Babyphones. Évitez les modèles contrôlés sur une webcam
Nos homologues allemands de Stiftung Warentest ont testé trois familles de babyphones, des modèles classiques basés sur l’audio, d’autres ajoutant au son une image vidéo et, enfin, plusieurs modèles basés sur une webcam contrôlée via une application. Résultat : ces derniers posent des soucis de sécurité et de fiabilité. Explications.
L’évolution technologique n’est pas toujours gage de progrès. Le test de babyphones mené par Stiftung Warentest, l’équivalent allemand de Que Choisir, le prouve. « Les appareils classiques restent les plus fiables », explique l’institut de consommateurs, qui a évalué le niveau sonore, la qualité de l’image, la portée, les interférences ou encore la facilité d’utilisation. Au total, 17 babyphones appartenant à trois familles d’appareils ont été testés (voir ci-dessous).
Les babyphones classiques basés sur l’audio n’ont posé aucun problème majeur. La qualité de transmission est bonne (qualité sonore correcte et peu d’interférences), les babyphones alertent les parents en cas de perturbations et, bonne nouvelle, ils sont simples à utiliser. Ces appareils, qui fonctionnent sur batterie, offrent aussi une bonne autonomie. Au pire, l’institut les a jugés d’un niveau correct et la plupart des modèles commercialisés en France se sont avérés satisfaisants.
Le constat s’assombrit avec les babyphones vidéo dont le dispositif se compose d’une caméra et d’un écran pour visualiser les vidéos. Ces modèles, intéressants pour les nourrissons au réveil discret et silencieux ou, au contraire, au sommeil agité, permettent aux parents de garder un œil à distance. Problème : les vidéos sont souvent de piètre qualité. Un seul modèle, le Motorola MBP48, se démarque sur ce point. « La majorité des appareils permettent tout de même de reconnaître à peu près l’enfant », ironise l’institut. Plus gourmands en énergie, ils offrent une moins bonne autonomie.
TRANSMISSION NON SÉCURISÉE
Les soucis réels apparaissent avec les babyphones basés sur une webcam contrôlée via une application sur smartphone. Stiftung Warentest a testé cinq modèles de marques connues : Babymoov, Beurer, Motorola, Nuk et Philips. Trois d’entre eux ont été déclassés, considérés par l’institut comme « déficients ». Autrement dit, ils ne remplissent pas leur rôle et sont donc inutiles. Un comble pour des appareils qui coûtent jusqu’à 6 fois plus cher que des babyphones classiques ! L’un des points faibles de ces caméras vient de leur connexion à Internet : en cas de coupure de courant ou de sauts de connexion, elles sont inopérantes. « À l’exception du modèle Philips, aucune ne signale les perturbations de manière fiable », a constaté l’association.
Les webcams présentent également des risques en termes de sécurité des données. Alors que tous les babyphones vidéo classiques sécurisent correctement les flux vidéo, nos confrères n’ont éprouvé aucune difficulté à accéder aux vidéos des babyphones contrôlés par une application sans autorisation d’accès ! De plus, la transmission n’est pas toujours sécurisée : le Nuk 310 envoie des données non cryptées. « Il est imprudent d’utiliser ces caméras sur des réseaux Wi-Fi non sécurisés, à l’hôtel, par exemple », prévient Stiftung. Le modèle de Motorola, le MBP845 Connect (200 €), est livré avec un récepteur qui permet de l’utiliser comme un babyphone vidéo classique. Il redevient alors, aux yeux de l’institut, satisfaisant.
LES RÉSULTATS DU TEST DE BABYPHONES CLASSIQUES ET AVEC WEBCAMS DE STIFTUNG WARENTEST
LE PROTOCOLE DE TEST
Les babyphones testés ont été achetés en septembre et octobre 2017. Les prix sont donnés à titre indicatif.
Transmission. Stiftung Warentest a mesuré le niveau et la plage de réglage du son, et trois experts ont jugé la qualité sonore du récepteur. Les modèles vidéo ont également été jugés sur leur qualité d’image à la lumière du jour et dans l’obscurité. L’institut a aussi testé la résistance des appareils aux interférences avec d’autres babyphones. La portée des appareils a été déterminée en la mesurant à différents endroits dans une même maison.
Facilité d’utilisation. Deux experts ont jugé la clarté de la notice. Ils ont ensuite évalué la facilité d’installation et l’usage des appareils au quotidien (notamment la lisibilité des notifications et l’ergonomie des commandes). L’institut a également testé la convivialité des applis pour iOS et Android.
