UFC-Que Choisir de la Nièvre

Alimentation. Gare aux courges toxiques !

En cette période d’Halloween, mais aussi plus largement de consommation des courges d’hiver, les autorités sanitaires mettent le public en garde contre les confusions entre courges comestibles et toxiques, au potager comme en magasin.

 

Alerte orange sur les citrouilles ! À l’époque des premiers frimas, les courges sont de retour, décoratives au bord des fenêtres ou roboratives au fond des marmites. Mais pour ne pas faire la soupe à la grimace, gare à ne pas confondre les beaux et les bons spécimens ! « Il est important de rappeler que toutes les “courges” ne sont pas comestibles », l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), qui publie une alerte en toxicovigilance sur les risques de confusion entre les courges alimentaires et les courges toxiques.

Certaines « courges », cousines de la citrouille et du potiron, contiennent en effet des cucurbitacines, des substances irritantes au goût amer qui ne sont pas détruites par la cuisson et peuvent être responsables, rapidement après l’ingestion, de symptômes digestifs plus ou moins sévères.

Selon l’agence, les Centres antipoison auraient, de 2012 à 2016, fait face à 353 cas d’intoxication légère à modérée aux courges amères. Les personnes atteintes présentaient principalement des symptômes digestifs ou a minima une amertume buccale et, dans les cas les plus sévères, des diarrhées sanglantes et des douleurs gastriques intenses. Le rapport souligne également que « parmi les cas dont le mode d’approvisionnement était connu, la courge amère était issue du potager familial pour 54 % d’entre eux et avait été achetée dans le commerce pour les 46 % restants ».

DES COURGES TOXIQUES PRÉSENTES PARFOIS AU RAYON FRUITS ET LÉGUMES

Les cas consécutifs à l’achat de courges dans le commerce semblent essentiellement liés à l’achat de courges ornementales, comme les coloquintes, qui sont toutes considérées comme toxiques. Mais attention, si les commerçants précisent en principe qu’il s’agit de courges « décoratives » ou « ornementales » (sur le fruit comme sur les sachets de semences), les confusions sont possibles sur les fruits car ces derniers sont parfois vendus au rayon fruits et légumes. De plus, il existe des courges décoratives « bio » (mais non comestibles pour autant) tandis que des courges comestibles sont parfois qualifiées de « décoratives ». Mieux vaut donc se renseigner auprès d’un vendeur pour être sûr !

Côté potager, la confusion est encore plus probable car certaines courges alimentaires cultivées dans les potagers deviennent impropres à la consommation à la suite de croisements de variétés. Ce phénomène se produit lorsque cohabitent des variétés amères et des variétés comestibles dans un même potager ou parfois même dans des potagers voisins. Et pour corser l’affaire, les courges non comestibles qui résultent de cette hybridation ont strictement la même apparence que les courges comestibles. Il revient donc aux jardiniers amateurs d’adopter des mesures de prudence en évitant de récupérer les graines des récoltes précédentes pour les ressemer si des courges de variété amères coexistent.

Quelques conseils pour éviter les problèmes

  • Vérifiez l’étiquette ou demandez conseil aux vendeurs sur les lieux de vente.
  • En cas de doute pour une courge issue du potager comme du magasin, goûtez un petit morceau de courge crue et si le goût est amer, recrachez-le et jetez la courge : elle ne doit pas être consommée, même cuite !
  • Ne consommez pas de courges « sauvages » qui ont poussé spontanément.

 

courge comestible toxique
Pas toujours évident de s’y retrouver. La preuve avec ces deux exemples pris chez des grands marchands. La courge de gauche a beau être présentée comme un « fruit décoratif », elle est comestible, alors que celle de droite, bien qu’elle soit présentée comme un « fruit d’automne » et qu’elle soit bio, ne doit en aucun cas être consommée.

 

Citrouille et potiron : semblables à la vue, mais pas au goût !

La citrouille est souvent confondue avec son cousin le potiron. Certes, ils se ressemblent et appartiennent tous les deux à la famille des cucurbitaceae (comme le melon et le concombre), mais il ne s’agit pas de la même espèce. La citrouille est une Cucurbita pepo, comme la courge spaghetti, le pâtisson ou la courgette, tandis que le potiron est une Cucurbita maxima, à l’instar du potimarron, de la courge buttercup, de la courge musquée de Provence et du rouge vif d’Étampes. Si les ramifications de cette famille de plantes rampantes vous font perdre votre latin, vous pouvez toujours les distinguer par leur goût : la chair de la citrouille, plus filandreuse, est beaucoup moins sucrée que celle des autres variétés de courges comestibles !

31 octobre 2019

Anciens iPhone et iPad. Mise à jour indispensable

Certains modèles anciens d’iPhone et d’iPad doivent être mis à jour au risque de ne plus fonctionner correctement après le 3 novembre. Cette obsolescence logicielle n’est pas imputable à Apple : elle résulte d’un problème de synchronisation GPS qui a déjà affecté d’autres fabricants d’appareils intégrant un GPS. Explications et mode d’emploi.

 

Il y a quelques mois, nous désamorcions les craintes sur le « bug du 6 avril », soupçonné de mettre hors d’usage les boitiers GPS. A cette date, précisément, avait eu lieu un « Week Number Rollover » (WNRO, un basculement de numéro de semaine), comprenez une remise à zéro du calendrier GPS. Cette réinitialisation du système de localisation américain, qui a lieu toutes les 1024 semaines (soit 19,7 ans), peut entraîner une mauvaise communication entre les satellites et les récepteurs GPS, affectant alors les informations liées à la date et l’heure.

