de ce « Black-out Friday » : « L’an dernier, nous leur avons demandé leur avis sur cette fermeture, ils ont été 70 % à nous approuver. Ce sont des gens qui n’ont pas plus de moyens que les autres, mais qui font des arbitrages et dont la consommation est raisonnée. Ils savent bien que le Black Friday n’est bon ni pour l’emploi en France, ni pour la planète, ni pour leur porte-monnaie », poursuit Emery Jacquillat. Qui tient à faire la différence entre les soldes ou certaines promotions destinées à écouler les stocks et à faire tourner les collections au fil des saisons et cette journée choisie arbitrairement et sans qu’aucune réalité économique ne la justifie.

Ce n’est pas Élisabeth Borne qui le contredira. Interrogée lundi par BFM-Business, la ministre de la Transition écologique et solidaire a cité le chiffre édifiant de 1 million de colis livrés dans Paris au lendemain du Black Friday 2018« On ne peut pas vouloir baisser les émissions de gaz à effet de serre et appeler à cette frénésie de consommation », a-t-elle conclu.

 

(1) Zero Waste France, Halte à l’obsolescence programmée, Éthique sur l’étiquette et Les amis de la terre.

27 novembre 2019

Mediator. L’ancien directeur de l’Agence du médicament s’explique

Le tribunal correctionnel de Paris a entendu, lundi 25 novembre, Jean Marimbert, le directeur de l’Agence du médicament qui, sous la pression d’Irène Frachon, a fini par retirer le Mediator (benfluorex) du marché. Récit de l’audience.

 

« N’oubliez pas que vous avez devant vous la personne qui a retiré le Mediator du marché. » Voilà quelques heures que Jean Marimbert, directeur général de l’Agence du médicament (Afssaps devenue ANSM) entre 2004 et 2011, est asticoté sur la lenteur de l’administration à prendre conscience des dégâts du benfluorex, anorexigène puissant vendu comme antidiabétique. Charles-Joseph Oudin, avocat de parties civiles, vient de lui faire remarquer que ces atermoiements ont largement bénéficié à la firme Servier, quand les patients continuaient de s’empoisonner dans la plus grande indifférence des autorités sanitaires. Comprend-il leur émotion ? Oui, il comprend. Mais il tient à rappeler que l’agence n’est pas restée les bras croisés.

Il est exact que la décision de retrait du Mediator, fin 2009, est prise sous sa direction. Il aura toutefois fallu la ténacité d’Irène Frachon, la pneumologue par qui le scandale a éclaté, pour que cette décision soit prise, avec au moins dix ans de retard.

PLUSIEURS OCCASIONS MANQUÉES

L’audience de ce lundi débute d’ailleurs sur la première occasion d’agir que Jean Marimbert a manquée. En septembre 2005, raconte-t-il, paraît dans Prescrire, revue médicale indépendante, un éditorial peu amène sur l’agence, pointant sa timidité face à l’industrie. Un paragraphe est consacré au Mediator, que son fabricant vient de retirer du marché espagnol. « Je me suis tourné vers la direction de l’évaluation de l’agence pour répondre à Prescrire, se souvient Jean Marimbert. J’ai eu une note précisant que le produit était sous surveillance. » Il adresse un droit de réponse à Prescrire sur cette base et, malgré la réplique de la revue qui détaille une nouvelle fois la toxicité du benfluorex, l’épisode en reste là.

En 2007, le cas Mediator revient à l’ordre du jour de l’agence à la faveur d’une réévaluation de son autorisation de mise sur le marché (AMM). Les « vigilants », à savoir les membres de la commission nationale de pharmacovigilance (CNPV), émettent des réserves sur le médicament. Leur avis n’est pas pris en compte, les « évaluateurs » de la commission d’AMM souhaitant son maintien sur le marché en attendant les résultats de nouvelles études. À la mi-2007, c’est le statu quo. L’agence s’en tient à une surveillance molle du Mediator.