Batterie (pour les babyphones classiques). L’institut a mesuré la durée d’utilisation du récepteur en marche (les babyphones webcam sont branchés sur secteur).
Sécurisation des données (pour les babyphones avec webcam). L’institut a vérifié si les données d’accès requises, le cas échéant, lors de l’installation devaient être modifiées par la suite. L’institut a également vérifié si un cloud était mis à disposition et quelle interface était utilisée pour se connecter gratuitement à Internet.
Transfert des données (pour les babyphones avec webcams). Les données envoyées par les applis Android ou iOS ont été lues et analysées afin de déterminer si elles contenaient des informations sur l’utilisateur non utiles pour leur fonctionnement. L’institut a attribué l’appréciation « critique » lorsqu’elles transmettaient, par exemple, sans les coder les identifiants des appareils.
Conseils de l’UFC-Que Choisir pour protéger les données personnelles des consommateurs
La collecte et le traitement des données personnelles font désormais partie du quotidien des consommateurs, car ils sont devenus un enjeu commercial et économique majeur pour les professionnels. Mais les dérives, défaillances et abus sont nombreux. Cette page vous propose donc un tour d’horizon des inquiétudes liées aux données personnelles et des solutions défendues et mises en œuvre par l’UFC-Que Choisir.
Une donnée personnelle est définie comme tout élément d’information pouvant vous identifier directement ou indirectement. Il s’agit par exemple de votre nom, de votre adresse physique ou e-mail, du lieu où vous vous trouvez, ou encore de votre historique de navigation. Cela inclut aussi les identifiants en ligne comme l’adresse IP de votre ordinateur ou les cookies conservés dans votre navigateur Internet et utilisés pour vous associer aux appareils et services que vous utilisez. Télécharger la brochure du Beuc (Bureau européen des associations de consommateurs).
Pour protéger leurs données personnelles, les consommateurs doivent aujourd’hui adopter rapidement les bons réflexes et les outils adaptés pour sécuriser leurs pratiques, notamment sur Internet. Mais au-delà de cette vigilance quotidienne, il est impératif de se mobiliser pour faire évoluer le cadre légal, insuffisamment protecteur, et pour faire pression sur les professionnels et les réseaux sociaux afin d’obtenir d’eux plus de transparence, de sécurité et de contrôle sur nos données.
C’est la raison pour laquelle l’UFC-Que Choisir fait reposer son action sur quatre engagements :
Grand débat national : les premiers résultats de la Contribution des Consommateurs
A mi-parcours du Grand débat national, la Contribution des Consommateurs portée par l’UFC–Que Choisir a déjà recueilli près de 80 000 signatures de soutien. Parmi les douze mesures concrètes en faveur du pouvoir d’achat proposées, les plus attendues par les votants concernent l’environnement, la santé, l’alimentation et la banque. Forte du soutien des consommateurs, qu’elle appelle à amplifier, l’association entend imposer dans la cadre du débat public l’idée d’une loi consommation, grande absente de ce début de quinquennat.
Le plan pouvoir d’achat, une démarche participative validée par les consommateurL’UFC–Que Choisir a voulu porter une voix originale dans le Grand débat national, en élaborant un plan en faveur du pouvoir d’achat à même de libérer 9 milliards d’euros pour les consommateurs, principalement dans leurs dépenses contraintes, et d’agir pour une société de consommation plus juste et responsable. Cette liste de douze mesures concrètes, expertisées par l’UFC–Que Choisir, est applicable dès cette année, et serait sans surcoût pour les finances publiques. Soumis à l’approbation des consommateurs, ce plan a déjà été soutenu par près de 80 000 signataires, dont plus de 60 000 ont voté pour les 3 mesures prioritaires à leurs yeux.
