UFC-Que Choisir de la Nièvre

Ostéoporose. Comment éviter la casse

Avec l’âge, les os deviennent moins résistants. Ils perdent en densité, leur structure s’affaiblit : c’est l’ostéoporose. En conséquence surviennent des fractures dites de fragilité : la hanche (le fameux col du fémur), les vertèbres, le bassin ou l’épaule cassent, alors qu’il n’y a pas eu de traumatisme majeur. De nombreux médicaments sont proposés en cas d’ostéoporose. Malheureusement, leur efficacité est très variable et relativement faible, même pour les meilleurs. Ils améliorent certes la densité de l’os, mais ne réduisent que peu les fractures. Or éviter la casse, c’est l’enjeu du traitement. Pour être traité à bon escient, il faut savoir quand passer des examens (ou non), quand prendre des médicaments (ou non) et lesquels prendre (ou ne pas prendre). Revoir son mode de vie est capital afin de réduire les risques de fracture.

 

L’ostéoporose désigne un processus de fragilisation des os, lié à l’âge et au vieillissement de l’organisme. Même si elle n’épargne pas les hommes, elle touche essentiellement les femmes après la ménopause, car le taux d’estrogènes, une hormone très active dans la régénération du tissu osseux, baisse fortement à cette période de la vie. L’ostéoporose n’est pas une maladie, mais une évolution normale : le mécanisme de renouvellement des os ne fonctionne plus aussi bien, la structure osseuse perd donc en solidité. Résultat, des fractures dites de fragilité peuvent survenir dans des situations où il n’y a pas eu d’accident : une simple chute peut suffire. Elles se produisent sur des os qui ne se fracturent pas en temps normal : les vertèbres, l’épaule ou le bassin. La fracture de l’extrémité supérieure du fémur (ESF), également appelée fracture du col du fémur ou fracture de la hanche, est la plus handicapante. Le poignet, le tibia ou les côtes peuvent aussi être concernés par une fracture de fragilité.

 

FAUT-IL TRAITER L’OSTÉOPOROSE OU, MÊME, LA RECHERCHER ?

On pourrait croire qu’un mauvais score de densité osseuse suffit à justifier la prise de médicaments. C’est loin d’être aussi simple ! Un traitement médicamenteux ne doit être instauré que s’il permet d’éviter des fractures.

Peu d’intérêt en l’absence de fracture

Il n’y a pas de raison de rechercher systématiquement une ostéo­porose par densitométrie au moment de la ménopause. Si le médecin qui vous suit vous propose l’examen ou si vous-même souhaitez connaître votre densité osseuse par souci de votre santé, sachez que, quel que soit le résultat, un médicament ne vous apporterait pas grand-chose. Il est au moins tout aussi important de miser sur la prévention des chutes et l’hygiène de vie pour réduire le risque de fracture de fragilité.

En prévention primaire, c’est-à-dire quand il n’y a pas encore eu de fracture, les traitements n’ont pas montré d’intérêt franc, même chez les femmes ayant une faible densité osseuse. L’acide alen­dronique, la molécule de référence, empêcherait deux fractures des vertèbres pour 100 femmes traitées pendant trois ans, mais il s’agit de fractures asymptomatiques, dont les patientes ne se plaignent pas et qui ne compromettent pas l’état de santé. En outre, ce ne sont pas les plus préoccupantes. Au total, « il faudrait traiter un nombre important de femmes en bonne santé pour un petit bénéfice », explique le DAlain Siary, médecin généraliste et spécialiste de l’ostéoporose pour la Société de formation thérapeutique du généraliste (SFTG).

Oui, après une première fracture de fragilité

Chez une femme en bonne santé, un traitement médicamenteux est à envisager si elle a eu une fracture de fragilité sévère afin d’éviter la survenue d’autres fractures. Les médicaments disponibles aident, modestement, à prévenir la récidive. Ce n’est pas le cas chez les hommes.

Il existe des critères qui permettent de reconnaître une fracture de fragilité sévère : sa localisation (colonne vertébrale, fémur, épaule, notamment) et ses circonstances. Le médecin est donc supposé s’enquérir précisément de la façon dont la fracture s’est produite. Si elle résulte d’un accident ou d’un choc important, l’hypothèse de la fracture de fragilité s’éloigne. Mais si elle est provoquée par une simple chute au cours des activités quotidiennes, alors la fracture de fragilité est probable. Il faut la confirmer en passant une ostéodensitométrie, prescrite par le médecin. Cet examen consiste à mesurer la densité osseuse en deux points du squelette : les vertèbres lombaires et l’extrémité supérieure du fémur. En ressort un T-score qui, s’il est inférieur ou égal à -2,5, signe l’ostéoporose et confirme la fracture de fragilité.

Les cas particuliers

Seules quelques situations précises, en plus de la fracture de fragilité sévère, justifient de réaliser une ostéodensitométrie après la ménopause :

  • un traitement long (plus de trois mois consécutifs) par corticoïdes oraux en cours ou passé ;
  • une ménopause spontanée ou provoquée avant 40 ans ;
  • un traitement du cancer du sein par inhibiteurs de l’aromatase (anastrozole, exémestane, létrozole).

Si une ostéoporose (un T-score inférieur à -2,5) est retrouvée, alors un médicament pourra être envisagé.
La Haute Autorité de santé (HAS) et le Grio (un groupe de recherche qui rassemble des experts de l’ostéoporose ayant des liens financiers étroits avec les laboratoires pharmaceutiques) ajoutent comme indication à la densitométrie la fracture de fragilité chez un parent du premier degré (père ou mère) et un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 19, mais ces critères sont discutés. « L’ostéoporose n’est pas une maladie héréditaire, note le DSiary, et la fracture chez un parent proche peut être liée à des privations dans l’enfance. Quant à l’IMC, une femme peut avoir toujours été naturellement d’un gabarit frêle sans pour autant être fragile. » Certains médecins préconisent aussi l’ostéodensitométrie chez les personnes qui chutent régulièrement, mais ce n’est pas fondé.

 

AVEC QUEL MÉDICAMENT ?

Les médicaments ne sont qu’un élément de la stratégie à mettre en place contre les fractures ostéoporotiques. D’ailleurs, chez les hommes, ils ne sont pas efficaces. Un passage en revue permettra de cerner l’intérêt et les effets indésirables de chacun d’entre eux.

