Décontractant musculaire. Le Décontractyl disparaît des pharmacies
Les deux formulations du Décontractyl (méphénésine), en comprimés et en pommade, sont retirées du marché. Leur autorisation de commercialisation est abrogée en raison d’un manque d’efficacité et d’effets indésirables trop nombreux.
La décision sonne le glas d’un médicament en circulation depuis 1950. À compter du 28 juin, le Décontractyl (méphénésine) ne pourra plus être vendu en pharmacie sous forme de comprimés ou de pommade. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) abroge l’autorisation de mise sur le marché de ce médicament(1). Une décision logique au vu des effets secondaires excessifs de ce décontractant musculaire, somme toute peu efficace.
Dès octobre 2017, l’ANSM a tranché. Non seulement le médicament n’a pas démontré d’efficacité au-delà de l’effet placebo, mais il provoque bon nombre d’effets indésirables dont on se passerait bien : somnolence, nausées, vomissements, réactions d’hypersensibilité, atteintes cutanées graves pour sa version « baume »… À cela s’ajoutent des cas d’abus et de dépendance difficilement maîtrisables, puisque le produit n’est pas soumis à prescription. L’Agence conclut donc à un rapport bénéfice/risque défavorable.
Autre clou dans le cercueil de ce médicament : la revue Prescrire a ajouté le Décontractyl à sa liste noire des médicaments à éviter en 2019. Sans aller jusqu’à une telle recommandation, elle avait toujours été critique à l’égard de ce médicament. La Haute Autorité de santé (HAS) enfonce le clou dans sa fiche sur la prise en charge de la lombalgie commune mise à jour en 2019 : « Les myorelaxants ont une balance bénéfice/risque défavorable dans la lombalgie commune », statue-t-elle.
De fait, les autres myorelaxants ont subi le même sort que le Décontractyl. Le thiocolchicoside (Miorel, Coltramyl) a été déremboursé en janvier 2018, faute d’efficacité suffisante. Le tétrazépam (Myolastan), quant à lui, a été retiré du marché en raison d’effets indésirables cutanés graves. Prescrire et la HAS recommandent, en cas de douleurs musculaires, une journée de repos combinée à des antidouleurs de palier I (paracétamol, ibuprofène ou naproxène si nécessaire). En prévention des récidives, une activité physique adaptée est également conseillée.
(1) Retrait des autorisations de mise sur le marché du Décontractyl, ANSM, 21/06/19.