L’environnement, les prix alimentaires et la santé en tête des priorités des consommateurs
A ce stade, cinq mesures se dégagent des votes des consommateurs, chacune choisie par au moins 30 % des votants. En premier lieu, c’est l’application stricte du principe « préleveur – pollueur – payeur » pour l’eau potable qui se détache, avec le soutien de plus d’un consommateur sur deux (51 %). Cette mesure de bon sens contribuerait à réduire l’usage des pesticides dans l’agriculture, tout en diminuant de plus d’un milliard d’euros la facture d’eau des Français. Suivent deux mesures soutenues chacune par 41 % des votants : l’obligation pour la grande distribution et les industriels de répercuter dans les prix en rayon les baisses des cours des matières premières agricoles, au lieu d’augmenter leurs marges (340 millions €) et la limitation des dépassements d’honoraires médicaux (650 millions €). Enfin, l’annulation du relèvement du seuil de revente à perte, qui gonfle de 800 millions d’euros les marges de la grande distribution sur les produits alimentaires sans mécanisme garanti de reversement aux agriculteurs, est plébiscitée par 34 % des consommateurs. Ils sont enfin 31 % à demander avec nous la suppression des commissions d’intervention en cas d’incident bancaire. Ces « frais-sanction », qui n’ont plus de légitimité économique, coûtent pas moins de 2,8 milliards d’euros par an aux consommateurs.
L’urgence d’une loi consommation pour agir sur les dépenses contraintes
Les priorités des consommateurs s’orientent bien sur les dépenses auxquelles il est difficile d’échapper : eau potable, alimentation, soins ou encore frais bancaires. Cela confirme l’urgence pour le gouvernement de réparer le grand oubli de ce début de quinquennat, en présentant une grande loi sur la consommation. En effet, à la différence des quinquennats précédents, le Parlement n’a, bientôt deux ans après son installation, examiné aucun texte à même d’améliorer la situation des consommateurs, alors même que la situation actuelle résulte d’abord d’une crise du pouvoir d’achat. Une telle loi permettrait, en jouant sur les niveaux de prix, de libérer rapidement du pouvoir d’achat et constituerait un complément indispensable à loi d’urgence économique et sociale adoptée en fin d’année. Le pouvoir d’achat doit marcher sur ses deux jambes : les revenus mais aussi les niveaux de prix !
Déterminée à agir pour diminuer les dépenses contraintes des consommateurs, l’UFC–Que Choisir appelle les Français à maintenir et amplifier leur mobilisation, en votant pour la Contribution des consommateurs et en choisissant leurs trois mesures prioritaires.
Données personnelles : UFC-Que Choisir obtient la condamnation de Google
Après Twitter en août dernier, l’UFC-Que Choisir se félicite d’une nouvelle victoire dans son combat pour permettre aux consommateurs de garder la main sur leurs données personnelles avec la condamnation, hier, de Google par le TGI de Paris pour 209 clauses abusives et illicites dans ses « Conditions d’utilisation » et « Règles de confidentialité ». Après 5 ans de procédure, ce jugement (susceptible d’appel) est une importante avancée pour les consommateurs et l’association entend leur permettre d’en tirer toutes les conséquences.
Des clauses qui ne respectent pas la vie privée des consommateurs
Au vu de ce jugement de 136 pages et des 38 clauses épinglées dans les différentes versions (soit 209 clauses au total), le Tribunal a été très clair : Google doit revoir sa copie et ses pratiques.
Maintenant Google ne peut plus :
- Collecter ni partager les données personnelles de ses utilisateurs sans les avoir informés clairement
- Géolocaliser en permanence ses utilisateurs, déposer des cookies ou collecter les informations stockées sur leurs téléphones et tablettes sans véritable accord
- Modifier volontairement les données personnelles collectées ou les diffuser librement dans des annonces commerciales
- Dissuader les utilisateurs de s’opposer aux dépôts systématiques de cookies
- Laisser croire que l’utilisation de ses services entraine l’acceptation des conditions d’utilisation et règles de confidentialité
- Exclure systématiquement toute responsabilité (en cas de dysfonctionnement)
- Refuser d’appliquer la loi française
La société de Montain View doit arrêter de noyer le consommateur dans des informations éparpillées sur plusieurs documents. Finies les conditions générales interminables à accepter en bloc. Grâce à la décision obtenue par l’UFC-Que Choisir, Google devra obtenir un véritable consentement de ses utilisateurs à la collecte massive et à l’exploitation intrusive des données personnelles.
Pour Google, le produit, c’est vous
Comme il l’avait fait pour Twitter, le jugement contre Google vient formellement rappeler que les services proposés ne sont pas gratuits : ce sont des services marchands payés par la collecte systématique et l’exploitation des données personnelles des utilisateurs.