Sans donner plus d’explications, Apple vient d’annoncer que sur ses produits, ce bug du 6 avril aura lieu… le 3 novembre. Sont concernés les iPhone et les iPad commercialisés en 2012 et avant, notamment les iPhone 4SiPhone 5 et plusieurs iPad (iPad 4e gen. Wi-Fi + Cellular, iPad mini 1re gen. Wi-Fi + Cellular, iPad 3e gen. Wi-Fi + Cellular). « Vous devrez mettre à jour iOS pour que la localisation GPS reste précise dans les fonctions pour lesquelles il est nécessaire que la date et l’heure soient correctes, notamment l’App Store, iCloud, la messagerie et la navigation sur le Web », explique Apple sur son site Internet.
Voici comment faire si vous êtes concernés :

1. Vérifiez la version iOS de votre appareil

Réglages > Général > Informations > Version du logiciel

 

2. Procédez à la mise à jour

Réglages > Général > Mise à jour logicielle

 

Le numéro du logiciel mis à jour doit être 10.3.4 ou 9.3.6 selon votre appareil.

iOS 10.3.4 : iPhone 5, iPad 4è génération Wi-Fi + Cellular

iOS 9.3.6 : iPhone 4s, iPad Mini 1ère génération Wi-Fi + Cellular, iPad 3è génération Wi-Fi + Cellular

 

Sachez que si vous ratez la date butoir du 3 novembre, il sera toujours possible de procéder à la mise à jour de votre appareil, mais il faudra passer par un ordinateur équipé d’iTunes.

31 octobre 2019

Pompes funèbres. Des abus loin d’être enterrés !

A l’approche du week-end de la Toussaint, l’UFC-Que Choisir rend publics les résultats d’une enquête de terrain menée par les bénévoles de 104 associations locales de l’association1 soulignant la déplorable persistance par les professionnels des pompes funèbres de pratiques commerciales nuisant à la comparabilité des offres, ainsi que le renchérissement spectaculaire des prestations. En conséquence, l’association met en demeure 470 sociétés de pompes funèbres de se conformer à la réglementation, et enjoint les pouvoirs publics à améliorer le devis-type permettant une véritable comparaison des offres, ainsi que la mise en place de sanctions dissuasives pour les professionnels ne jouant pas le jeu de la transparence.

 

Inhumation : des économies au fond du trou

Les données tarifaires recueillies montrent qu’au niveau national le prix total des obsèques pour une inhumation – hors caveau et concession – s’établit en moyenne à 3815 €, contre 3350 € en 2014, soit une augmentation de 14 %, plus de 3,5 fois supérieure à l’inflation sur la période. Mais d’un établissement à un autre, pour une même demande exprimée, c’est le grand écart qui est constaté : la proposition la plus économe se monte à 1269 €, quand la plus élevée atteint 7515 €. Ce yoyo tarifaire est d’autant moins admissible que le prix de certaines prestations standardisées peut varier du simple à parfois plus du décuple. C’est ainsi que la mise en bière s’échelonne de 30 € à 450 €, quand l’ouverture et la fermeture du caveau peut être facturée de 95 € à 880 €. C’est toutefois pour le cercueil que l’on constate les plus grandes différences : pour une même demande d’un cercueil en chêne simple, les prix proposés vont de 490 € à 1576 €.

Crémation : la flambée tarifaire !

Alors que la part des crémations pour les funérailles tend à rejoindre celle de l’inhumation, l’UFC-Que Choisir souligne une nouvelle fois que la crémation est loin de constituer une solution plus économique. En effet, notre enquête met en évidence un tarif moyen de 3986 €, en forte augmentation par rapport à 2014 (alors 3609 €), avec un éventail allant de 1362 € à 7918 €. Cette hausse du coût global s’explique notamment par celle du second poste de dépense de la crémation derrière le cercueil, à savoir le crématorium qui est en moyenne facturé à 693 €, soit + 16 % en 5 ans. Si cette forte inflation pourrait être en partie en lien avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle norme en 2018 concernant le traitement des fumées pour les crématoriums, l’hétérogénéité des situations sur le territoire (un coût allant de 297 € à 1185 €), est bien moins explicable, et surtout peu acceptable pour un service public en situation de monopole (régie ou délégation de service public) !

Comparabilité des offres : les obstacles dressés par les professionnels

Alors qu’il s’agit d’un secteur où les consommateurs ne sont pas toujours dans des dispositions psychologiques propres à comparer les prix, il est particulièrement regrettable que le comportement des professionnels ne favorise en rien les comparaisons. En effet, alors que ces derniers ont l’obligation2 de remettre gratuitement un devis écrit, détaillé et chiffré, dans 22 % des cas cette demande exprimée par nos enquêteurs est restée lettre morte. Et quand un devis est remis, dans 65 % des cas il n’est en rien conforme au devis-type obligatoire, près de 10 ans après son instauration3 !

Il serait cependant illusoire d’imaginer qu’un respect intégral de la réglementation actuelle offrirait la capacité pleine et entière aux consommateurs de mettre en concurrence les pompes funèbres. En effet, le devis-type, en mettant l’accent sur la distinction entre les prestations courantes et les prestations optionnelles, entretient une fumeuse confusion – dont peuvent jouer les pompes funèbres – sur les prestations qui doivent être ou non obligatoires. Qui plus est, la diversité des gammes que peuvent mobiliser les professionnels pour répondre à une simple demande générique limite la possibilité de comparer pour les consommateurs.

Soucieuse de garantir aux consommateurs un fonctionnement transparent et concurrentiel du marché du funéraire, l’UFC-Que Choisir met en demeure 470 sociétés de pompes funèbres enquêtées de se mettre en conformité avec la réglementation actuelle, et demande :

  • Une refonte du modèle de devis-type afin de le simplifier, et de rendre les devis aisément comparables en harmonisant les prestations et les gammes ;
  • Que le non-respect de la réglementation par les pompes funèbres entraîne des sanctions pécuniaires réellement dissuasives, et constitue un critère central lorsqu’il s’agit, pour les préfectures, d’examiner le renouvellement de leur habilitation.