La présidente du tribunal relève l’intervention surprenante, à l’occasion de cette dissension interne, des laboratoires Servier. Une de leurs lobbyistes, Madeleine Dubois, s’inquiète directement auprès de Jean Marimbert de ce que le compte-rendu de la CNPV pointant les risques du Mediator puisse être diffusé indépendamment de l’avis favorable sur son « efficacité ». La demande de Servier est satisfaite, le compte-rendu est finalement publié avec une modification. « C’est fréquent, qu’un laboratoire intervienne ? – Non, les comptes-rendus n’ont pas à être changés selon la volonté des laboratoires », reconnaît Jean Marimbert, qui dira plus tard qu’il ne voyait pas là, non plus, un « péché mortel ». Interrogé sur l’incapacité de l’agence à rassembler les pièces du puzzle Mediator au fil des années, il parle à plusieurs reprises de « perte de mémoire collective », notant au passage la défaillance du système de signalement spontané. Jean-Christophe Coubris, avocat de parties civiles, s’étonne qu’à son entrée en fonction, les quelques cas de médicaments sous surveillance ne lui aient pas été présentés. Au final, personne n’a pu faire converger les éléments d’alerte qui étaient là, depuis le début même de la commercialisation du produit. « Je ne suis pas dans le déni, il y a eu des dysfonctionnements », reconnaît Jean Marimbert.

27 novembre 2019

Magimix Cook Expert Premium XL (vidéo). Premières impressions

Quatre ans après la sortie de son premier robot cuiseur, le Cook Expert vendu 1 199 €, Magimix en sort une nouvelle version, le Cook Expert Premium XL au prix de 1 399 €. Ce robot XL est doté de la plus grande cuve du marché des robots cuiseurs. Il est également connectable à l’application Magimix Connect via une clé de connexion, actuellement disponible exclusivement sur ce modèle mais qui devrait à terme être également disponible pour le Cook Expert. Ces nouvelles options valent-elles le coup d’investir dans un robot 200 € plus cher que le Cook Expert, toujours en vente ? Prise en main avant notre test en laboratoire.

 

 

Tout sur les robots cuiseurs

26 novembre 2019

Télévision. Cette télécommande préfigure l’avenir

La télécommande désormais livrée avec les téléviseurs Samsung (1) est le parfait témoin d’une mutation profonde dans l’univers de la télévision. Les touches d’accès direct aux chaînes de la TNT ont disparu, signe que la télévision « linéaire » prend l’eau face aux services de VOD (vidéo à la demande). Netflix, Prime Video et Rakuten TV gagnent, eux, une touche d’accès direct. Décryptage.

 

On peut lire dans cette télécommande comme dans le marc de café. Et c’est l’avenir de la télévision qui s’y dessine. Sur le modèle présenté ici en photo, livré par Samsung sur la plupart de ses téléviseurs, exit les touches du pavé alphanumérique qui permettaient d’accéder aux chaînes de la TNT. Une courroie directionnelle occupe le centre de la télécommande, cerclée de touches qui tantôt activent un assistant vocal, tantôt donnent accès à des services de SVOD (vidéo à la demande par abonnement). Faut-il y voir une extinction programmée des traditionnelles chaînes de télévision au profit de services comme Netflix, Apple TV+, Amazon Prime Video, Rakuten TV et les autres ?

visuel telecommande samsung svod

1. Une seule touche pour toute la TNT

TF1, France 2, M6, Arte, Direct8 et les 22 autres chaînes de la TNT gratuite sont cachées derrière cette seule touche. La télévision linéaire n’est bien sûr pas menacée à court terme, mais l’arrivée de nouveaux acteurs et l’appétence des consommateurs pour la vidéo à la demande les invite à s’interroger sur l’avenir. Elles ont d’ailleurs déjà élargi leur offre au-delà des contours du petit écran. Toutes proposent leurs programmes en replay via les box des FAI ou sur leurs portails de contenus (6Play, myTF1, Arte.tv, etc.). Toutes ont aussi lancé une application mobile pour accéder à ces contenus depuis un smartphone ou une tablette tactile. Et TF1, France Télévisions et M6 prévoient de lancer en 2020 un service commun, Salto, qui devrait proposer du replay et de la VOD par abonnement. Bref, les chaînes classiques savent que la diffusion linéaire de programmes n’est plus la voie d’avenir. Les jeunes s’intéressent davantage aux séries accessibles à la demande sur leur smartphone qu’aux jeux télévisés diffusés à heure fixe sur le poste du salon !

visuel television chaines tv
Les numéros des chaînes disparaissent de la télécommande mais se retrouvent directement sur l’écran du téléviseur.