Les juges du Tribunal de Grande Instance de Paris ont ainsi souligné que Google « ne peut effectivement qu’abusivement présenter au consommateur la collecte des données à caractère personnel lorsqu’il ne le fait que comme une simple et seule condition d’amélioration des services proposés alors que la finalité réelle et première de cette collecte est celle de l’organisation d’envois de publicités ciblées auprès de ce même consommateur en exploitant commercialement l’ensemble de ses données à caractère personnel. »
Par ailleurs, forte de ce jugement et suite à la sanction prononcée par la CNIL le 21 janvier 2019 dernier, l’UFC-Que Choisir entend désormais veiller à ce qu’une réparation concrète soit offerte à chaque consommateur, au-delà des 30000 euros alloués, au nom du préjudice porté à l’intérêt collectif des consommateurs, par le Tribunal à l’association.
La contribution des consommateurs au Grand débat national
Alors que le Grand débat national en cours répond à une crise qui a d’abord été celle du pouvoir d’achat, l’UFC-Que Choisir lance aujourd’hui « La contribution des Consommateurs » et les appelle à exiger, avec elle, une progression durable du pouvoir d’achat de plus de 9 milliards d’euros, soit plus de 320 € par ménage.
Cet ensemble des douze mesures concrètes, sans surcoût pour les finances publiques, porte en outre l’ambition d’une société de consommation responsable, protectrice de la santé et de l’environnement, et permettant à tous, sur tout le territoire, d’accéder aux biens et services essentiels.
Le pouvoir d’achat n’est pas qu’affaire de revenus
La première réponse du gouvernement aux légitimes attentes des Français en termes de pouvoir d’achat aura été un plan de 10 milliards d’euros de hausse des revenus et de baisses de taxes. Mais l’UFC-Que Choisir tient à rappeler que le pouvoir d’achat doit être abordé dans ses deux aspects conjointement : le niveau des revenus mais aussi celui des prix.
C’est pourquoi l’association a établi une liste des douze mesures concrètes, à même de faire diminuer les prix en s’attaquant à divers rentes ou dysfonctionnements de marché. Par exemple, la suppression du relèvement du seuil de revente à perte sur les produits alimentaires, entré en vigueur au 1er février, pourrait permettre 800 millions d’euros d’économie, quand la portabilité du numéro de compte bancaire générerait 1,2 milliard de baisse des tarifs bancaires.
Ces réformes concernent prioritairement les dépenses contraintes des consommateurs, comme l’alimentation, la santé, l’énergie ou encore la banque. C’est ainsi un total de plus de 9 milliards d’euros qui peuvent être durablement dégagés en faveur des consommateurs, soit plus de 320 € par ménage et par an. Un plan qui doublerait l’ampleur des annonces présidentielles, sans peser sur les finances publiques.
La Grand débat doit être l’occasion de construire une société de consommation durable
S’il n’est pas acceptable de maintenir artificiellement des prix élevés en raison d’une concurrence insuffisante ou d’une régulation inadaptée, l’UFC-Que Choisir, loin des caricatures, ne promeut pas pour autant le « consommer toujours plus », mais le « consommer mieux ». C’est tout l’enjeu de ce plan, qui contient des propositions structurantes à même d’orienter les comportements de tous les acteurs vers une consommation plus vertueuse. Celle-ci se doit en effet d’être respectueuse de la santé et de l’environnement, et garantir à tous, où qu’ils se trouvent sur le territoire et quels que soient leurs revenus, l’accès aux biens et services essentiels. C’est dans cet esprit que nous demandons par exemple un allongement de la durée de garantie légale ou encore la libéralisation de la vente des pièces de carrosserie automobiles, pour favoriser la réparation et le réemploi des produits, plutôt que leur remplacement.
Aux consommateurs de voter pour soutenir leurs propositions prioritaires !
Pour que les consommateurs puissent soutenir et orienter ce plan en faveur du pouvoir d’achat, l’UFC-Que Choisir propose à partir d’aujourd’hui aux consommateurs de le signer, et de voter pour dégager les trois propositions les plus urgentes à leurs yeux. Cette mobilisation donnera plus de force à l’association pour porter ces réformes, avec l’aide de ses associations locales, dans le cadre du Grand débat national.
Décidée à mettre au cœur du débat actuel les enjeux du pouvoir d’achat et d’une consommation vertueuse et durable l’UFC-Que Choisir appelle les Français à voter en masse pour la Contribution des consommateurs, et demande aux pouvoirs publics la mise en œuvre dès cette année des mesures de ce plan.