NOTES

1 Enquête réalisée du 23 mars au 6 avril 2019 dans 72 départements et auprès de 664 magasins de pompes funèbres. Résultats détaillés dans le Que Choisir n° 585 actuellement en kiosque.
2 Arrêté du 11 janvier 1999 relatif à l’information sur les prix des prestations funéraires.
3 Arrêté du 23 août 2010 portant définition du modèle de devis applicable aux prestations fournies par les opérateurs funéraires.
30 octobre 2019

Vélo électrique Moustache Dimanche 29. Le gravel version électrique

Moustache, marque emblématique du vélo à assistance électrique, étoffe sa gamme avec deux modèles gravel, dénommés Dimanche 29.5 et 29.3. Prise en main de ces vélos qui permettent d’emprunter aussi bien des routes bitumées que des sentiers.

 

Le gravel (« gravier », en anglais) est la nouvelle tendance du cyclisme sportif. Cadre et selle apparentent la machine à un vélo de route, mais les roues larges dotées de crampons lui donnent tout le potentiel d’un VTT sur les sentiers, y compris accidentés. Le guidon évasé (flare) permet de composer avec tous les terrains.

La marque française Moustache sort sa version électrique, le Dimanche 29 (chez Moustache, les modèles prennent les noms des jours de la semaine), déclinée en deux versions : le coloris bordeaux, baptisé 29.5, est le plus sophistiqué, avec sa selle télescopique réglable directement du guidon, ses 11 vitesses et son écran connecté. Il est aussi le plus cher : 4 499 €. Le modèle vert amande, le 29.3, est équipé d’une console plus simple et n’a que 10 vitesses. Son prix est de 3 799 €. Quoi qu’il en soit, c’est un investissement.

PHOTO 1 Le Dimanche 29.3 et le 29.5 de Moustache
Les Dimanche 29.3 et 29.5 de Moustache.

 

Les Dimanche 29.5 et 29.3 sont tous deux dotés d’un des tout nouveaux moteurs Bosch, discrètement logé dans le pédalier. La batterie (500 Wh) se cache, elle, dans le tube inférieur du cadre. Protégée par un capot, elle s’ôte par le bas, mais peut aussi être rechargée en place. Rien à redire sur l’esthétique, d’autant que les finitions sont parfaitement soignées. L’autonomie n’est pas précisée, au motif qu’elle varie fortement selon le niveau d’assistance sollicité (au nombre de 5), le profil du ou de la cycliste et le relief du parcours emprunté. Lors de notre prise en main, après 42 km en forêt de Rambouillet, il restait sur le 29.3 un peu moins de la moitié de la charge.

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La batterie se trouve dans le tube inférieur du cadre.

 

Sur la route, la conduite est dynamique, malgré des sections de pneu de 5 cm. Les vitesses se changent aisément par simple pression latérale au niveau des manettes de frein. Une fois les 25 km/h réglementaires atteints, l’assistance se coupe sans brutalité et sans sensation de lourdeur soudaine. En descente, il est possible d’approcher les 35-40 km/h ! Pour ces vélos, le fabricant annonce un poids de 18,5 kg.

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Le Dimanche 29.3 après quelques kilomètres en forêt.

 

Dans les montées, sur les chemins, à condition de trouver dans l’élan l’équilibre entre l’assistance et les vitesses, le vélo est précis et puissant. Les freins à disque assurent une excellente sécurité en toutes circonstances. Le gravel de Moustache est une machine apparemment fiable et confortable (nous ne lui avons pas fait subir le protocole de notre test de vélos électriques), bien pensée pour le loisir. L’utilisation quotidienne en ville est, sur le papier, tout à fait envisageable, mais mieux vaut disposer d’un emplacement protégé pour le garer, le risque de vol étant trop élevé à l’extérieur.

30 octobre 2019

Maladie d’Alzheimer. Un nouveau traitement, vraiment ?

Un temps abandonné, l’aducanumab revit. Le laboratoire Biogen veut faire autoriser ce médicament contre la maladie d’Alzheimer aux États-Unis. La manœuvre a surpris : il avait échoué en phase expérimentale. Cette résurrection est en fait le fruit d’une manipulation statistique.

 

Enfin un médicament serait actif, et efficace, contre la maladie d’Alzheimer. L’espoir renaît chez les patients et les associations qui les représentent depuis l’annonce du laboratoire américain Biogen, ce 22 octobre. Le fabricant tente une pirouette inédite : sortir de la tombe l’aducanumab, enterré en phase d’essais cliniques. Selon un communiqué, de nouvelles analyses ont permis d’obtenir un résultat plus concluant. Suffisant, semble-t-il, pour déposer un dossier auprès des autorités américaines (FDA), en vue d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Faut-il vraiment s’enthousiasmer ? Mieux vaut envisager cette annonce, avant tout commerciale, avec la plus grande des prudences.

De quoi s’agit-il ?

L’aducanumab est un anticorps monoclonal qui cible l’un des marqueurs de la maladie d’Alzheimer : les amas de protéine bêta-amyloïde. On ne connaît pas encore le rôle exact que jouent ces protéines dans l’apparition des symptômes. L’aducanumab a été développé dans l’espoir de ralentir l’évolution de la maladie. Mais au cours d’essais cliniques, une évaluation a livré des conclusions peu amènes à son encontre : l’anticorps avait peu de chances de remplir ses objectifs, selon un comité indépendant. L’étude a donc été interrompue en mars dernier. Le laboratoire Biogen a tout de même continué d’exploiter les résultats.