 

Souvent utiles

Les bisphosphonates

La famille des bisphosphonates regroupe plusieurs molécules qui freinent l’activité des ostéoclastes, des cellules responsables de la destruction du tissu osseux. En cas d’ostéoporose fracturaire, les bisphosphonates sont prescrits en premier, car ils ont les effets les plus probants selon les études disponibles. Ils présentent aussi l’avantage d’être polyvalents, c’est-à-dire qu’ils réduisent à la fois les risques de fractures du fémur et des vertèbres. Ces médicaments se prennent au long cours, sur trois à cinq ans. Au-delà, les risques de fracture atypique du fémur, à un endroit de l’os où elles ne se produisent pas habituellement, augmentent et surpassent le bénéfice. À l’issue d’un cycle de traitement, il faut arrêter définitivement ou, du moins, observer une pause thérapeutique. Les effets secondaires les plus courants des bisphosphonates sont digestifs, raison pour laquelle leur prise répond à un rituel précis. L’ostéonécrose de la mâchoire est un effet indésirable rare mais dramatique : le tissu osseux se dégrade jusqu’à devenir creux. Pour l’éviter, un suivi de l’hygiène dentaire est indispensable.

Bon à savoir. L’absorption des bisphosphonates par voie orale est atténuée par les médicaments et aliments riches en minéraux : antiacides, laxatifs, lait, jus de fruits, etc.

  • Acide alendronique, le traitement de référence

Noms de marque : Adrovance (+ vitamine D), Fosamax, Fosavance (+ vitamine D) et génériques
En prévention secondaire, pour éviter les récidives de fracture, le bénéfice est démontré. L’acide alendronique prévient une fracture du col du fémur, deux du poignet et trois des vertèbres pour 100 femmes traitées pendant trois ans. C’est le traitement de référence.

En pratique. La prise sous forme de comprimé est hebdomadaire (70 mg). Les désagréments digestifs sont courants. Il faut prendre le médicament le matin à jeun, 30 minutes avant de manger, mais sans se recoucher pour limiter les lésions de l’œsophage et de la bouche. Nausées, vomissements, diarrhées et brûlures d’estomac sont possibles. Plus rares, des douleurs osseuses, musculaires ou articulaires ont été rapportées. L’ostéonécrose de la mâchoire est l’effet indésirable le plus rare mais aussi le plus grave. Il est recommandé de réaliser les soins dentaires nécessaires avant de commencer le traitement, et d’être suivie régulièrement pour l’hygiène buccodentaire ensuite.

  • Acide zolédronique, injectable

Noms de marque : Aclasta et génériques
L’acide zolédronique n’a pas été directement comparé à l’acide alendronique. Contre placebo, son efficacité est similaire, c’est-à-dire… pas extraordinaire. Il évite une fracture de hanche et deux fractures vertébrales pour 100 femmes traitées pendant trois ans. Beaucoup de médecins le préfèrent après une fracture de la hanche car une étude a mis en évidence un effet sur la mortalité, mais une autre étude ne l’a pas confirmé.

En pratique. C’est un bisphosphonate injectable. L’administration se fait une fois par an par perfusion. La contrainte de la prise hebdomadaire avec toutes les précautions qu’elle suppose est ainsi levée, ce qui contribue à éviter l’abandon de traitement souvent rencontré avec les comprimés. Mais cette forme entraîne des effets secondaires qui lui sont propres : dans les jours qui suivent l’injection, un état pseudogrippal accompagné de fièvre, maux de tête et douleurs articulaires et musculaires est possible. Des risques d’insuffisance rénale existent, plus nombreux qu’avec l’acide alendronique. Des cas de fibrillation auriculaire (troubles du rythme cardiaque) ont été observés. L’ostéonécrose de la mâchoire fait partie des effets indésirables rares, comme avec tous les bisphosphonates.

  • Risédronate, plusieurs dosages

Noms de marque : Actonel et génériques
Même si, là encore, le risédronate n’a pas été directement comparé à l’acide alendronique lors des essais cliniques, le bénéfice établi par rapport à un placebo est comparable à celui de l’acide alendronique, notamment sur le risque de fracture de hanche. Il est donc assez mince, mais prouvé.

En pratique. Plusieurs dosages existent : 5 mg pour une prise quotidienne, 35 mg pour une prise hebdomadaire (une forme gastrorésistante est disponible) et 75 mg pour une prise mensuelle deux jours d’affilée. Certains effets indésirables tels que vomissements, douleurs osseuses et articulaires sont plus nombreux avec le plus fort dosage. Les autres effets indésirables sont les mêmes que ceux qui se manifestent habituellement avec les bisphosphonates.

  • Un bisphosphonate déremboursé

Un autre bisphosphonate est disponible sur le marché : l’acide ibandronique (Bonviva). Cette spécialité a été déremboursée, car elle n’a montré d’effet clinique que sur la récidive des fractures vertébrales. Or dans l’ostéoporose, les fractures les plus préoccupantes sont celles de la hanche. La HAS a même estimé que l’acide ibandronique pouvait constituer une « perte de chance » pour les patientes.

 

Parfois utile

Moins polyvalent que les bisphosphonates, le raloxifène a montré une petite utilité dans la récidive des fractures de fragilité.

  • Raloxifène, attention aux thromboses

Noms de marque : Evista, Optruma et génériques
Cet agoniste/antagoniste des récepteurs estrogéniques possède les effets protecteurs des estrogènes sur les os. Selon les études, il a un petit effet sur les fractures vertébrales, mais pas sur les autres types de fracture. Sa place est donc très restreinte, réservée aux femmes ménopausées qui ne supportent pas les bisphosphonates ou qui ne veulent pas en prendre. « Il y a aussi un critère d’âge, souligne le Dr Laurent Grange, rhumatologue au CHU Grenoble Alpes, le raloxifène ne peut plus être prescrit après 70 ans. » Il présenterait un effet bénéfique sur la survenue du cancer du sein chez les femmes à risque, mais aucune autorisation dans cette indication n’étant déposée, les données manquent pour l’étayer. L’utilisation du raloxifène suppose une attention particulière au risque de thrombose veineuse profonde (phlébite, embolie), notamment si la patiente prend d’autres médicaments favorisant la thrombose. D’ailleurs, un antécédent de thrombose contre-indique formellement sa prise. Autres effets secondaires possibles : bouffées de chaleur, prise de poids et crampes.

 

Rarement justifiés

Plusieurs autres médicaments sont autorisés dans l’ostéoporose. Mais ils ne sont guère recommandables.

