Baisse du coût du permis de conduire. L’ambition du gouvernement impose un strict contrôle de la communication des auto-écoles
Le gouvernement a présenté, jeudi dernier, les réformes du permis de conduire qu’il compte mettre en place afin de réduire le prix de la formation à la conduite. Se basant sur un coût moyen de 1 800 euros que l’UFC-Que Choisir avait chiffré dans une étude, les pouvoirs publics entendent permettre une baisse de 30 % de la facture acquittée par (ou pour) un jeune. En effet, le coût actuel du permis de conduire peut constituer un frein puissant à son obtention.
Il est intéressant de noter qu’une grande partie de cette baisse proviendra de la prise en charge par l’État, et donc par le contribuable, de la formation au code de la route dans le cadre du service national universel. Sans remettre en cause ce choix politique, je regrette toutefois que le gouvernement ait fait l’impasse sur des réformes structurelles du secteur (conditions d’attribution de l’agrément ou encore meilleure organisation de la concurrence portée par les auto-écoles en ligne) qui auraient rendu possible une baisse réelle du prix du permis de conduire.
Le gouvernement espère diminuer le coût de formation à la conduite en améliorant la capacité des consommateurs à réellement faire jouer la concurrence, via notamment la transparence sur les prix et les taux de réussite des auto-écoles. Ce choix éclairé des consommateurs pourrait leur faire économiser 110 euros. Toutefois, en l’état des propositions gouvernementales, je crains que la théorie ait quelque peine à trouver son pendant pratique.
En effet, les informations qui seront rendues publiques sur une plateforme dédiée (coût des prestations, durée précise d’une heure de conduite, nombre d’heures moyen pour réussir son permis) proviendront… de simples déclarations des auto-écoles.
Étant donné que nous avons mis en évidence, avec l’appui de nos enquêteurs mystère, les soucis de conformité à la réalité des déclarations des auto-écoles sur leurs taux de réussite aux examens du permis de conduire, je n’ai aucun mal à considérer qu’il ne faudra pas prendre comme parole d’évangile ces informations. Or, si la confiance n’exclut pas le contrôle, la méfiance, elle, l’impose naturellement.
Aussi, de larges contrôles de la DGCCRF devront avoir lieu pour vérifier que les données fournies par les auto-écoles ne sont pas en dehors des clous de la vérité. La mise en place, dès à présent, de sanctions dissuasives en cas de manquement serait également un atout pour inciter les acteurs de l’apprentissage à la conduite à la vertu dans leur communication.