Dioxyde de titane (E171). Passons immédiatement à l’interdiction pour les aliments, les médicaments et les cosmétiques !
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de publier son avis sur le dioxyde de titane (E171), remis à Bruno Le Maire, appelant à l’application du principe de précaution et donc à une limitation de l’exposition des consommateurs vis-à-vis de cet additif. Au regard des risques que cet additif fait peser sur la santé, l’UFC-Que Choisir exhorte le Ministre à respecter sa parole en interdisant immédiatement son utilisation dans les produits alimentaires et à faire preuve de cohérence en élargissant l’interdiction aux médicaments et aux produits cosmétiques susceptibles d’être ingérés (dentifrices, rouges à lèvres …).
Pour rappel, le dioxyde de titane (E171) est un composé blanc utilisé dans les aliments, les médicaments et les cosmétiques, principalement pour ses propriétés colorantes, donc sans véritable utilité pour les consommateurs. Ce composé est très souvent présent sous forme de nanoparticules comme le prouvent les analyses publiées l’année dernière par l’UFC-Que Choisir1. Or, la taille infinitésimale de ces particules pourrait les rendre toxiques, comme le laisse craindre une étude2 de l’INRA révélant chez le rat l’apparition de lésions précancéreuses et une baisse des défenses immunitaires pour des doses comparables à celles consommées par les humains.
• L’ANSES demande de limiter l’exposition des consommateurs. L’avis que vient de publier l’Anses pointe l’existence de nouvelles études alarmantes et rappelle que les fabricants n’ont toujours pas démontré l’innocuité du dioxyde de titane au regard de ces risques. Alors que le E171 est autorisé sans dose limite dans pas moins de 51 familles de produits alimentaires, l’Agence invite de manière appuyée les pouvoirs publics à limiter l’exposition des consommateurs à ce composé.
• Une réglementation européenne laxiste et ubuesque. Malgré les risques potentiels des nanoparticules, la réglementation européenne n’interdit pas leur utilisation dans les produits de consommation courante, mais se contente de demander que leur présence soit indiquée sur les emballages des produits alimentaires et les cosmétiques, cette mention étant le plus souvent occultée par les fabricants3 . Quant aux médicaments, aucune information sur la forme nanoparticulaire du dioxyde de titane n’est requise, empêchant les consommateurs d’être pleinement informés.
• L’interdiction dans les aliments toujours en attente de mise en œuvre. En application du principe de précaution, les parlementaires français ont interdit l’année dernière le dioxyde de titane dans les produits alimentaires dans le cadre de la loi Agriculture et Alimentation4. Mais la mise en œuvre concrète de la loi reste toujours suspendue à la publication de l’arrêté d’application par le ministère de l’Economie. En recevant les ONG, dont l’UFC-Que Choisir, en janvier 2019, Bruno Le Maire s’est clairement et fermement engagé à signer un arrêté d’interdiction dès que l’avis serait rendu par l’Anses. Le temps est donc venu pour le Ministre d’agir.
• Le dioxyde de titane présent dans 4 000 médicaments et 7 000 produits cosmétiques à risque.Loin de se limiter aux seuls produits alimentaires, le dioxyde de titane est présent, d’après notre dernier décompte, dans plus de 4 000 médicaments5. Par ailleurs, la base de données constituée grâce aux contributions des utilisateurs de notre application « QuelCosmetic » permet de mettre en évidence sa présence dans près de 7 000 produits cosmétiques susceptibles d’être ingérés, tels que des dentifrices, des baumes et rouges à lèvres, des bains de bouche, y compris dans leurs versions destinées aux enfants !
Au vu des risques potentiels des nanoparticules, de la nécessité confirmée ce jour par l’Anses de limiter l’exposition des consommateurs et des engagements pris par Bruno Le Maire, l’UFC-Que Choisir attend de la part du Ministre :
– Une mise en œuvre immédiate de l’interdiction du E171 dans les produits alimentaires ;
– Une extension de cette interdiction aux nombreux médicaments et produits cosmétiques susceptibles d’être ingérés.