  • Dénosumab, des effets indésirables sévères

Nom de marque : Prolia
Malgré une certaine efficacité, il n’est donné qu’en seconde intention en France, c’est-à-dire si les bisphosphonates sont mal supportés. Et pour cause : ses effets indésirables peuvent être sévères. Le Prolia est susceptible de perturber gravement le système immunitaire et d’entraîner des endocardites ou des arthrites septiques, soit des infections profondes. Il existe également, comme avec les bisphosphonates, un risque de nécrose de la mâchoire. C’est aussi l’effet « rebond » qui doit dissuader d’y recourir : la survenue de fractures multiples des vertèbres à l’arrêt du traitement a été confirmée et documentée par une équipe suisse. Pour cette raison, un bisphosphonate est indispensable en relais du Prolia. « C’est assez ironique, quand on sait que le Prolia est souvent donné lorsque les bisphosphonates ne sont pas supportés », estime le Dr Siary.

  • Traitement hormonal de la ménopause, pas après 60 ans

Le traitement hormonal de la ménopause a un impact bénéfique sur les os. Il est parfois donné si la patiente se plaint également de troubles climatériques de la ménopause, comme les bouffées de chaleur ou la sécheresse génitale. « Mais un tel traitement ne peut en aucun cas se prolonger au-delà de 60 ans », observe le Dr Grange. Étant donné le risque accru de cancer du sein et d’événements cardiovasculaires qui ont fini par discréditer ces traitements, il vaut mieux se passer de cette option dans la prévention des fractures, d’autant qu’il existe d’autres solutions plus sûres.

  • Tériparatide ou parathormone, pas d’effet sur la hanche

Nom de marque : Forsteo
C’est le seul médicament qui stimule la fabrication de l’os. Son ­efficacité est établie sur les fractures vertébrales, mais pas sur celles de la hanche. Il n’est que rarement prescrit car réservé aux cas sévères. Deux fractures vertébrales doivent avoir été diagnostiquées pour qu’il puisse être remboursé. Le traitement est coûteux et contraignant : il faut se piquer chaque jour et conserver le médicament au froid. L’incertitude sur les effets secondaires graves – il y aurait un risque accru de cancer des os – oblige à limiter la durée du traitement à dix-huit mois.

 

JUSQU’À QUAND SE TRAITER ?

À un moment, il faut arrêter, c’est sûr… Mais faut-il reprendre ? Médicaments à prendre au long cours, les traitements de l’ostéoporose doivent être reconsidérés après quatre à cinq ans en raison de leurs effets secondaires. Le tériparatide, lui, ne peut être prescrit plus de dix-huit mois. Que se passe-t-il ensuite ? Difficile de s’y retrouver car les séquences n’ont pas fait l’objet d’études cliniques.

Bisphosphonates

Ils restent dans l’os plusieurs mois après l’arrêt. Si la patiente n’a pas eu de fracture au cours du traitement, un suivi simple suffit. Elle doit maintenir son activité physique. Si les résultats du traitement sont mauvais, il est possible que le médecin prescrive tout de suite du dénosumab ou du tériparatide, qui sont cependant à manier avec précautions.

Raloxifène

Contrairement aux bisphosphonates, la molécule ne continue pas d’agir après l’arrêt. Si le traitement n’a pas fonctionné, une bascule immédiate vers un bisphosphonate est probable. S’il a marché, il est possible de simplement le poursuivre.

Traitement hormonal de la ménopause

La prescription au-delà de 60 ans n’est pas autorisée.

Tériparatide

Après les dix-huit mois de traitement, un relais avec un bisphosphonate est obligatoire.

Dans tous les cas

Le médecin est censé réévaluer le risque de fracture. L’âge intervient dans la décision. Car, plus on vieillit, moins les traitements sont indiqués. Tout simplement parce qu’à partir de 75 ans, les fractures touchent autant les personnes atteintes d’ostéoporose que celles qui n’en ont pas.

QUELQUES CONSEILS

Atteindre un niveau élevé d’apports alimentaires en ­calcium, associé à une supplémentation en vitamine D, n’a pas prouvé son intérêt. En revanche, l’activité physique a un rôle capital dans la lutte contre les fractures de fragilité, de même que la prévention des chutes, par tous les moyens. Y compris chez les hommes, pour lesquels aucun médicament n’est opérant.

Être actif : indispensable

« Bouger » régulièrement entretient la musculature et contribue à l’amélioration de l’équilibre. Chez les personnes atteintes d’ostéoporose, c’est un élément très important pour prévenir les chutes. L’exercice physique bénéficie aussi directement à la santé des os, à condition qu’il se fasse « en charge », c’est-à-dire que le corps porte son propre poids. Ce n’est pas le cas quand on nage, par exemple, quand on suit des cours d’aquagym ou quand on fait du vélo… Il est donc capital d’intégrer une activité adaptée à son quotidien en situation d’ostéoporose. Et pour qu’elle soit maintenue dans le temps, il faut en choisir une qu’on aime pratiquer, en toute saison ! La marche, nordique ou non, est une très bonne option, ainsi que le jogging si les articulations le supportent. Le yoga, le taï-chi ou le pilates font aussi l’affaire. Si vous partez de loin et n’avez plus du tout l’habitude de faire de l’exercice, des séances de kinésithérapie peuvent être prescrites pour remettre le pied à l’étrier avec une aide professionnelle.

Éviter la chute : tout un programme !

Sans chute, pas de casse, même sur un os fragile. Par conséquent, il est absolument essentiel, pour limiter les fractures, de passer au crible tout ce qui favorise les chutes. Au domicile, on n’échappera pas à une chasse minutieuse aux tapis, aux fils et câbles qui traînent. Les sols glissants sont à proscrire, la douche et la baignoire nécessitent des équipements antidérapants et des poignées pour se tenir. Mais ça ne s’arrête pas là. Les personnes à risque doivent prendre l’habitude d’allumer la lumière dès qu’il commence à faire sombre, y compris pour aller aux ­toilettes la nuit, quitte à réveiller le conjoint. Un suivi régulier chez l’ophtalmo­logiste s’impose pour surveiller et corriger la vision si nécessaire. Revoir les prescriptions de somnifères et autres tranquillisants favorisera la vigilance. Dans le même objectif, il faudra s’attaquer à une éventuelle dépendance à l’alcool, qui est également un facteur connu de fragilisation osseuse.

Prendre du calcium et de la vitamine D : peu de preuves

Boire du lait quotidiennement, veiller à mettre fromage et yaourt au menu, privilégier les brocolis et les épinards, choisir des eaux minérales riches en calcium : les conseils pour atteindre par l’alimentation les 1 200 mg de calcium par jour et fortifier ses os ne manquent pas. S’il est vrai qu’il vaut mieux éviter la supplémentation sous forme médicamenteuse, il n’est pas non plus prouvé que le fait de modifier ses repas pour les enrichir en calcium soit d’une quelconque utilité pour éviter les fractures. Toutefois, il en faut pour être en bonne santé. Aussi, veillez à en consommer, sans que cela devienne une obsession : « Entre une et trois portions par jour, cela ne fait probablement pas beaucoup de différence », estime le POlivier Lamy, rhumatologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), en Suisse.

