Sécurité sociale des étudiants. La saine rentrée dans le rang
La rentrée universitaire approche, et avec elle bien des inquiétudes pour les étudiants. Au moins l’une d’entre elles aura pourtant disparu cette année : le choix de la mutuelle étudiante, et le stress qui l’accompagne, de ne pas recevoir avant de longs mois sa carte Vitale ou d’attendre plusieurs semaines des remboursements urgents. Les étudiants sont désormais couverts directement par l’Assurance Maladie, et ce pour toute la durée de leurs études, sans démarche à renouveler à chaque rentrée.
2019 refermera ainsi une parenthèse de 70 ans, pendant lesquels les étudiants étaient rattachés à un système particulier de sécurité sociale. Justifié par l’histoire à sa création, ce régime étudiant était devenu anachronique, à mesure que ses performances s’effondraient. Qualité de service désastreuse (délais de remboursement, disponibilité par téléphone, courriel ou courrier, etc.), surcoûts de gestion pour la collectivité, complexité injustifiée pour les étudiants, telles étaient les tares principales du dispositif. Je salue donc cette réforme, qui permet en outre de diminuer le coût de la rentrée pour les jeunes. Et je profite de ce billet pour me féliciter que nous ayons été les instigateurs de celle-ci : l’UFC-Que Choisir avait en effet été la première à publier une étude sur le sujet, confirmée par la suite par une avalanche de rapports officiels (Sénat, Cour des Comptes, Défenseur des droits, Inspections générales, etc.).
Cette victoire est enfin l’occasion de mesurer le temps long de l’action de pression d’une association comme la nôtre. Rendez-vous compte : lorsque nous avons publié notre première étude sur la question, les étudiants qui en bénéficient cette année en découvrant l’enseignement supérieur entraient tout juste au collège, en classe de 6e ! Il nous aura fallu déployer plusieurs études et campagnes de mobilisation, trouver des alliés notamment auprès des organisations étudiantes, multiplier les rencontres, pour patiemment convaincre les pouvoirs publics. Le temps pour les nouveaux bénéficiaires de la réforme de passer des culottes courtes aux bancs de la fac. Alors, à eux comme à vous tous : bonne rentrée !