Il vient de présenter les données complètes de ses deux essais (EMERGE et ENGAGE). Elles portent sur 3 285 personnes souffrant de formes très précoces de la maladie. Parmi elles, 2 066 ont complété les 18 mois de traitement. Soit 300 de plus que celles suivies par le comité indépendant. Le laboratoire souligne surtout qu’au cours de l’essai, il a modifié sa méthode pour permettre à certains volontaires de recevoir des doses plus élevées que prévu… ce qui aurait permis de changer la donne.

Une annonce surtout commerciale

Il y a tout lieu de relativiser l’intérêt des résultats annoncés par le laboratoire Biogen… à destination surtout des investisseurs. Il s’agit d’une manipulation à la fois statistique et boursière, nous confirme le Formindep (Association pour une formation et une information médicale indépendante). Tout d’abord, 18 mois de suivi, c’est un peu court pour se vanter d’un effet pharmacologique sur une forme très précoce d’Alzheimer, quand il s’agit d’une maladie chronique.

Par ailleurs, selon cette nouvelle analyse, seul un essai sur les deux atteint son objectif principal. L’aducanumab réduit de 23 % le déclin cognitif par rapport au placebo. Difficile de savoir comment cela se traduit en termes de symptômes : ce critère a été évalué à l’aide d’un score sur 5 points, peu utilisé par les spécialistes, qui détermine la sévérité de la démence. Dans l’autre essai, l’anticorps fait pire que le placebo. Les données rendues publiques témoignent d’une grande hétérogénéité des résultats sur les trois autres scores utilisés pour déterminer d’autres critères.

Certes, Biogen se rattrape aux branches en s’intéressant à un sous-groupe de sa seconde étude, qui cette fois livre des bons résultats. Réanalyser les données scientifiques à la lumière d’un échec est courant, surtout au vu des enjeux financiers. En réalité, sélectionner soigneusement le groupe le plus séduisant est une manipulation statistique décriée. Et pour cause : elle ne change rien au résultat négatif réel, qui lui se répercutera sur les patients.

Enfin, ce sont des données partielles qui sont communiquées directement par le laboratoire, à l’occasion d’une conférence de presse. Elles n’ont donc pas été revues par des experts avant publication dans la littérature scientifique. Une conclusion s’impose : mieux vaudrait lancer un troisième essai, dans de meilleures conditions et peaufiné à la lumière de ces résultats, afin d’obtenir une réponse plus probante.

UNE LONGUE SÉRIE D’ÉCHECS

Avant l’aducanumab, un autre anticorps a échoué à prouver son efficacité chez l’humain : le solanezumab. Depuis une dizaine d’années, les échecs s’accumulent dans la recherche de traitements contre la maladie d’Alzheimer. Il faut dire qu’à ce jour, pas un seul médicament n’a permis de modifier son évolution, ni même d’en contrôler les symptômes. Quelques médicaments (donépézil, rivastigmine, galantamine et mémantine) étaient bien autorisés – et remboursés – en France. Mais ces molécules ont été déremboursées en août 2018 en raison de leur inefficacité.

30 octobre 2019

Assurance emprunteur. Bientôt l’épilogue ?

Alors qu’une nouvelle proposition de loi sur l’assurance emprunteur vient d’être adoptée à l’unanimité au Sénat, je souscris pleinement au souhait des parlementaires de rendre enfin effective la concurrence. J’appelle donc la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale à mettre au plus vite ce texte à l’agenda du Palais Bourbon.

 

Neuf ans après la Loi Lagarde qui a instauré le principe du libre choix de l’assurance emprunteur, la proposition du sénateur Bourquin est la cinquième initiative parlementaire visant à faire sauter le verrou bancaire. Ajoutez à cela rien de moins que six avis du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) et neuf communiqués de presse circonstanciés de l’UFC-Que Choisir ! Malgré tous ces efforts, rien n’y fait. Comme l’a mis en évidence l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), 87,5 % des contrats sont encore jalousement détenus par les assureurs acoquinés aux banques, au grand dam des consommateurs qui pourraient pour certains, en théorie, économiser plusieurs milliers d’euros.
En théorie, car en pratique, c’est là où le bât blesse puisque rien n’effraie les banques lorsqu’il est question de décourager les consommateurs comme le relève l’ACPR. Aux pratiques strictement interdites (augmentation du taux d’intérêt du crédit immobilier, refus de renégociation externe) s’ajoutent les habituelles techniques pernicieuses (absence de réponse, demandes redondantes) qui ont pour unique objectif d’entraver la concurrence.

De tels procédés sont rendus possibles par l’absence de sanctions dissuasives des banques qui contreviennent au droit des consommateurs, notamment en cas de non réponse à la réception du contrat d’assurance alternatif. C’est pourquoi, en complément de la proposition des sénateurs, une solution salutaire s’impose : l’acceptation tacite du nouveau contrat à l’expiration du délai réglementaire de refus. Proposée en séance publique au Sénat, elle n’a pas été retenue. La solution est pourtant sur la table, aux députés de s’en saisir !

29 octobre 2019

Secours d’urgence. Des délais d’intervention parfois préoccupants

Les pompiers sont sous tension. Ils alertent notamment les pouvoirs publics sur l’augmentation du nombre d’interventions, alors que les effectifs ne suivent pas. Dans certains départements, les délais de prise en charge s’allongent.

 

Que Choisir a passé en revue les statistiques 2018 relatives aux délais d’intervention des pompiers (de la prise d’appel jusqu’à l’arrivée sur les lieux) que la direction de la Sécurité civile a collectées auprès des départements. Un indicateur de qualité essentiel. En cas d’urgence vitale, toute minute perdue amoindrit les chances de survie ou augmente le risque de séquelles. Côté incendie, un fameux dicton le dit : la première minute, un feu s’éteint avec un verre d’eau, la deuxième avec un seau, et la troisième avec une citerne !

