Appareil photo des smartphones. Des capteurs rotatifs, escamotables… et fragiles ?
Parce qu’il est le seul élément qui entrave encore la face avant des smartphones, le capteur photo frontal contrarie les fabricants. Du coup, ils tentent de le dissimuler. Samsung a ainsi intégré un capteur rotatif au Galaxy A80, Asus un capteur escamotable à son Zenfone 6, OnePlus et Xiaomi des capteurs pop-up qui sortent de la coque à leurs OnePlus 7 Pro et Mi 9T. Bonne idée ? Pas toujours. Verdict de notre test en laboratoire.
La qualité des photos est désormais essentielle sur les smartphones. Au cours des dernières années, les fabricants ont spectaculairement progressé, à tel point même que certains smartphones offrent une qualité d’image supérieure à celles des appareils photo. Les selfies font aussi partie de nos usages quotidiens. Pour ces autoportraits, les fabricants intègrent un capteur photo sur la face avant du smartphone. Seulement voilà, ce capteur est le seul élément qui entrave encore l’écran et empêche que ce dernier n’occupe l’intégralité de la face avant. Pour lever cette contrainte, certains fabricants expérimentent des formats dans lesquels le capteur photo est tantôt rotatif, tantôt escamotable. Nous en avons testé trois en laboratoire.
SAMSUNG GALAXY A80 : TRIPLE CAPTEUR ROTATIF
Samsung propose des smartphones à tous les prix, de l’entrée de gamme (comme le Galaxy A10 à 159 €) à l’ultra haut de gamme (comme le Galaxy Note 10+, vendu presque dix fois plus cher, 1 109 € !). S’il couvre tout le marché pour séduire le maximum de consommateurs, le fabricant coréen fait aussi dans l’innovation. Outre le Galaxy Fold, à écran pliable, il a lancé voilà quelques semaines le Galaxy A80, un smartphone vendu 659 € dont l’appareil photo est rotatif. Doté d’un triple capteur (un capteur principal de 48 Mpx, un capteur ultra grand angle de 8 Mpx et un capteur doté d’un mode portrait 3D), l’appareil sert pour les selfies et pour les photos classiques grâce à un montage sur pivot horizontal. Par défaut, il est positionné sur la face arrière ; pour faire apparaître l’appareil côté selfie, il faut faire glisser le haut de la coque arrière vers le haut. Le système est ingénieux, mais engendre certains désagréments. Le Galaxy A80 n’intègre pas de système de reconnaissance faciale, alors que les smartphones vendus au même prix l’intègrent quasiment tous. La lampe torche, l’autofocus et le zoom ne sont pas disponibles en mode selfie. Et malheureusement, il semble engendrer une certaine fragilité : l’appareil n’a pas résisté à notre test de résistances aux chutes. Mais côté photo, les tests sont plutôt concluants, en vidéo également. Conclusion : mieux vaut prendre soin du smartphone ! Mais bonne nouvelle, les accessoiristes ont trouvé la parade au dos coulissant et proposent des coques (de 8 à 30 € environ).
ASUS ZENFONE 6 : RENVERSANT !
Asus, de son côté, a intégré au Zenfone 6 (560 €) un appareil à double capteur (48 Mpx et grand angle de 13 Mpx). Cette caméra motorisée, qui se déploie sur 180°, est pilotable depuis l’écran du smartphone lorsque la fonction photo est activée. Elle permet de prendre des selfies, mais aussi des photos en mode panoramique. L’utilisateur peut également arrêter la caméra où bon lui semble sur son axe pour prendre des photos selon des angles choisis. Cette fois, aucun problème de solidité à déplorer, l’appareil est sorti indemne de notre test de résistances aux chutes. Rien de grave à déplorer non plus du côté de la qualité des photos et des vidéos. Le Zenfone 6 est même l’un des rares smartphones jugés bons pour la qualité globale des vidéos filmées en mode selfie.
XIAOMI MI 9T : NICHÉ DANS LA COQUE
Xiaomi a choisi un autre système pour dissimuler le capteur frontal du Xiaomi Mi 9T (390 €). Cette fois, l’appareil photo principal (triple capteur, 48, 13 et 8 Mpx), au dos de l’appareil, est fixe et indépendant du capteur frontal (20 Mpx) qui se niche, lui, dans le châssis de l’appareil. Pour l’en faire sortir, il suffit de sélectionner le mode selfie dans la fonction photo. En revenant au mode photo classique, le capteur redescendra. Dommage que le système coulissant ne soit pas très rapide, ce qui nuit à la spontanéité des selfies et impose un délai agaçant pour déverrouiller son smartphone avec la reconnaissance faciale. On pourrait craindre pour la solidité de ce capteur pop-up en cas de chute, mais Xiaomi a eu la bonne idée de le faire rentrer automatiquement, et très rapidement, quand on fait tomber le smartphone. Le Mi 9T n’est pas pour autant sorti indemne de notre test de résistances aux chutes. Côté photo, le smartphone s’en sort plutôt bien, en tout cas avec l’appareil principal.
ONEPLUS 7 PRO, LE PREMIER POP-UP
Le système adopté par Xiaomi avait déjà été vu sur le OnePlus 7 Pro (709 €), le dernier-né des smartphones haut de gamme de OnePlus. La camera frontale (16 Mpx) sort du châssis lorsque l’utilisateur sélectionne la fonction selfie de l’appareil photo, et y replonge lorsqu’il sélectionne le mode photo classique ou bien quitte l’appareil photo. Là aussi, le capteur pop-up se rétracte automatiquement en cas de chute. OnePlus lui donne 150 ouvertures par jour pendant 5 ans et demi avant qu’elle ne s’abîme. À voir. En tout cas, nos tests en labo n’ont pas détecté de fragilité particulière, le OnePlus 7 Pro s’est même avéré plutôt solide. Côté photo, le OnePlus 7 Pro s’en tire bien grâce à son triple capteur arrière (48, 16 et 8 Mpx), mais les vidéos sont décevantes.