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Lait contaminé Lactalis

Lait contaminé Lactalis : l’UFC-Que Choisir réclame « des audits externes » aux distributeurs

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir demande des « audits externes » aux distributeurs pour garantir le retrait des produits contenant du lait contaminé Lactalis.

Après le groupe de grande distribution E. LECLERC qui a reconnu mardi 09 janvier 2018 avoir vendu dans certains de ses magasins des reliquats de produits Lacatalis concernés par un rappel suite à une contamination à la salmonelle, c’est au tour d’Intermarché d’être mis en cause par une cliente. La mère de famille affirme avoir acheté le mercredi 3 janvier une boîte de lait infantile faisant partie des lots rappelés par le fabricant.

Alain Bazot le président de l’UFC-Que Choisir a estimé sur franceinfo mercredi 10 janvier que ces dysfonctionnements sont « stupéfiants mais pas étonnants« , car il y a, selon lui, « des défaillances dans le suivi de ces décisions » de retrait. Alain Bazot a pointé « les moyens indigents » de la DGCCRF, qui expliquent, selon lui, « le peu de contrôles » faits par l’État. Il a réclamé « des audits externes aux magasins » garantissant « que le consommateur soit rassuré. »

Alain Bazot : C’est stupéfiant mais pas étonnant. On a des précédents dans l’histoire où on avait obtenu le retrait de produits dangereux comme des détecteurs de fumée qui ne détectaient rien. Ils étaient encore dans les magasins. On voit bien que le dispositif en France n’est pas au point. L’État décide le retrait et on a des défaillances dans le suivi de ces décisions en interne dans les magasins où il y a beaucoup de laisser-aller. S’il n’y avait pas l’alerte par les consommateurs eux-mêmes, aussi bien dans l’affaire Leclerc que dans l’affaire d’Intermarché, cela passerait. Pas vu, pas pris. On a un problème d’efficience, d’efficacité des décisions, quand elles sont prises par l’État : faire retirer et procéder à un rappel des produits déjà vendus.

La procédure n’est donc pas bien mise en application ?

La procédure n’existe pas à proprement parler. Chaque entreprise a la responsabilité de mettre en œuvre une décision de l’État. Il n’y a rien qui va inciter, à part quand on est pris. Il y a très peu de contrôles de la part de l’État. On connaît les moyens indigents de la Direction concurrence-consommation [DGCCRF, Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes] qui fait ce qu’elle peut. Si les magasins ne respectent pas [les décisions de retrait], ils encourent une amende de cinquième classe : c’est ridicule.

Comment inciter les magasins à faire plus ?

Là, il se trouve que c’est un produit qui fait l’objet de toute l’attention médiatique. Le grand public est prévenu et, malgré tout, il y a ces dysfonctionnements. Il faut vraiment que l’État se donne les moyens d’assurer le respect de ces décisions et impose aux entreprises qu’elles fassent auditer leur procédure interne de rappel de produit. Il faut qu’il y ait des audits externes qui garantissent que la décision prise soit traitée selon une procédure efficace et que le consommateur soit rassuré.

Quels effets ces dysfonctionnements peuvent-ils avoir ?

Cela jette le trouble sur tout le monde. Michel-Edouard Leclerc dit qu’il joue la transparence. Mais pourquoi ne donne-t-il pas la liste des magasins concernés ? La meilleure vigie, c’est le consommateur lui-même. Là, cela jette le trouble sur tous les magasins Leclerc, alors qu’il y en a peut-être une dizaine de concernés. Quand [Michel-Edouard Leclerc] dit qu’il a identifié tout le monde, je voudrais bien savoir comment il peut identifier tout le monde. Il y a des gens qui paient en espèce, tout le monde n’a pas la carte fidélité du magasin. Il ne faut pas que les affaires Leclerc et Intermarché soient les arbres qui masquent la forêt. Le point de départ, c’est la mise en vente de produits contaminés qui posent le problème de fond.