Par rapport à notre précédente enquête sur le sujet, publiée en mai 2017 et basée sur les données de 2015, le délai moyen1 pour répondre à un incendie reste à 20 minutes. Il augmente pour les secours aux personnes et les accidents de la route : 14 minutes au lieu de 13.

A L’HEURE DE LA DÉGRADATION

Une analyse plus fine montre que la situation se détériore dans certaines zones géographiques. Sur les 71 départements étudiés (les autres ont fourni des données incomplètes ou ne les ont pas transmises), comparés à notre précédente étude, les délais pour répondre à un feu augmentent dans 37 d’entre eux. Pour les secours aux personnes et accidents, les temps d’arrivée sont en hausse dans 31 départements. Certains départements voient néanmoins leurs délais d’intervention baisser (21 départements pour les feux et 15 pour les secours aux personnes et accidents) ou rester stables (13 départements pour les feux et 25 pour les secours aux personnes et accidents).

Quoi qu’il en soit, la situation est très différente selon les lieux où l’on se trouve (voir tableaux ci-dessous). Pour se présenter sur un incendie, les pompiers arrivent en 32 minutes en Ariège, en 28 minutes dans les Alpes-de-Haute-Provence, en 26 minutes dans l’Aude. Mais ils seront sur place en 12 minutes dans le Puy-de-Dôme, les Yvelines ou le Val-d’Oise. Pour les secours aux personnes et les accidents, les écarts sont plus serrés : 21 minutes dans l’Aude, 20 minutes dans les Alpes-de-Haute-Provence mais 11 minutes dans l’Aisne ou le Rhône.

Bien sûr, la configuration géographique et la densité d’habitants peuvent justifier des délais importants, mais cela n’est pas systématique. Un département très rural et/ou montagneux ne signifie pas forcément que les temps d’intervention seront les plus longs.

DES CAUSES MULTIPLES

Les causes de l’allongement des délais constatés s’expliquent par le fait que les interventions ne cessent de progresser année après année (en France, une toutes les 7 secondes), que les effectifs sont en baisse (la clé de voûte du système repose sur les pompiers volontaires, moins disponibles et plus difficiles à recruter) et que le système peine à se réorganiser (le secours aux personnes est partagé entre pompiers et Samu). Autant de points qui nécessitent… une intervention urgente des pouvoirs publics.

 

Délai d’intervention incendie (moyenne France : 20 minutes (1))
Puy-de-Dôme, Yvelines, Val-d’Oise 12′
Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Territoire de Belfort 13′
Haute-Savoie 21′
Dordogne 22′
Hautes-Alpes et Cantal 23′
Ardèche 25′
Aude 26′
Haute-Corse 27′
Alpes-de-Haute-Provence 28′
Ariège 32′

 

Délai d’intervention secours à personne/accidents (moyenne France : 14 minutes (1))
Yvelines et Territoire de Belfort 10′
Aisne, Puy-de-Dôme, Haut-Rhin, Rhône 11′
Charente-Maritime 17′
Ardèche 18′
Ariège 19′
Alpes-de-Haute-Provence et Haute-Corse 20′
Aude 21′

(1) Hors Paris (+ départements 92, 93, 94) et Marseille, où les pompiers appartiennent à une unité militaire. En 2018, pour les incendies et le secours aux personnes, les délais – toutes interventions confondues – étaient respectivement de 8 et 9 minutes (hors prise d’appel). Le délai s’entend par le temps écoulé entre la prise de l’appel par les pompiers et l’arrivée du premier engin sur les lieux.

29 octobre 2019

Facebook. Arnaque au smartphone Samsung à 1 €

Des témoignages récents d’internautes alertent sur une arnaque récurrente sur Facebook. Le procédé s’apparente à une technique de phishing (ou hameçonnage), avec comme appât un smartphone haut de gamme obtenu pour trois fois rien. Résultat, la victime se retrouve abonnée à un mystérieux service à son insu. Décryptage.

 

Si vous allez régulièrement sur Facebook, peut-être avez-vous déjà vu des annonces très alléchantes proposées par des contacts de confiance. Ces derniers se sont malheureusement fait pirater leur compte par des escrocs. Le procédé n’est pas inédit, les annonces évoluent en fonction des produits à la mode, mais il continue de faire des victimes. Les très nombreux témoignages sur la Toile l’attestent.

Un internaute voit sur sa page Facebook un post émanant de l’un de ses contacts. La promesse : obtenir le Samsung Galaxy S9 pour 1 €. Même si le modèle date de l’an dernier, la proposition reste tentante, vu qu’il coûte au minimum 400 €.

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Exemple d’une annonce pour un Samsung Galaxy S9 à 1 €.

FAUX SITE WEB, VRAIE ARNAQUE

Appâtée, la future victime entre le code indiqué dans le message dans un moteur de recherche. Elle atterrit sur un article d’un site nommé « La Planète », doté d’une adresse url qui n’a rien à voir, évoquant l’iPhone XS. L’article en question contient plusieurs liens menant vers le site permettant de bénéficier de la soi-disant offre. Il laisse également apparaître de nombreux commentaires de faux profils Facebook, tous ravis d’avoir profité de cette belle occasion. Tous ces liens, y compris ceux des profils Facebook frauduleux, mènent vers une même page Internet.

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Pour rassurer les internautes, les escrocs n’hésitent pas à utiliser les logos de journaux et magazines célèbres.

Après avoir répondu à un rapide questionnaire, l’internaute apprend qu’il est, bien entendu, éligible à l’offre. Ce procédé rappelle étrangement l’arnaque sur Whatsapp très diffusée au début de l’année 2019. La personne est ensuite renvoyée vers une page lui demandant de renseigner nom, adresse et e-mail. Des informations notées en bas de cette page indiquent qu’il s’agit d’une loterie et, surtout, mentionnent une « période d’essai de 5 jours du programme de notre partenaire. Si vous continuez avec un abonnement au-delà de la période d’essai de 5 jours, un montant de votre carte de crédit vous sera débité… » Le piège est bien là, mais encore faut-il le voir. Sur la page suivante, l’internaute doit entrer ses coordonnées bancaires. L’escroc obtient ainsi ce qu’il souhaite, le piège se referme.