La vitamine D est couramment recommandée pour bien assimiler le calcium. Mais la supplémentation systématique à fortes doses n’a pas montré d’effets probants. Il suffit de se mettre ­régulièrement au soleil. Une exception : les femmes de plus de 70 ans vivant en maison de retraite, qui voient peu le soleil. Dans ce cas, une attention particulière aux apports alimentaires en calcium et une supplémentation en vitamine D contribuent à diminuer le risque de fracture.

30 avril 2019

Dépannage à domicile. L’arnaque au prospectus, toujours et encore

Les escrocs n’ont pas de limite. En témoigne ce nouveau carton de numéros d’urgence avec le logo de la mairie de Paris qui inonde les boîtes aux lettres. Et qui n’a en réalité rien à voir avec la mairie de Paris. Vous recevez certainement le même type de mémo aux couleurs de votre ville : méfiance.

 

Aucun doute quand on reçoit une telle missive dans sa boîte aux lettres, on a la certitude que la mairie de Paris a ouvert un numéro pour répondre à diverses urgences que décline d’ailleurs la carte sous l’intitulé « Propreté de Paris ». On y croit d’autant plus que ce service existe, et que les problèmes listés sont d’actualité. Dératisation, punaises de lit… les escrocs ont tapé dans le mille, ces sujets-là font régulièrement les gros titres de la presse.

Pourtant, le numéro à appeler n’a strictement rien à voir avec les services de la ville de Paris, c’est celui d’une entreprise qu’il est même impossible d’identifier. Elle n’a pas de RCS, ce numéro d’identification obligatoire, unique et officiel. C’est lui qui permet de connaître l’identité, les gérants et le capital d’une société.

L’arnaque est d’autant mieux ficelée que la carte fournit aussi de vrais numéros qui correspondent à des services municipaux. Tout est fait pour que les ménages appellent en confiance.

Une nouvelle foisQue Choisir recommande de jeter tous les prospectus et petits cartons déposés dans les boîtes aux lettres. Même quand ils ont une allure tout ce qu’il y a de plus officiel, ils ont pour seul but de vous facturer une intervention à prix d’or le jour où vous aurez le malheur d’appeler.

visuel-verso-prospectus-arnaque-depannage-domicile
Le carton actuellement distribué dans les boîtes aux lettres parisiennes avec, à droite, les vrais numéros des services municipaux.

Démarchage en vue

Pour l’instant, l’entreprise qui se cache derrière le numéro à appeler se contente d’engranger le plus de contacts possible, avec noms et téléphones. Mais il n’y a pas de quoi être rassuré, elle va les revendre à un maximum d’acquéreurs. Gare au démarchage téléphonique !

29 avril 2019

Ibuprofène et kétoprofène. Ne pas prendre d’anti-inflammatoires en cas d’infection

Mieux vaut éviter de prendre des anti-inflammatoires en cas d’infection. S’ils soulagent efficacement la douleur et la fièvre, l’ibuprofène et le kétoprofène exposent à des risques de complications infectieuses parfois graves. Ces risques ne sont pas indiqués sur la notice.

 

Parfois très utile, l’automédication est un outil à manier avec une grande prudence. Le cas des anti-inflammatoires (AINS) l’illustre bien. Ces médicaments sont largement consommés sans avis médical, pour combattre la fièvre ou la douleur, et parfois vendus sans ordonnance. Mais en cas d’infection, ils exposent à un risque de complications sévères.

L’alerte émane de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui a commandé une enquête de pharmacovigilance (1) sur les deux AINS les plus consommés, l’ibuprofène et le kétoprofène. Celle-ci montre que des situations parfois banales (piqûre d’insecte, toux, angine, etc.) peuvent se compliquer gravement lorsque ces médicaments ne sont pas utilisés à bon escient.

Adultes et enfants sont touchés sans distinction. Ces derniers représentent la moitié des signalements, qui ne sont pas rares. Depuis 2000, 337 complications infectieuses liées à la prise d’ibuprofène ont été signalées, ainsi que 49 cas liés au kétoprofène. Leur nature varie fortement : infections de la peau ou des tissus mous (fasciites nécrosantes), neurologiques (abcès cérébraux), pneumonies compliquées…

Le plus souvent, les complications se manifestent alors que l’anti-inflammatoire n’a été pris que quelques jours – parfois même en complément d’un antibiotique. Cela pourrait être dû au mécanisme de ces médicaments, susceptibles de perturber la réponse inflammatoire locale et d’altérer la réponse immunitaire. Autre piste, en inhibant les symptômes de l’infection, ils favoriseraient le retard diagnostique.

LE PARACÉTAMOL EN PREMIER LIEU

Cette enquête montre aussi que les mauvaises habitudes ont la vie dure. Malgré les avertissements, y compris sur la notice, trop de complications chez l’enfant ont lieu au cours d’une varicelle. Or, il est vivement déconseillé d’utiliser un anti-inflammatoire au cours de cette maladie en raison du risque de lésions cutanées parfois graves. C’est d’ailleurs le seul risque clairement mentionné. Les autres ne sont pas présents sur le document d’information des patients.

L’automédication est un aspect majeur du problème : nombre d’individus se tournent vers l’ibuprofène spontanément. Interrogée par l’ANSM, une société savante souhaite le soumettre à prescription obligatoire. Mais les médecins prescripteurs ont eux aussi des pratiques hasardeuses. Dans plusieurs signalements, ibuprofène ou kétoprofène avaient été prescrits en présence d’une infection. Rappelons-le, en cas de fièvre ou de douleurs légères à modérées, le traitement de référence reste le paracétamol, sans dépasser la dose de 3 grammes par jour.

Les anti-inflammatoires, même lorsqu’il ne s’agit pas d’ibuprofène ou de kétoprofène, sont donc à éviter en cas d’infection. Cette mise au point de l’ANSM est bienvenue car certaines notices laissent planer le doute. Le flurbiprofène (Strefen) peut ainsi être utilisé contre le mal de gorge, l’alminoprofène contre les otites et l’acide niflumique contre « les douleurs dues à une inflammation de la gorge, des oreilles ou de la bouche ». Un conseil dont on se passerait bien au vu des risques.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens indiqués contre la fièvre ou la douleur (hors rhumatologie)*

Dénomination commune internationale (DCI) Nom de marque
Acide tiaprofénique Surgam, Flanid
Acide méfénamique Ponstyl
Acide niflumique Nifluril
Alminoprofène Minalfène
Diclofénac Flector, Voltarène
Fénoprofène Nalgesic
Flurbiprofène Antadys, Cebutid, Strefen
Ibuprofène Advil, Antarène, Nurofen, Spedifen, Upfen
Kétoprofène Bi-Profenid, Profenid, Ketum, Toprec
Naproxène Apranax, Naprosyne

* D’autres formes non listées ici existent (suppositoire, collyre, gel, etc.). Elles ne sont pas concernées par cette alerte de l’ANSM.

