UFC-Que Choisir de la Nièvre

Bulletin Trimestriel

 

 

27 février 2018

Contrôle technique auto : plus sévère et plus cher

À partir de mai 2018, le nombre de points à vérifier lors du contrôle technique passera de 123 à 133, permettant de déceler 610 défaillances potentielles. De plus, certains défauts pourront aboutir à l’immobilisation du véhicule dans les 24 heures.

Actuellement, le contrôle technique peut se conclure par deux résultats. Le premier, dit « favorable », permet au conducteur de repartir sans souci même si le véhicule peut présenter des défaillances mineures n’occasionnant pas de contre-visite. Le second résultat, « défavorable pour défaillance majeure », fait état de problèmes qui nécessitent des réparations. Elles doivent être réalisées dans un délai de deux mois et le propriétaire doit les faire constater par un centre de contrôle technique.

Dès le 20 mai 2018, le contrôle technique pourra engendrer un troisième résultat, dit « défavorable pour défaillance critique », pour les véhicules dont l’état « constitue un danger direct et immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence sur l’environnement ». L’automobiliste sera alors autorisé à circuler jusqu’à la fin de la journée minuit et sera dans l’obligation de remettre le véhicule en état. Il bénéficiera d’un délai de deux mois pour faire constater par un centre de contrôle technique la réalisation effective des réparations. À titre d’exemple, l’état d’usure des plaquettes de frein sera jugé « mineur » si l’usure n’atteint pas la marque minimale ; il sera jugé « majeur » si l’usure atteint la marque minimale et/ou si, le cas échéant, le témoin d’alerte au tableau de bord est allumé ; enfin, le défaut sera « critique » si l’usure est telle que la marque minimale n’est plus visible et que le support de plaquette est proche du disque.

Ce nouveau seuil de résultat s’accompagne d’une légère augmentation du nombre de points de vérification, passant de 123 à 133 points qui pourront donner lieu à 610 défaillances (contre 410 aujourd’hui) réparties comme suit :

  • 140 défaillances mineures ;
  • 341 défaillances majeures ;
  • 129 défaillances critiques.

À noter que si un véhicule présente plusieurs défaillances de catégories différentes, il sera classé dans la catégorie correspondant à la défaillance la plus grave. De même, si un véhicule présente plusieurs défaillances du même domaine, il peut être classé dans la catégorie supérieure s’il est démontré que les effets combinés de ces défaillances induisent un risque accru pour la sécurité routière.

Augmentation de la durée du contrôle, des compétences… et du prix

Si le nombre de points de contrôle n’augmente pas de manière significative (10 de plus), c’est la façon de contrôler les véhicules qui évolue et devrait impacter le temps de travail. Les contrôleurs ne se contenteront plus de constater simplement les défauts mais devront aussi évaluer la dangerosité d’une défaillance en estimant sa probabilité d’apparition ou son évolution dans le temps et sa gravité. Par exemple, une mauvaise fixation du système d’échappement ne conduira qu’à une défaillance majeure (donc à une contre-visite à réaliser dans les deux mois). Mais une mauvaise fixation du système d’échappement pouvant entraîner une chute sera sanctionnée par une défaillance critique.

Cette nouvelle appréciation du risque et de sa dangerosité ne manquera pas d’allonger la durée d’un contrôle technique (40 minutes en moyenne actuellement). Elle impose également une montée en compétence des contrôleurs, dont le niveau de formation et de technicité va augmenter. Alors qu’un CAP suffisait, à partir de mai 2018, l’intégration de la profession ne pourra se faire qu’avec un bac pro en mécanique automobile.

Contrôle plus long et niveau d’étude plus important, deux facteurs qui auront vraisemblablement une incidence sur le prix. Si le prix moyen d’un contrôle technique s’élève aujourd’hui à 65 € tous les deux ans et à 14 € pour la contre-visite (1), le prix du contrôle pourrait ainsi augmenter de 15 à 20 % et celui de la contre-visite pourrait atteindre 20 à 30 €, selon Dekra, un des réseaux de contrôle technique agréés par l’État.

(1) Chiffres du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA).

Source Que-Choisir.org du 02/02/2018
5 février 2018

Médicaments à éviter

À l’occasion de la mise à jour de sa liste des « médicaments à éviter », la revue Prescrire a souligné l’intérêt de ne pas prendre ou d’arrêter certains médicaments. Trop peu pratiquée, cette façon de soigner repose sur moins de substances pharmacologiques pour mieux soigner les gens.

Cela ressemble à un petit miracle pour cette dame de plus de 80 ans, amaigrie, handicapée et dont les fonctions cérébrales se disloquaient. En quelques mois, cette personne âgée a retrouvé sa tête et sa broderie. A-t-elle pris un nouveau médicament ? Non ! En réalité, elle a arrêté un de ses médicaments qui finissait par lui causer plus de tort que de bien. Cette histoire attestée par le centre de pharmacovigilance de Rouen (76) illustre le bénéfice qui peut exister, plus souvent qu’on ne le croit, à stopper la prise d’un médicament.

DES MÉDICAMENTS PLUS DANGEREUX QU’UTILES

L’arrêt des médicaments, appelé aussi « déprescription » du côté des médecins, était le thème de la conférence annuelle de Prescrire. Certes, la revue a décerné quelques bons points. Elle inscrit ainsi au tableau d’honneur le Strensiq (asfotase alfa), un médicament destiné aux nourrissons et enfants âgés de moins 5 ans atteints d’une rare mais très grave maladie (hypophosphatasie). Mais aucune « pilule d’or », la plus haute des récompenses, n’a été attribuée. Et surtout, les mauvais points ont été largement distribués. La revue a mis à jour sa liste noire (1) : une centaine de spécialités qui sont soit plutôt inefficaces, soit plutôt dangereuses, voire les deux. Parmi celles qui font leur entrée dans cette liste, notons la présence de la métopimazine, un médicament d’usage courant (Vogalène, Vogalib) contre les nausées et vomissements. Cette substance n’est pas très bien évaluée et selon Prescrire, les données indiquent qu’elle peut entraîner des problèmes cardiaques, ce qui représente un risque disproportionné par rapport au simple mal de cœur qu’elle est censée soulager.

INFORMER LES PATIENTS

Dans l’intérêt des patients, mieux vaut donc éviter de commencer ces substances plus dangereuses qu’utiles, ou les arrêter le cas échéant. Ce n’est toutefois pas toujours facile en pratique. De multiples raisons à cela, en premier lieu les réticences des patients ou le désaccord d’autres médecins, par exemple entre le médecin généraliste et le médecin spécialiste ! Pour dépasser ces difficultés, l’information des patients est primordiale afin qu’ils puissent prendre des décisions en connaissance de cause. Des expériences montrent qu’ils peuvent même être à l’initiative de l’arrêt de certaines substances non recommandées. Après tout, ce sont bien eux qui avalent les comprimés et qui en subissent les conséquences le cas échéant. Dans cette optique, Que Choisir Santé a rédigé un dossier pratique (2) pour les aider à comprendre les enjeux de l’arrêt de certains médicaments et à agir s’ils ont l’impression d’en prendre trop.

(1) http://www.prescrire.org

(2) Que Choisir Santé est disponible en ligne (mais payant)

3 février 2018