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Une fois le questionnaire rempli, la réponse est toujours la même : « Vous avez été choisi ! »

ABONNEMENT CACHÉ

La victime non seulement ne recevra jamais de téléphone Samsung mais aussi, et surtout, se verra débiter quelques jours plus tard une somme avoisinant les 70 €, correspondant à un abonnement caché. Les commentaires récents de personnes abusées, émaillés sur le Web, mentionnent notamment comme site débiteur rapjazzdance.com ou encore starmusicmix.com. S’ils sont censés proposer des offres de streaming musical, dont on ne peut voir le contenu sans souscrire, ils ont un point commun : tous deux sont basés à Chypre et indiquent un numéro de téléphone anglais (indicatif +44).

Il s’agit là d’un énième procédé de phishing doublé d’un abonnement caché, qui vise à récolter vos coordonnées bancaires pour vous soutirer de l’argent. Si vous n’intervenez pas, les prélèvements se feront tous les mois.

LES BONNES PRATIQUES

Une promesse très alléchante doit vous alerter. Demandez à la personne censée avoir publié le message sur Facebook si l’information est réelle. Elle vous répondra sans aucun doute qu’elle s’est fait pirater son compte et qu’il s’agit d’une arnaque.

Si vous vous rendez sur la page de l’article qui promeut l’offre, vérifiez la cohérence des informations ainsi que leur véracité : adresse url, profils Facebook dans les commentaires, fautes d’orthographe ou de grammaire, mentions écrites en très petit en bas de page, coordonnées de l’entreprise.

Si vous avez entré vos coordonnées bancaires, vous pouvez encore agir en actionnant votre droit de rétractation ou en résiliant s’il est trop tard. Prévenez également votre banque et faites opposition sur les prélèvements frauduleux, en faisant valoir le fait qu’il s’agit d’opérations non autorisées.

Les messages incriminés se répandent comme une traînée de poudre sur le Web. Il s’agit très certainement d’un réseau d’escrocs, bien organisé. Porter plainte vous permettra d’alerter la police : plus les témoignages seront nombreux, plus elle sera en mesure d’agir pour retrouver les responsables.

28 octobre 2019

DS3 Crossback E-Tense (2019). Premières impressions

Premier SUV urbain haut de gamme électrique, le DS3 Crossback E-Tense dispose d’un comportement identique aux versions thermiques. Seule son autonomie rappelle qu’il carbure à l’électricité.

 

Il y a quelques mois, lors de la prise en main de la nouvelle DS3 Crossback, nous avions eu l’occasion de faire quelques tours de roues avec un prototype de la version électrique E-Tense. Aujourd’hui, c’est plus de 300 km que nous avons réalisé avec ce modèle désormais abouti. Mais attention si vous êtes intéressé, vous pouvez certes passer commande, ou voir un véhicule dans certaines concessions, mais il faudra vous armer de patience car le SUV urbain de DS ne sera livré qu’à partir de février 2020.

 

UNE AUTONOMIE ACCEPTABLE

DS3 crossback console centrale
La finition intérieure est d’un haut niveau, sauf sur les côtés de la console centrale.

Le DS3 Crossback E-Tense, doté d’une batterie de 50 kWh, est annoncé avec une autonomie de 320 km selon le protocole d’homologation WLTP, ce qui est plutôt flatteur. Enfin ça, c’est sur le papier. Car, dans la réalité, nous n’avons pas atteint cet objectif. Avec les 17,4 kW/h aux 100 km consommés sur notre trajet, nous n’aurions pu parcourir que 255 km. Ce trajet comportait certes des voies rapides (à 130 et 110 km/h), mais nous avons conduit de façon assez raisonnable en réalisant toutefois quelques fortes accélérations pour tester un peu les reprises.

Lors de notre second trajet, nous nous sommes donc fixé comme objectif de réduire notre consommation au maximum. Pour cela, il faut savoir que le SUV électrique dispose de trois modes de fonctionnement : « éco », « normal » et « sport ». Avec le premier, la puissance est limitée à 60 kW (82 ch) puis elle atteint respectivement 80 kW (109 ch) et 100 kW (136 ch). Nous avons donc opté pour le mode éco en enclenchant la récupération maximum d’énergie. Le DS3 Crossback E-Tense dispose de deux modes de récupération d’énergie au freinage : normal et fort (position B, pour brake, actionnée via le levier de vitesses). Ce dernier est censé apporter un ralentissement plus important de la voiture et procurer une recharge importante des batteries à la décélération. Or, contrairement à ce que l’on retrouve sur d’autres modèles électriques comme les Mercedes EQC ou sur son concurrent direct le Hyundai Kona Electric, ce mode ne procure pas un très fort ralentissement sur le DS3 Crossback E-Tense. Dès lors, l’usage des freins sera toujours nécessaire. En fait, DS Automobiles (groupe PSA) s’est contenté de fixer le niveau de ralentissement à la limite de la réglementation imposée pour l’allumage des feux stop (soit une décélération de 1,3 m/s2), ce qui n’apporte pas un ralentissement très élevé. En outre, le niveau de récupération d’énergie ne semble pas non plus très important et les batteries ne sont que faiblement rechargées pendant cette phase. Dommage car le constructeur aurait certainement pu gagner quelques dizaines de kilomètres d’autonomie.

DS3 crossback cable recharge
Le DS3 Crossback E-Tense dispose de tous les câbles de recharge.