(1) Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et complications infectieuses graves, ANSM, 18/04/19.

28 avril 2019

Robot cuiseur Thermomix TM6 (vidéo). Premières impressions

Vorwerk, le fabricant des robots cuiseurs Thermomix, accélère le rythme de sortie de ses nouveautés. Alors que le TM31 a été commercialisé toute une décennie jusqu’en 2014, le TM5 n’aura duré que 5 ans. Son successeur se nomme simplement TM6 et sera vendu uniquement sur démonstration à domicile, au prix de 1 299 € à partir de mi-mai. Avant notre test en laboratoire, au cours duquel nous évaluerons ses performances, nous avons pris en main le Thermomix TM6, le robot cuiseur censé faire entrer véritablement Vorwerk dans le monde des robots connectés.

 

Tout sur les robots cuiseurs

27 avril 2019

Volkswagen T-Cross. Premières impressions

Le T-Cross complète et finalise la gamme des SUV de Volkswagen. Comme ses grands frères, il bénéficie d’une attention particulière en termes d’équipements technologiques mais fait l’impasse sur quelques détails pratiques et peut paraître un peu fade.

 

Et de 5. Avec le T-Cross, un modèle compact, Volkswagen complète sa gamme de SUV lancée il y a deux ans avec les commercialisations, par ordre décroissant de taille, du Touareg, du Tiguan Allspace, du Tiguan et du T-Roc. Le dernier né vient donc concurrencer les stars du segment des SUV que sont les Renault Captur et Peugeot 2008. En arrivant tardivement, le T-Cross peut jouer à fond la carte technologique et proposer des équipements et aides à la conduite souvent inédits dans le segment.

 

QUALITÉ DE VIE À BORD

La finition du T-Cross est d’un bon niveau malgré l’omniprésence de matériaux rigides.

À l’intérieur du T-Cross, on retrouve l’ambiance classique de Volkswagen qui n’est pas sans rappeler celle de sa citadine, la Polo. La finition offre un visuel sobre et sympathique qui donne une bonne impression de solidité, même si l’habitacle n’est conçu qu’avec des matériaux durs et moyennement agréables au toucher. L’assemblage est toutefois très bien réalisé et aucun bruit parasite ne s’est manifesté, même en roulant sur des routes en très mauvais état.

L’ergonomie ne pose pas de souci particulier et les commandes sont relativement agréables et facilement accessibles. À noter que le T-Cross inaugure un nouveau volant avec des touches légèrement plus grosses, ce qui facilite leur manipulation. Le combiné d’instruments peut être entièrement numérique (de série sur la finition Carat et en option à 430 € sur Lounge et R-Line) et offrir un affichage personnalisable : un équipement très pratique et ludique totalement inédit sur ce segment. L’écran central est, sur tous les modèles, tactile et sa taille varie de 6,5 à 8 pouces (à partir de la finition Lounge). Ce dernier est facilement programmable et offre un accès rapide aux fonctions principales d’infotainment. Dommage que nous ayons rencontré quelques déconvenues avec le système de navigation dont les indications manquent souvent de précision. Nous avons, à plusieurs reprises, hésité pour trouver notre chemin.

Photo_2_VW_T-Cross
Le T-Cross inaugure un volant équipé de nouvelles commandes.

Autre regret pour cet habitacle accueillant : une assise des sièges avant contestable. En effet, leur extrémité remonte et soulève les genoux et les différents réglages ne permettent pas de trouver une bonne position. Ce défaut est toutefois surtout perceptible pour le passager et s’avère heureusement moins gênant pour le conducteur. Un bon point : les sièges offrent un très bon maintien ce qui permet de ne pas subir les longs trajets. Les places arrière sont elles aussi confortables et permettront à deux passagers de voyager dans de bonnes conditions. Attention si vous devez être trois à l’arrière, mieux vaut éviter les grands gabarits car la place du milieu ne doit être raisonnablement considérée que comme une place d’appoint. À ce jeu-là, un Citroën C3 Aircross fait un peu mieux. Nous avons apprécié la banquette coulissante (de série sur toutes les finitions) qui permet de gagner 14 cm.

Les sièges avant assurent un très bon maintien mais leur assise n’est pas très agréable. Les places arrière peuvent accueillir correctement 2 occupants.

La modularité de l’habitacle est aussi appréciable et offre un volume de coffre d’une grande capacité, jusqu’à 1 281 litres. Un volume qui tient compte de l’espace sous le plancher et qui ne vaut que pour les modèles sans roue de secours. De son côté, la boîte à gants est très petite et s’avère peu logeable.

Le coffre est modulable avec, sur certaines finitions, la possibilité de rabattre le siège passager.

 

AU VOLANT

Nous avons pris le volant des deux variantes du moteur trois cylindres 1.0 de 115 ch, associé à la boîte de vitesses automatique à double embrayage DSG7 puis avec la boîte manuelle à 6 rapports. La première version s’est montrée la plus convaincante et la plus confortable à conduire. La boîte manuelle met en évidence le manque cruel de tonus du moteur à bas régime, sous les 2 000 tr/min (régime à partir duquel le couple maximum est disponible), obligeant à rétrograder pour espérer obtenir une bonne relance. En ville ou sur route de montagne c’est plutôt gênant, voire pénible si on n’a pas anticipé la manœuvre. Heureusement, la commande de boîte est précise et les rapports s’engagent facilement. À l’inverse, la boîte DSG, utilisée en mode sport, est bien plus reposante et s’avère très efficace même en montagne.

Le moteur 3 cylindres 1.0 TSI 115 ch manque de tonus sous les 2 000 tr/min.

Côté consommation, l’ordinateur de bord affiche, pour les deux modèles, une moyenne de 7,5 l/100 km. Ce qui est plutôt raisonnable vu la topologie escarpée de notre parcours. Une conduite à régime constant sur route devrait faire baisser sensiblement la consommation.

