UFC-Que Choisir de la Nièvre

Interdiction du glyphosate en France au plus tard dans trois ans !

Face au rétropédalage du gouvernement, des organisations de la société civile lancent une pétition.

Emmanuel Macron s’est engagé en novembre dernier à interdire le glyphosate en France « au plus tard dans trois ans », après la décision au niveau européen de prolonger de cinq ans l’autorisation de l’herbicide le plus vendu au monde. Pourtant, cet objectif n’est pour l’heure pas intégré au projet de Loi sur l’Agriculture et l’Alimentation, débattu à l’Assemblée nationale. Plusieurs organisations de la société civile s’inquiètent de ce qui semble être un rétropédalage de la part de la France et lancent une pétition pour que l’engagement du Président soit tenu.

Le projet de Loi Agriculture et Alimentation débattu à l’Assemblée nationale ce 22 mai 2018 offre l’opportunité de concrétiser la promesse d’Emmanuel Macron d’interdire le glyphosate en France d’ici fin 2020. Or le gouvernement semble rétropédaler et, à ce jour, cet objectif n’est pas intégré dans le texte du projet de Loi.

Le sujet de l’interdiction du glyphosate en France étant absent de la première version du texte, plusieurs députés ont déposé des amendements pour le réintégrer, mais ces initiatives n’ont pas passé le barrage de la Commission des Affaires économiques. En effet, même la proposition d’amendement du rapporteur de la Loi, M. Moreau, a été retirée, face à l’opposition du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert.

Pour nos organisations, c’est inacceptable. Rappelons que le glyphosate a été classé parmi les cancérigènes probables chez l’homme en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé.

Il est indispensable que l’opportunité qu’offre le projet de Loi Agriculture et Alimentation, pour graver dans le marbre l’interdiction sous 3 ans du Glyphosate, ne soit pas un rendez-vous manqué. Elles lancent donc aujourd’hui une pétition pour que le principe de précaution soit respecté et que la France sorte du glyphosate comme annoncé, avec un plan d’accompagnement adapté pour les agriculteurs.

Les cosignataires : Agir pour l’Environnement ; Alerte des médecins sur les pesticides ; ATTAC France ; Bio Consomacteurs ; Bloom ; CCFD-Terre Solidaire ; Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest ; Commerce équitable France ; Confédération Paysanne ; Fédération Artisans du Monde FNH ; Foodwatch ; France Nature Environnement ; Génération Futures ; Greenpeace ; Justice Pesticides ; La Ligue contre le cancer ; Les Amis de la Terre ; LPO ; Miramap ; Réseau Action Climat ; Réseau Environnement Santé (RES) ; Solidaires ; Syndicat National d’apiculture ; Terre d’abeilles ; UFC-Que Choisir ; Union Nationale de l’Apiculture Française ; WECF ; WeMove.eu et WWF.

23 mai 2018

Comparateur des devis d’opticiens : la justice donne raison à l’UFC-Que Choisir

Le juge vient de débouter le Rassemblement des opticiens de France (Rof), qui demandait en urgence le retrait de l’outil de comparaison des devis optiques publié par l’UFC-Que Choisir. Une victoire pour les consommateurs.

L’ordonnance de référé rendue mardi 6 mars est sans ambiguïté : le Rassemblement des opticiens de France (Rof), qui attaquait l’UFC-Que Choisir en urgence sur son comparateur de devis d’opticiens, a vu toutes ses demandes rejetées par le juge. L’outil d’évaluation des devis optiques, en ligne depuis la mi-janvier, restera donc à la disposition des consommateurs soucieux de situer le prix de leurs verres de lunettes. La décision est, bien entendu, susceptible d’appel.