En mode normal, la conso électrique s’est alors établie à 15,5 kW/h aux 100 km, ce qui correspond à une autonomie globale d’environ 280 km. Sur route, il semble donc très difficile, voire impossible, d’atteindre les 320 km annoncés et c’est un peu juste au regard de celle offerte par le Kona Electric : plus de 400 km réels. C’est toutefois largement suffisant pour la majorité des trajets quotidiens. Et, à condition de pouvoir recharger facilement chez soi ou au bureau, l’autonomie ne devrait pas représenter un problème. En cas de besoin pour parcourir une longue distance, DS Automobiles propose à ses clients de louer des voitures thermiques à des tarifs préférentiels.

DS3 crossback architecture electrique
L’architecture électrique du DS3 Crossback.

À noter que le DS3 Crossback E-Tense dispose de services spécifiques comme l’application « Trip Planner » qui programme l’itinéraire en tenant compte de la charge de la batterie et indique l’heure d’arrivée en fonction des éventuelles charges à réaliser. Il est aussi possible de créer son futur parcours sur son smartphone et de le transférer ensuite dans le système de navigation de la voiture. Gratuit la première année, ce service est ensuite facturé 4,99 € par mois. Si elle a le mérite d’exister, nous sommes toutefois dubitatif quant à l’intérêt de cette application car il est tout aussi simple de programmer sa destination depuis l’écran de la voiture. À moins de vouloir se créer des parcours spécifiques pour partir en week-end avec des points de passage particuliers, elle semble donc réservée aux acheteurs les plus geeks.

À l’inverse, le constructeur a intégré dans son application MyDS des fonctions très intéressantes comme la possibilité de récupérer les informations essentielles (niveau de charge de la batterie, autonomie ou temps de charge restant…). Elle permet aussi d’activer le préconditionnement thermique pour entrer dans un habitacle déjà climatisé ou de gérer le lancement d’une charge à domicile différée, afin de profiter de réductions de tarif en heures creuses.

DS3 crossback application smartphone
Avec l’application MyDS il est possible de préchauffer l’habitacle à distance ou de gérer la charge.

Sur route, le SUV s’est avéré très agréable à conduire avec un comportement routier identique à celui des versions thermiques. Soulignons que la version électrique dispose d’un essieu arrière spécifique permettant de loger les batteries sous le plancher tout en conservant le même volume de coffre que les autres versions. D’ailleurs, les 300 kilos de batteries ne se ressentent pas du tout et la voiture conserve un très bon dynamisme. Notons également que l’insonorisation a été légèrement retravaillée afin que le bruiteur imposé  aux voitures électriques pour se faire entendre des piétons en ville ne soit pas audible depuis l’habitacle. Nous avons effectivement apprécié la quiétude à l’intérieur et la conduite sereine que procure le DS3 Crossback E-Tense.

DS3 crossback coffre
Le volume de coffre est identique sur tous les DS3 Crossback.

LA DS3 CROSSBACK E-TENSE EN RÉSUMÉ

Premier SUV électrique de la marque DS Automobiles, le DS3 Crossback E-Tense est également le premier SUV urbain électrique premium. Il affiche malheureusement des tarifs en conséquence : de 39 100 € à 46 200 €. C’est, au minimum, 2 000 € de plus qu’un Hyundai Kona Electric. Mais ce dernier, qui dispose d’une meilleure autonomie, est un cran en dessous en termes de finition, de qualité de fabrication et d’ambiance intérieure.

Les +

  • Agrément de conduite
  • Confort
  • Tenue de route
  • Qualité de fabrication

Les –

  • Détails d’ergonomie
  • Matériaux décevants sur les côtés de la console centrale
  • Tarifs

L’ÉLECTRIQUE, UNE RÉPONSE AUX CONTRAINTES ÉCOLOGIQUES

Encore relativement marginale, l’électrification des voitures progresse toutefois régulièrement. Aujourd’hui, plus de 200 000 véhicules légers électriques circulent en France, dont 50 000 unités mises à la route au cours des 12 derniers mois (1). 36 545 immatriculations ont ainsi été enregistrées depuis le début de l’année 2019, soit une hausse de 37 % par rapport à la même période de 2018. Désormais, les voitures 100 % électriques représentent 1,8 % du marché alors que les modèles hybrides atteignent les 5,3 % (2). Mais, il y a fort à parier que cette progression va s’accentuer. En effet, les constructeurs doivent faire face aux nouvelles réglementations. En 2021, chaque groupe automobile devra afficher une moyenne d’environ 95 grammes d’émissions de CO2 par kilomètre pour 95 % de leurs immatriculations en Europe. Des « super-crédits » seront alloués pour chaque véhicule 100 % électrique à batterie ou PHEV (hybride rechargeable) vendu et pour les éco-innovations destinées à réduire les émissions de CO2 en conditions réelles d’utilisation. Si les objectifs ne sont pas atteints, une amende de 95 € par g/km pour chaque véhicule sera à régler. Des lois équivalentes entrent également en vigueur en Amérique Latine, en Chine et dans d’autres pays d’Asie.

(1) Source : Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).
(2) Source : Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).

 

27 octobre 2019

Loi Alimentation. Facture salée pour les consommateurs, disette pour les agriculteurs !

La loi issue des États généraux de l’alimentation aura coûté cher aux ménages français : la facture s’élèvera à 1,6 milliard d’euros au terme des deux années d’expérimentation, selon les calculs de l’UFC-Que Choisir.