Le T-Cross qui, comme la Polo, utilise la plateforme modulaire MQB s’est montré agile sur la route et très confortable. Ses suspensions sont performantes et les irrégularités de la route sont bien gommées. Le roulis est également très bien maîtrisé ce qui évitera aux passagers d’être trop secoués dans les virages. On regrette une direction un peu trop assistée qui manque un peu de retour d’information et apparaît parfois comme floue en ligne droite. Sur route, nous avons particulièrement apprécié l’insonorisation du T-Cross et le faible niveau sonore qui règne dans l’habitacle.

 

SÉCURITÉ

Le T-Cross est exemplaire en termes de sécurité et propose un très large panel d’équipements et d’aides à la conduite. On trouve par exemple de série le système de freinage automatique en cas de détection d’obstacles ainsi que le système de détection des piétons, la fonction de freinage d’urgence City, le détecteur de fatigue, le régulateur de distance ACC, l’assistant de maintien de voie, l’assistant de démarrage en côte, le système de protection proactive des occupants qui, en cas de danger potentiel, ferme les vitres, rétracte les ceintures de sécurité et accroît la pression de freinage, ainsi que l’assistant de changement de voie, le détecteur d’angle mort et l’assistant de sortie de stationnement. Le Light Assist (adaptation automatique du faisceau lumineux) et le Park Assist 3.0 (stationnement automatique) sont également proposés mais en option.

Le Light Assist active ou désactive automatiquement les feux de route en détectant les véhicules.

LE VOLKSWAGEN T-CROSS EN RÉSUMÉ

Le T-Cross n’est pas le plus habitable des SUV compacts et affiche un look plus austère que d’autres modèles plus baroudeurs mais il devance la concurrence en termes de niveau d’équipement. Un avantage qui se paie assez cher. En excluant la version de base équipée du petit moteur de 95 ch (et d’une simple boîte de vitesses à 5 rapports), il faudra débourser au minimum 24 070 € pour un T-Cross 1.0 TSI 115 DSG7 Lounge. En comparaison, un C3 Aircross PureTech 110 EAT6 Shine est proposé à 22 750 € et un Renault Captur 1.2 TCE 120 EDC est encore moins cher à 21 400 €.

 

Les +

  • Finition
  • Niveau d’équipement
  • Confort de conduite
  • Modularité
  • Boîte DSG

 

Les –

  • Assise des sièges avant
  • GPS
  • Place centrale arrière
Photo_fin_VW_T-Cross
26 avril 2019

French Days (avril 2019). Un Black Friday à la française avec les mêmes mauvaises pratiques

La 3e édition des French Days commence aujourd’hui. Commerçants et cybermarchands rivalisent à coup de promotions et de slogans. Mais derrière les belles remises annoncées, méfiance. Comme pour le Black Friday dont ils s’inspirent, les French Days voient surtout fleurir des prix de référence farfelus… Quelques exemples de ces mauvaises pratiques repérées ce matin même et nos conseils pour les détecter.

 

Lancées en 2018 à l’initiative de sites marchands français, les French Days se présentent comme une réponse au Black Friday venu des États-Unis. Enfin, plutôt une réplique car dans la communication comme dans l’utilisation des fausses promotions, le dispositif est en tout point comparable. Exemples.

 

FNAC

Le site de la Fnac propose le téléviseur LG UHD de 65″ avec une remise de 500 € à l’occasion des French Days. Le site propose le produit à 999 € pour un prix de référence de 1 499 € sans expliquer l’origine de ce prix de référence. De plus le 15 mars dernier, ce téléviseur était déjà vendu 999 € sur le site de la Fnac mais aussi sur d’autres sites comme Darty ou Auchan.

French days - Analyse prix Fnac

CDISCOUNT

Un lave-vaisselle à 199,99 € au lieu de 479,99 € soit « 240 € d’économie » selon Cdiscount (de notre côté, nous comptons plutôt 280 € d’économie…). Avec de telles promotions, Cdiscount peut proclamer les « Jours imbattables du e-commerce français ». La filiale du groupe Casino explique que le prix barré fait référence au prix conseillé par la marque en février 2019. Pourtant à cette période, sur les 7 sites qui commercialisaient le produit, aucun ne le proposait à un prix dépassant 383 € et on trouvait le produit sur Cdiscount à 249,99 €, loin des 479,99 € de référence.

French days - Analyse prix Cdiscount

RUE DU COMMERCE

Rue du commerce claironne des « promos cocorico ». Parmi les meilleures affaires, un aspirateur robot Amibot vendu 189,99 € au lieu de 499,99 €. Déjà, le site de e-commerce du groupe Carrefour n’explique pas l’origine du prix de référence. Et si l’on observe les prix affichés le mois dernier, on note que le prix maximum pratiqué par les 8 sites commercialisant ce produit ne dépassait jamais 249,99 € et qu’à cette même période, l’aspirateur Amibot était déjà proposé à 189,99 € sur le site Rue du commerce.

French days - Analyse prix RueDuCommerce

DARTY

Un four encastrable à 399 € au lieu de 549 €, Darty affiche une remise de 27 % à l’occasion des French Days sur ce produit. Darty explique se référer au « prix le plus bas pratiqué sur Darty.com au cours des 15 jours précédant l’opération ». Problème : sur cette même période, nous n’avons pas relevé de prix excédant 406 € sur le site Darty. Pire, nous le trouvions à 398,50 € le 8 mars, soit… une hausse, certes dérisoire, de 0,50 €. Sans compter qu’on peut trouver aujourd’hui ce même four sur le site de la Fnac, qui appartient au même groupe, au tarif de 355 €…

French days - Analyse prix Darty

QUELQUES CONSEILS

Au-delà de 25 % de remise : méfiance

Les prix à l’occasion des French Days, sauf exception, ne sont pas significativement inférieurs à ceux pratiqués à d’autres périodes de l’année. Rappelons que nous sommes en dehors des périodes de soldes et que les vraies bonnes affaires restent très rares. Les ventes à perte ne sont pas autorisées et un commerçant ne peut rogner que sur sa marge.

Vérifiez les prix pratiqués chez d’autres commerçants

Vous pensez avoir repéré une bonne affaire ? Notez la référence du produit et allez observer les prix chez les concurrents.

  • Si vous constatez que le prix pratiqué n’est pas significativement plus intéressant, pas de précipitation, le commerçant a certainement eu recours à un prix de référence surévalué de façon à afficher une remise attractive. Focalisez votre attention sur le prix que vous allez payer et non sur le prix de référence aisément manipulable.
  • Vous ne trouvez ce produit chez aucun concurrent ? Méfiance, il peut s’agir d’un modèle ancien ou d’une référence lancée exclusivement à l’occasion de l’opération commerciale. Si le marchand est seul à commercialiser un produit, il lui est, en outre, plus aisé de manipuler le prix de référence.