Dans le détail, le juge a estimé que la mobilisation des données de santé que suppose l’outil (la correction visuelle, le sexe, l’âge, etc.), dans sa conception ou son utilisation, « n’affecte pas la profession de lunetier ». Le Rof, qui s’est précisément donné pour mission de défendre les opticiens, n’a donc aucune légitimité à se porter en justice sur ce motif. En clair, la façon dont sont traitées les données des utilisateurs ne le regarde pas. Et même si c’était le cas, l’ordonnance prend soin de préciser qu’« il n’apparaît pas que ces données soient fausses » et qu’« il n’apparaît pas que les données et les renseignements fournis par ce comparateur ainsi que leur utilisation constituent par eux-mêmes un trouble manifestement illicite. » Le dénigrement de la profession allégué par le Rof n’est pas non plus constitué aux yeux du juge, dans la mesure où le comparateur n’a d’autre prétention que de renseigner sur une fourchette de prix. Quant à la pratique commerciale trompeuse, à supposer qu’elle existe et c’est loin d’être prouvé, elle concerne là encore exclusivement les consommateurs. Le Rof n’est pas fondé à la dénoncer en justice.

Autre enquête, mêmes constats

Avec cette décision, l’UFC-Que Choisir voit confortée sa mission d’information des consommateurs. Face à l’obstination des professionnels de l’optique d’entraver la transparence sur les prix, il est plus que jamais nécessaire de porter le combat. Des variations considérables et difficilement justifiables sont systématiquement constatées. Les consommateurs doivent en être conscients, et faire jouer la concurrence s’ils le souhaitent. Une enquête réalisée récemment montre une fois encore l’ampleur des enjeux. En visitant 61 enseignes d’optique dans 10 villes, et sur la base des 92 devis recueillis, nous avons enregistré des écarts considérables. Pour une même ordonnance de verres progressifs, les tarifs proposés spontanément par les opticiens pouvaient varier du simple au double, voire au triple, dans un cas. La différence était moins scandaleuse pour les verres unifocaux, mais sensible tout de même. Les opticiens, prompts, face à la critique, à mettre en avant leur souci des consommateurs peu argentés, proposent de fait rarement leur offre de base. Quant aux devis, si la marque des verres était en général renseignée, ce n’était jamais le cas de la génération de verre pour les progressifs.
Il est temps que les devis standardisés, prévus dans un an, entrent dans les mœurs !

18 mai 2018

Grèves SNCF : des indemnités prévues

La SNCF a annoncé que les clients abonnés aux TER en avril paieront leur mensualité de juin à moitié prix, en compensation de la grève des cheminots. Les compensations pour les abonnés TGV, IDTGV ou Intercités avaient été précédemment annoncées…

 

7 mai 2018

Pesticides tueurs d’abeilles… Enfin interdits !

Il en aura fallu du temps, mais c’est fait. Sur proposition de la Commission européenne, les États membres viennent de voter l’interdiction des trois pesticides les plus dangereux pour les abeilles…

Le 27 avril 2018 est un grand jour pour les abeilles, l’environnement et les consommateurs. Les trois insecticides néonicotinoïdes les plus utilisés font enfin l’objet d’une interdiction à l’échelle de l’Union européenne. « Ne pas voter l’interdiction pure et simple relèverait du déni de réalité », soulignait Que Choisir début mars suite au quatrième rapport très alarmant de l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, sur ces insecticides neurotoxiques.

Après de longues années de tergiversations et en dépit des preuves indiscutables de leur toxicité, les États membres ont fini par trancher. L’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame sont interdits sur toutes les cultures de plein champ et autres utilisations en extérieur.

Si l’interdiction l’a emporté, c’est notamment grâce aux votes de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, 13 pays s’étant abstenus ou ayant voté contre. La Commission européenne s’est félicitée de cette décision en soulignant que « la protection des abeilles est un enjeu important puisqu’elle concerne la biodiversité, la production alimentaire et l’environnement ».

Un moratoire interdisait déjà ces insecticides-là depuis 2013, mais il s’appliquait seulement aux cultures réputées attractives pour les pollinisateurs. C’était tout à fait insuffisant, les ventes de néonicotinoïdes avaient d’ailleurs continué à augmenter pendant le moratoire ! Cette fois c’est bien fini, seul l’usage sous serre reste possible.

Mais les fabricants de pesticides ont de la ressource, de nouveaux insecticides de cette redoutable famille des néonicotinoïdes sont déjà sur le marché. On n’en a peut-être pas fini avec les pesticides tueurs d’abeilles. On peut juste attendre des États membres qu’ils traînent un peu moins longtemps la prochaine fois avant de voter l’interdiction !

2 mai 2018