 

La loi Alimentation, votée il y a tout juste un an, le 30 octobre 2018, affichait deux objectifs louables : rétablir l’équilibre des relations commerciales dans les filières alimentaires afin d’améliorer le revenu des agriculteurs, et rendre accessible une alimentation saine et durable. Pour le premier volet, les consommateurs ont bien été ponctionnés, mais le « ruissellement » vers les producteurs s’est transformé en goutte-à-goutte… Pour améliorer la répartition de la valeur, et renflouer les comptes des agriculteurs, deux mesures phares sont appliquées depuis le début de l’année 2019 : le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) (1), et l’encadrement des promotions (2) (lire l’encadré). Lors de la discussion de la loi en 2018, l’UFC-Que Choisir avait alerté sur les risques d’inflation pour les consommateurs. Un an après, les avis divergent sur son impact, faute d’indicateurs de suivi. L’UFC-Que Choisir a donc fait plancher l’institut de sondages Nielsen.

UNE INFLATION POUR LE CONSOMMATEUR…

Résultat, le SRP a bel et bien eu un effet inflationniste dès le premier mois d’application : entre janvier et février (le relèvement du SRP ayant été imposé au 1er février), les prix des produits alimentaires en hypermarchés et supermarchés ont soudain grimpé de 0,83 % (voir notre étude). Les prix des marques nationales s’envolent de 1,14 % et les produits d’appel comme Coca-Cola ou Nutella, mais aussi l’emmental, le thon en boîte ou le pastis, traditionnellement vendus avec une marge très faible, bondissent, eux, de 5 à 7 %. Pour atténuer cette flambée, les enseignes ont reporté leurs efforts sur leurs marques de distributeurs (non concernées par la loi), qui ont reculé de 0,2 %. Au total, ce sont 1,6 milliard d’euros de dépenses supplémentaires pour les consommateurs sur 2 années. Un chiffre que contestent industriels, distributeurs et gouvernement. L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) fait état d’une hausse des prix limitée à environ 400 000 € depuis février, des données qui convergent avec celles du gouvernement. Et la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) confirme une nette hausse des grandes marques alimentaires « mais sans effet significatif sur l’augmentation générale des prix ».

… MAIS UNE DÉFLATION PERSISTANTE POUR LES INDUSTRIELS…

Bref, il y a eu une hausse pour le consommateur – après plusieurs années de baisse. Mais qui en a bénéficié ? Est-ce que, au moins, ces dépenses imposées aux ménages ont « ruisselé » le long de la chaîne jusque dans les poches du maillon « agriculteurs » ? De cette promesse aussi, il est permis de douter. Car le maillon des transformateurs a continué à voir ses prix de vente aux distributeurs baisser. Selon le ministère de l’Agriculture, les négociations commerciales annuelles, clôturées en février 2019, ont abouti à un recul global de 0,4 % des tarifs des marques nationales. Et si les tractations se sont révélées moins rudes que les années précédentes, les industriels se sont plaints des exigences quasi-systématiques de déflation, et les petits fabricants n’ont pas été plus choyés que les grands groupes, contrairement à ce que visait la loi. « Mes clients ont commencé les négos en demandant -2 % ! », s’indigne une fabricante de charcuteries artisanales. Plus insidieux, les pressions ne portent pas uniquement sur les tarifs, mais aussi sur les services annexes, comme les mises en valeur des produits ou les volumes soldés. « Alors que 20 % de mes confitures étaient vendues sous promo, ce taux est tout à coup passé à 34 % : les distributeurs se sont alignés sur la limite haute permise par la loi ! », regrette un fabricant.

… ET PAS GRAND-CHOSE POUR LES AGRICULTEURS !

Difficile, dans ce cas, de transmettre des hausses aux agriculteurs ! Il y a bien eu une petite augmentation du lait (+5,2 % au premier semestre 2019 par rapport à 2018, selon Eurostat), mais inférieure de moitié aux attentes. Et pour la viande bovine ou la volaille, aucune amélioration n’a été constatée – c’est même un recul pour le bœuf. Quant à la construction d’un prix plus équitable, inscrite dans la loi, elle n’est pas encore appliquée. Pourtant, il y a urgence : la Confédération paysanne rappelle que les cours du bœuf et du lait sont encore près de 15 % en dessous de leurs coûts de production. Or, la faiblesse des revenus alimente le ras-le-bol des agriculteurs, qui ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines. Les prochaines  négociations annuelles entre les enseignes et leurs fournisseurs démarrent en novembre.

LES EFFETS PERVERS DES PROMOTIONS

La limitation des promotions en volumes, si elle met un terme à une « braderie permanente des aliments », selon l’Ania, a aussi des effets pervers, dont pâtissent particulièrement certaines filières. Des produits festifs comme le champagne ou le foie gras sont depuis longtemps écoulés à prix réduit lors des fêtes de fin d’année – jusqu’à 70 % des volumes pour le foie gras – pour « accrocher » les clients occasionnels. Mais cette année, le public désargenté ne trouvera pas autant d’offres à coût réduit qu’avant, et réduira ses achats. Le même problème se pose pour le lapin (vendu sous promotion pour 70 à 80 % des volumes), le porc frais (pour 50 % en volume et 75 % en valeur), les labels rouges… Quant aux petites marques alimentaires, elles ne pourront plus autant utiliser la promotion pour se distinguer des grandes marques, lors d’opérations ponctuelles. Heureusement, les distributeurs ont plus d’un tour dans leur caddie pour contourner les réglementations gênantes. Ainsi, vous pouvez trouver un deuxième produit gratuit pour un acheté… dans une autre catégorie !

(1) SRP : prix en dessous duquel un distributeur a interdiction de revendre un produit. Depuis février, il doit être au moins égal au prix d’achat majoré de 10 % (vendu 110 s’il a été acheté 100).
(2) Encadrement des promotions : en valeur à hauteur de 34 % (le taux de remise moyen ne peut excéder 34 %, soit pas plus d’un produit gratuit pour deux achetés), depuis janvier ; en volume à hauteur de 25 % maximum des volumes achetés, depuis mars.

26 octobre 2019