L’idéal est d’avoir déjà une idée des prix pratiqués par le passé. Néanmoins, face à la multiplication des références de produits, disposer de cette information reste difficile. Sur la plupart de nos tests comparatifs, nous mettons à disposition de nos abonnés une courbe d’évolution des prix. Exemple pour un smartphone Samsung :

Evolution prix smartphones 2019
26 avril 2019

Immobilier. De nouveaux outils pour estimer son bien

Le ministère de l’Économie et des Finances rend public aujourd’hui sa base de données immobilière, DVF (Demande de valeur foncière). Elle permet de connaître le prix de tous les biens vendus et de faciliter ainsi l’estimation de son logement.

 

Achat-vente immobilière, mais aussi déclaration de succession, donation, expropriation, contrôle fiscal… de nombreux événements rendent nécessaire l’estimation de la valeur de sa maison ou de son appartement. Cet exercice se trouve facilité par la mise à disposition gratuite, sur le site https://cadastre.data.gouv.fr/dvf (bouton Explorer les données en bas du site), de la base des ventes immobilières de Bercy, DVF (Demande de valeur foncière). Cette base établie par la DGFIP (direction générale des Finances publiques) recense l’ensemble des ventes de biens fonciers bâtis (appartements et maisons) ou non bâtis (parcelles et exploitations) réalisées les cinq dernières années.

ADRESSE, PRIX ET SURFACE

DVF est utilisée depuis 2011 par les collectivités locales, l’État et certaines structures publiques. Mais une plus large diffusion avait notamment rencontré l’opposition des notaires, qui exploitent leur propre base. La loi Essoc du 10 août 2018 a imposé la libéralisation des données, afin « de concourir à la transparence des marchés fonciers et immobiliers ». En tout, environ 4 millions de transactions (sur l’ensemble de la France hors Alsace-Moselle et Mayotte) sont ainsi disponibles et actualisées tous les 6 mois. Les informations proviennent des actes enregistrés chez les notaires et des données contenues dans le cadastre. Concrètement, DVF permet de consulter les informations concernant le bien, déclarées à l’occasion des mutations immobilières : adresse, prix, surface, nombre de pièces… Il suffit pour cela de renseigner sur la page d’accueil une localité, la période ainsi que le périmètre de recherche. La liste des biens s’affiche, ainsi que les principaux éléments du descriptif.

RÉALITÉ AUGMENTÉE

Si la base DVF livre le prix des dernières ventes réalisées dans le quartier choisi, elle ne permet pas d’obtenir une estimation en tant que telle de la valeur de son propre bien. Il ne s’agit en effet que de données brutes, non enrichies et actualisées (les données affichées sont celles des ventes de l’année passée, elles ont environ 9 mois de retard sur le marché actuel). Pour réaliser une simulation personnalisée, il faut se tourner vers les sites d’estimation en ligne. Ces derniers vont d’ailleurs utiliser la base DVF pour affiner leurs évaluations ou proposer d’autres services. C’est le cas par exemple du lancement prochain d’une appli de réalité augmentée pour smartphone par MeilleursAgents. Celle-ci permettra de scanner un bien immobilier et d’accéder facilement aux prix de vente réalisés aux alentours, au cours des cinq dernières années. Toutes ces avancées techniques apportent des facilités mais ne manquent pas de soulever des questions concernant la protection des données privées. Même si le nom du vendeur et celui de l’acheteur ne sont pas indiqués, il devient aisé de déterminer le prix payé par ses nouveaux voisins ayant emménagé il y a un an. Plusieurs sites, notamment MeilleursAgents, apportent des premiers correctifs en proposant notamment aux particuliers qui le souhaitent de déclarer, directement sur le site, leur volonté de retirer les informations relatives à la transaction de leur bien. À suivre…

25 avril 2019

Smartphones reconditionnés. Des bugs chez Beephone

Certains reconditionneurs de smartphones ont manifestement du mal à suivre le rythme du marché. Plusieurs consommateurs nous ont fait part de difficultés rencontrées avec Beephone, une start-up arcachonnaise spécialisée dans le reconditionnement d’iPhone. Ils fulminent contre des retards de livraison répétés et des remboursements tardifs. Beephone admet être dépassé par le volume des commandes et promet un retour à la normale dans les prochaines semaines.

 

Les smartphones reconditionnés ont tout pour plaire : ces smartphones d’occasion, passés entre les mains d’un professionnel pour une remise à neuf, sont vendus jusqu’à 60 % de moins que leur prix de vente initial. Ils permettent donc de s’équiper d’un appareil haut de gamme lancé il y a deux ou trois ans à un prix abordable. Les consommateurs ont flairé la bonne affaire puisqu’en France, les smartphones reconditionnés représentent déjà 10 % des ventes totales de smartphones. Aujourd’hui, le marché s’articule autour de reconditionneurs majeurs comme Remade, Recommerce ou Smaaart, mais de nombreux acteurs plus confidentiels enrichissent l’offre.

RETARDS DE LIVRAISON

Seulement parfois, l’expérience tourne au vinaigre. Plusieurs consommateurs nous ont fait part de leur mauvaise expérience après avoir passé commande chez le reconditionneur Beephone, basé à Arcachon. « J’ai commandé un iPhone 7 pour 400 €, encaissés le 27 février pour une livraison annoncée entre le 8 et le 15 mars. La date a ensuite été repoussée au 18 mars, puis au 29 mars… À ce jour, je n’ai toujours rien reçu », raconte ainsi Xavier. D’autres consommateurs relatent des expériences similaires sur le forum de Que Choisir. Nous avons contacté l’entreprise pour en savoir plus. Et elle a joué franc-jeu. « Nous sommes dépassés depuis la création du site, avoue Maria Volokhov, cofondatrice. Nous avons rencontré une passe assez difficile suite aux dernières fêtes de fin d’années. Nous avons été submergés trop rapidement de commandes et logistiquement parlant nous n’étions pas prêts. » L’entreprise estime que la situation sera revenue à la normale fin mai au plus tard. Louable, cette transparence n’efface pas l’insatisfaction des clients.

DES ACCESSOIRES OFFERTS

Beephone propose le remboursement systématique des commandes non honorées dans les temps et annonce qu’elle va dédommager les clients en leur offrant des accessoires. La cofondatrice estime toutefois que « la majorité de nos clients savent d’avance qu’il leur faudra être patient et commandent chez nous avant tout pour la qualité de nos produits ». Sur la qualité des produits, nous ne nous prononcerons pas : nous ne les avons pas testés. En revanche une chose est sûre, des produits de qualité, il y en a chez d’autres reconditionneurs ! C’est ce qu’a montré notre récent test de smartphones reconditionnés. Nous sonnions toutefois l’alerte sur les accessoires livrés. Si vous comptez vous équiper, jetez un coup d’œil à notre guide d’achat : il vous permettra d’éviter les pièges.