2. Un assistant vocal dans la télécommande

Autre grande tendance, l’intégration de la reconnaissance vocale. Chez Samsung, l’assistant s’appelle Bixby, mais il en existe chez d’autres fabricants de téléviseurs (ThinQ chez LG, par exemple). La télécommande intègre un micro qui permet de piloter le téléviseur par la voix pour changer de chaîne, lancer un service de SVOD, monter le volume ou encore lancer un enregistrement. Cette fonction est aussi très en vogue au sein des box de FAI : Free a inauguré son assistant vocal sur sa Freebox Delta en décembre 2018, SFR l’a suivi sur sa SFR Box 8, Orange a activé le sien en novembre 2019 sur la télécommande vocale qui accompagne le décodeur TV UHD de sa Livebox. Notez que ces box, comme la plupart des téléviseurs, sont aussi désormais compatibles avec un assistant vocal, qu’il s’agisse de Google Assistant ou d’Alexa. L’utilisateur peut alors piloter son téléviseur en passant, cette fois, par son enceinte connectée (Amazon Echo, Google Home ou autre).

 

3. La SVOD en première ligne

Depuis l’arrivée en France de Netflix fin 2014, la SVOD a pris une nouvelle dimension. Plus de 17 millions de Français ont regardé au moins un contenu sur une plateforme de SVOD au cours des 12 derniers mois (2). Et s’ils sont plutôt jeunes (48 % de 15-34 ans et 25 % de 35-49 ans), un cinquième d’entre eux a plus de 50 ans.

Aujourd’hui, plusieurs services se livrent une concurrence féroce. Avec 6 millions d’abonnés en France, Netflix reste le plus populaire devant Amazon Prime Video, OCS ou encore Canal+ Séries. Apple a lancé son service début novembre et d’autres, comme Disney+ ou HBO Max, sont attendus en 2020. Ceci dit, les utilisateurs sont souvent abonnés à plusieurs d’entre eux. Un abonné à Canal+ (19,99 €/mois) avec le pack Ciné Séries (15 €/mois) a, par exemple, accès à Netflix et à OCS en plus de Canal+ Cinéma.

De nombreux fabricants intègrent une touche d’accès direct à Netflix, voire à d’autres services (Google Play chez Sony, par exemple) sur leurs télécommandes (sans toutefois sacrifier les touches alphanumériques). Sur la sienne, Samsung a choisi de dédier une touche à Netflix, une touche à Prime Video et une autre à Rakuten TV. « Rien n’est figé, si les services les plus populaires changent, nous changerons aussi », explique Alexis Rolin, responsable du marketing pour les TV.

visuel telecommandes lg panasonic philips sony
D’autres marques de téléviseurs proposent un accès direct aux services de vidéo à la demande.

Réforme de l’audiovisuel : les géants prêts à financer la création

L’irruption dans le paysage audiovisuel de géants du numérique comme Netflix, Amazon Prime, Apple TV+ et bientôt Disney+ accélère la réforme du secteur. Engagé il y a plusieurs mois, le projet de loi qui doit moderniser sa réglementation (régie par la loi relative à la liberté de communication de 1986) sera discuté au Parlement début 2020. Il intègrera en outre la transposition en droit français de la nouvelle directive SMA (services de médias audiovisuels), adoptée par l’Union européenne début 2019. Le texte prévoit de contraindre les plateformes numériques à consacrer 30 % de leur catalogue à des contenus européens et 16 % de leur chiffre d’affaires au financement d’œuvres françaises. « Nous sommes parfaitement en phase avec ces intentions, explique Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, directrice de la communication de Netflix France. Nous n’avons pas vocation à débiter des contenus en masse, mais bien à proposer aux publics français et européen des séries, des documentaires, des émissions qui les intéressent. »

(1) Samsung livre avec une télécommande sans pavé alphanumérique et avec un accès direct aux services de SVOD ses téléviseurs Q950R, Q90R, Q85R, Q6xR (télécommande TM1990C), Q60R, Q70R, Q80R (TM1950C), RU7475 (TM1990A), RU8000, RU7410, RU7400 (TM1950A). Seules les gammes RU7100 et RU7300 conservent une télécommande plus classique (TM1240A), avec néanmoins un accès direct à Netflix et Prime Video notamment.

(2) Source : Médiamétrie, Global SVOD, octobre 2019.

 

25 novembre 2019