24 avril 2019

Petits opérateurs de téléphonie fixe. Les abus se poursuivent

Des sociétés de téléphonie fixe continuent de faire souscrire des personnes âgées à leurs services en mettant en avant des tarifs trompeurs voire en se faisant passer pour Orange. Elles n’hésitent pas non plus à se montrer menaçantes si leur victime refuse de payer.

 

Fatiguée, au bord de la dépression, Dominique (1) a fini par céder. Il y a 15 jours, elle s’est résignée à payer les 98,55 € que lui réclamait la société Monatel. Il faut dire que depuis des semaines, cette octogénaire était régulièrement destinataire de lettres de relance et de courriers d’huissier la menaçant de représailles si elle ne payait pas. Tout ceci à cause d’une simple signature sur un document quelques mois auparavant. « Je pensais qu’il s’agissait d’une proposition de mon opérateur Orange pour me faire bénéficier de tarifs téléphoniques plus avantageux », explique-t-elle. Confiante, Dominique avait signé ce qui était en fait un mandat de présélection autorisant la société Monatel à s’accaparer sa ligne téléphonique. Ce n’est que quelques jours plus tard, en découvrant sur son compte deux retraits de 39 € et 15 €, qu’elle s’est aperçue de la supercherie. Après avoir obtenu de la banque le remboursement des sommes prélevées et le blocage des prélèvements, Dominique pensait en avoir fini avec cette histoire. Erreur. À quelques jours de Noël, sa ligne téléphonique a été coupée et les premiers courriers de relance lui sont parvenus.

UNE ARNAQUE QUI DURE DEPUIS TROP LONGTEMPS

Grâce à l’intervention de l’association locale UFC-Que Choisir de Mayenne à laquelle elle s’est adressée, Dominique a réussi à récupérer sa ligne téléphonique auprès d’Orange au bout de plusieurs semaines. Mais les courriers, eux, ont continué à affluer, toujours plus hostiles. À tel point qu’à bout de force, Dominique a préféré céder au chantage et payer la somme que lui réclamait la société. Ce qui n’a pas empêché les bénévoles de l’UFC-Que Choisir de Mayenne d’exhorter la société Monatel à cesser ses agissements. Coïncidence ou pas, 15 jours plus tard, le montant du chèque n’avait toujours pas été débité du compte de Dominique.

Dominique n’est pas la seule à avoir été victime de Monatel. Au même moment, l’association locale de Mayenne venait en aide à un homme à qui la société réclamait 120 €. Épuisé, veuf depuis peu, lui aussi a préféré régler l’ardoise. Ces deux histoires sont la preuve que les agissements de petits opérateurs de téléphonie fixe pour mettre la main à tout prix sur la ligne téléphonique de personnes âgées n’ont pas disparu. En juin dernier, le parquet de Bordeaux avait pourtant frappé un grand coup en annonçant avoir mis en examen 15 personnes soupçonnées d’avoir escroqué quelque 2 000 victimes.

Lire aussi

La société Monatel fait l’objet de nombreux témoignages dans notre forum Arnaque à l’abonnement visant des personnes âgées.

(1) Le prénom a été changé.

22 avril 2019

Antibiotique dangereux. L’Apurone retiré du marché

Jugé plus dangereux qu’utile, l’antibiotique Apurone, utilisé dans des cas d’infection urinaire, ne sera plus commercialisé. Le retrait de ce produit doit attirer l’attention des consommateurs sur les médicaments apparentés dont les effets indésirables peuvent être invalidants et potentiellement irréversibles.

 

Depuis le 15 avril 2019, les laboratoires Gerda procèdent au rappel en pharmacie des lots de leur médicament, l’Apurone (fluméquine). Cet antibiotique (quinolone), autorisé jusque-là dans les infections urinaires, est désormais jugé plus dangereux qu’utile par les autorités de santé. La décision couvait. Il y a quelques mois, l’Agence européenne du médicament avait réévalué la balance bénéfices/risques de ce genre de médicaments. Cette révision de copie s’était conclue par une note éliminatoire pour l’Apurone. Déjà affligée depuis 2016 d’un service médical « insuffisant »et privée de remboursement, la spécialité va donc finalement disparaître complètement des rayons.

Cette décision s’accompagne de mises en garde et de restrictions d’usage pour d’autres antibiotiques qui restent sur le marché. Apparentés à l’Apurone, il s’agit des fluoroquinolones telles que la ciprofloxacine (Ciflox) ou la lévofloxacine (Tavanic) (1). Dans une lettre du 10 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avertit les médecins prescripteurs qu’ils ne doivent plus prescrire les molécules pour des infections sans gravité particulière ni même de sévérité légère à modérée (2). Ainsi les personnes souffrant d’une infection urinaire non compliquée, d’exacerbation d’une bronchite chronique ou d’une sinusite bactérienne aiguë ne devraient plus être traitées avec ces médicaments. En résumé, les fluoroquinolones deviennent réservées aux cas où on ne peut pas faire autrement.

EFFETS INDÉSIRABLES PARFOIS IRRÉVERSIBLES

Que Choisir avait déjà émis des conseils en ce sens en s’appuyant sur les recommandations nord-américaines. Désormais, l’information est officielle en France. C’est important car ces molécules peuvent avoir des effets indésirables très lourds. Affectant le système musculosquelettique (les tendons en particulier) et le système nerveux, ils peuvent provoquer des dommages qui sont reconnus comme graves, handicapants, et qui peuvent être irréversibles et durables (plusieurs mois ou années). Ces notions n’apparaissent malheureusement pas encore dans l’information donnée directement aux consommateurs et usagers de soins. Au contraire, on peut lire dans des notices françaises de la lévofloxacine, à la rubrique « effets indésirables », que « ces effets sont normalement légers ou modérés et disparaissent souvent en peu de temps ». Aux États-Unis, en revanche, la tonalité est tout autre et plus réaliste (3). Depuis 2016, une section spéciale de la notice est consacrée aux avertissements sur les « Effets indésirables graves, potentiellement irréversibles et invalidants ».

 

(1) Les autres molécules concernées sont : loméfloxacine, moxifloxacine, norfloxacine, ofloxacine.
(2) Antibiotiques de la famille des quinolones et fluoroquinolones administrés par voie systémique ou inhalée – Lettre aux professionnels de santé, ANSM, 10/04/2019.
(3) FDA updates warning for fluoroquinolone antibiotics, 26/06/2016.

20 avril 2019